Renault : le géant du pétrole saoudien Aramco et le groupe chinois Geely pourraient entrer dans le capital

Le géant pétrolier saoudien Saudi Aramco et le constructeur automobile chinois Geely sont en pourparlers avec Renault en vue d'une possible entrée au capital de la future entité de moteurs thermiques du constructeur automobile français qui projette de séparer en deux entités séparées les activités de moteurs thermiques et hybrides d'une part et les activités électriques de l'autre.
(Crédits : BENOIT TESSIER)

Le géant pétrolier saoudien Saudi Aramco bientôt dans le capital de Renault ? Et plus précisément de l'entité de moteurs thermiques et hybrides, l'une des deux avec les activités électriques, qui doit voir le jour avec le projet de la direction de scinder le groupe ? C'est ce qu'indiquent ce jeudi nos confrères du Monde, précisant qu'Aramco pourrait travailler « sur l'après-pétrole et les carburants de synthèse ». Selon Reuters, cette entité de moteurs thermiques pourrait également compter le constructeur automobile chinois Geely Automobile Holdings, propriétaire du suédois Volvo, et qui est entré en mai au capital de la filiale sud-coréenne de Renault à hauteur de 34%.

« Horse » et « Ampère »

 Cette entité « thermique » est baptisée « Horse » et a vocation à fournir l'ensemble de industrie automobile. L'activité « électrique » répondra au nom d'« Ampère ». Si l'Etat actionnaire serait actionnaire de « référence » mais minoritaire de l'activité historique, il contrôlerait en revanche l'entité « Ampère », qui chapeauterait la production de véhicules à propulsion électrique, promise à un fort développement en Europe, avec la décision de Bruxelles de bannir les ventes de voitures thermiques neuves à partir 2035.

La CGT dénonce un démantèlement

La CGT est immédiatement montée au créneau en dénonçant un « démantèlement » de Renault et appelant à l'Etat, actionnaire à 15% de Renault.

 « Cette stratégie est désastreuse, tant sur le plan de la recherche et développement que sur le plan industriel, non seulement pour Renault mais également pour l'ensemble de la filière automobile dans l'hexagone », a mis en garde la CGT jeudi.

Le syndicat « s'oppose au démantèlement de l'entreprise. Le groupe Renault doit rester une entreprise cohérente qui détient l'ensemble des métiers d'un constructeur automobile qu'elle soit thermique, hybride et électrique », a-t-il plaidé dans un communiqué. La CGT a ainsi appelé le gouvernement à « mettre fin à l'abandon de son industrie, et s'opposer fermement à toute perte d'autonomie et d'indépendance du constructeur ».

Contactée par l'AFP, la direction Renault n'a pas souhaité s'exprimer jeudi. Le directeur général Luca de Meo avait affirmé en mai que ce dossier de séparation de ses activités thermique et électrique, « afin d'en renforcer l'efficacité et la performance opérationnelle », avançait « très bien ».

Dans le détail, le projet vise à loger dans l'entité « Ampère » l'usine de Cléon et le campus industriel Electricity (dans les Hauts-de-France) qui fabriqueront respectivement les moteurs électriques et les voitures électriques. Cette structure intégrera également la partie software du groupe (Renault Software Lab), une filière jugée stratégique dans la nouvelle chaîne de valeur automobile de demain. Elle aura son siège en France et emploiera 10.000 salariés parmi les 120.000 que comptent le groupe. Pour rappel, Renault vise 100% de ses ventes en Europe en pure électrique en 2030.

L'autre filiale, « Horse », comptera également 10.000 salariés mais elle sera basée à l'étranger. Il s'agit ici d'y installer toutes les activités mécaniques qui constituent la chaîne de traction (le powertrain dans le jargon). Pour Luca de Meo, directeur général de Renault, cette filiale a l'ambition de devenir un champion mondial du « powertrain » surfant sur l'hybridation des moteurs thermiques notamment. Les usines mécaniques qui seront intégrées à cette nouvelle structure fabriqueront des moteurs et des boîtes de vitesse et sont, pour l'essentiel, implantées aujourd'hui à l'étranger.

Introduction en Bourse de la filiale électrique

Renault assurait au printemps que le groupe garderait le contrôle de ces deux structures. L'entité « électrique » pourrait néanmoins être introduite en Bourse au second semestre 2023 afin de tirer au maximum partie de l'appétence des marchés pour les « pure players » de la voiture électrique. La filiale dédiée à la chaîne de traction n'a pas vocation à entrer en Bourse.

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Commentaires 14
à écrit le 04/09/2022 à 18:49
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A quand la suite de la suite de la suite avec Geely et la bénédiction de M. Lemaire, l'Etat français ???

à écrit le 02/09/2022 à 15:33
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Nous avions 2 constructeurs majeurs et sur lesquels le politique avait du pouvoir. Que nous reste t il suite à l'incurie mondialiste de ces mêmes politiques ? : Renault qui va se faire gober ( par les chinois ? ) et rien puisque que Stellantis n'est ...

à écrit le 02/09/2022 à 10:47
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Se débarrasser d'une technologie qui est tous les jours un peu plus obsolète peut sembler prématuré, mais c'est toujours mieux que de le faire dans la précipitation.Gerer, c'est prévoir. Renault, un bon cas de figure n'en déplaisent aux inconditionne...

le 02/09/2022 à 18:07
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de nouvelle action cote en bourse mais pas pour les salaries la destruction de l'industrie francaise continue les illusions le en meme temps poursuit son travail de sape il faudrait un conseil de defense pour preserver les entreprises au lieu d...

le 03/09/2022 à 3:11
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@Valbel89 : "ne serait ce que par son piètre rendement!" : Le rendement du moteur thermique n'a pas pire que celui d'une centrale nucléaire ou au charbon, donc le moteur à pétrole n'est en rien condamné.

à écrit le 02/09/2022 à 7:45
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Ce plan est très fumeux, et semble faire entrer le loup dans la bergerie. Au moment où la fourniture d'électricité devient très aléatoire, le choix du tout électrique semble bien discutable. Et quand on se trouvera devant le même problème qu'en Calif...

à écrit le 01/09/2022 à 20:00
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40 % Renault, 40 % Geely, 20 % Aramco.. les franchouillards s'etouffent.. en fait que viennent faire dans cette galère Geely et Aramco ? parce que du moteur ( et autres ) Renault faut être sacrément sado maso.. que Renault se désengage de... Renault ...

le 02/09/2022 à 7:51
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encore un sabordage bien organise ou le patriotisme de la macronie la destruction s'emplifie sans tenir compte des salaries et des elus

à écrit le 01/09/2022 à 19:18
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Encore une victoire des ecolofachos de gauche... ils vont rentrer dedans pas cher, puis ça va tourner mauvais pour le tout électrique, et ça finira comme le charbon ou le nucléaire, l'état stratege sauvera ce quil à coule..ah ben non le stratege d...

le 02/09/2022 à 10:53
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@Churchill Ce n'est pas la peine d'insulter la gauche, les ecolos qui ont le mérite de regarder les problèmes en face. Nier que notre mode de vie basé sur des transports polluants et destructeurs de l'environnement c'est faire preuve d'un obscurantis...

à écrit le 01/09/2022 à 18:46
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Les moteurs thermiques seront bientôt bannis en Europe et probablement ailleurs dans le monde. Prendre une participation dans une société sans avenir est étrange, ou alors chinois et saoudiens font le pari que la voiture électrique sera un bide ce q...

le 01/09/2022 à 19:30
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@Jason13 : Tu te plante complètement. Tu est victime des médias mainstream, et de la communication mensongère de l'Europe. Le succès de la voiture électrique est complètement artificiel : Il s'est fait à grand coup de subventions. L'Europe sera la se...

le 01/09/2022 à 21:23
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Canicule : la Californie interdit de recharger les voitures électriques

à écrit le 01/09/2022 à 17:04
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Il y a tout lieu d'être dubitatif. On crée une structure organisationnelle très complexe. Les deux entités vont devoir avoir des relations difficiles à définir, il y aura des doublons, des négociations plus complexes concernant les achats, les servic...

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