
Des rumeurs circulaient depuis des mois, Renault a confirmé avec un communiqué paru ce matin : un troisième groupe serait prêt à investir dans « Horse », la filière de production thermique du groupe Renault-Nissan.
Ce nouvel arrivant n'est autre qu'Aramco, premier producteur mondial de pétrole. Horse, pour le moment détenu à 50% par Renault et à 50% par le géant de l'automobile chinois Geely, produira des moteurs thermiques et hybrides et des boîtes de vitesse. Aramco, quant à lui, devrait apporter son expertise sur les carburants de synthèse. On ne connaît pas la part d'investissement d'Aramco dans Horse, mais le groupe Renault a précisé qu'elle serait inférieure à la sienne et celle du constructeur chinois.
« Horse », un moteur important pour Renault
En novembre dernier, Renault a achevé la présentation de son plan Renaulution visant à restructurer le groupe afin de générer davantage de valeur. Parmi les changements, le constructeur français a choisi de séparer ses productions en deux.
D'un côté, Ampère se chargera des technologies électriques, du développement à la fabrication de véhicules, pour atteindre l'objectif de 100% électrique en Europe en 2030.
De l'autre, le projet Horse se focalise sur les véhicules thermiques, qui représenteront encore 50% du marché en 2040, selon Renault.
Avec Horse, Renault et Geely souhaitent devenir les leaders mondiaux des groupes motopropulseurs à savoir le moteur thermique, mais aussi la boîte de vitesse ou encore l'embrayage. Lors de la refonte de l'alliance en janvier dernier, Nissan a souhaité être le premier client de ce projet. L'objectif de Horse est également de se tourner vers les carburants de synthèse, zone encore floue des mesures européennes.
Les carburants de synthèse autorisés après 2035 ?
Si l'interdiction de la vente des véhicules thermiques neufs à horizon 2035 a été votée, une révision du texte devrait avoir lieu en 2026. À cette occasion, deux sujets devront être à nouveau discutés : les voitures hybrides rechargeables et les carburants de synthèse.
Ces derniers ont été massivement utilisés lors de la Seconde Guerre mondiale par les nazis alors à court de pétrole à cause du blocus des Alliés. Les carburants de synthèse sont une reconstitution à partir de CO, de CO2 ou d'hydrogène après plusieurs réactions chimiques. Mais, précision importante, ils ne peuvent être déclarés vertueux que si le CO2 ou l'hydrogène utilisés sont produits à partir d'énergie renouvelable.
La Commission européenne se dit sceptique quant à l'arrivée sur le marché de cette technologie, au vu des investissements massifs dans la recherche.
Dans cette course au développement de ces nouveaux carburants, les constructeurs allemands sont devant. Porsche, par exemple, a commencé à produire de l'eFuel en 2022, un carburant de synthèse fabriqué à partir d'eau, d'air et d'un procédé, l'électrolyse pour obtenir de l'hydrogène qui est ensuite combiné avec le CO2, le dioxyde de carbone, puissant gaz à effet de serre. La réaction chimique permet ensuite de « produire du eMéthanol (CH3OH), un alcool qui est enfin transformé en essence sans plomb utilisable dans n'importe quelle voiture », explique L'Argus.
Très en retard sur ces nouveaux procédés, Renault se réjouit de l'arrivée d'Aramco et de son avancée dans cette technologie. Le géant pétrolier aurait, selon Renault, une avancée considérable dans les nouvelles technologies.
Aramco a surtout des poches profondes très profondes, atout indispensable au coûteux développement de ces carburants de synthèse. Pour donner un ordre d'idée, en 2022, l'entreprise engrangeait près de 1 milliard de dollars... tous les deux jours.
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