Les tweets d'Elon Musk sur une sortie de Tesla de la Bourse n'ont pas lésé les investisseurs, selon la justice californienne

Un jury californien a déclaré vendredi Elon Musk non coupable de fraude pour ses tweets affirmant en 2018 qu'il allait sortir Tesla de la Bourse.
A la barre au début du procès pendant trois jours, le multimilliardaire avait assuré qu'il n'avait « jamais » cherché à tromper les investisseurs.
A la barre au début du procès pendant trois jours, le multimilliardaire avait assuré qu'il n'avait « jamais » cherché à tromper les investisseurs. (Crédits : Reuters)

Elon Musk acquitté. Il n'est pas, selon un jury californien, coupable de fraude pour avoir tweeté en 2018 qu'il allait sortir Tesla de la Bourse. Il avait surpris les marchés le 7 août 2018 en affirmant sur Twitter qu'il voulait retirer son groupe automobile de Wall Street au prix de 420 dollars par action, soit 23% de plus que le prix de clôture de la veille, puis en assurant que le financement était « sécurisé ». L'action avait bondi, finissant en hausse de 11% sur la journée, avant de décliner les jours suivants.

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Les jurés sont rapidement parvenus à ce verdict vendredi après trois semaines d'un procès déclenché par la plainte d'investisseurs qui estimaient avoir été lésés par les messages de l'entrepreneur. Ils devaient décider si les tweets avaient artificiellement gonflé l'action et, si oui, dans quelle proportion cela avait pu affecter les plaignants.

Ils devaient ensuite déterminer si les membres du conseil d'administration de Tesla pouvaient être considérés comme responsables. En répondant par la négative aux premières questions, les jurés ont rapidement disculpé Elon Musk et Tesla.

« Dieu merci, la sagesse du peuple a prévalu ! »

« Dieu merci, la sagesse du peuple a prévalu ! », a réagi le patron sur Twitter. « Je suis profondément reconnaissant au jury d'avoir conclu à l'unanimité à mon innocence » dans cette affaire.

A la barre au début du procès pendant trois jours, le multimilliardaire avait assuré qu'il n'avait « jamais » cherché à tromper les investisseurs. Il pensait vraiment avoir accès à suffisamment d'argent à la suite d'une réunion avec le fonds souverain saoudien, avait-il affirmé en soulignant qu'il aurait aussi pu vendre des actions de son autre fleuron, SpaceX.

Vendredi, lors de sa plaidoirie finale, l'avocat des plaignants Nicholas Porritt avait tenté de faire valoir qu'Elon Musk ne pouvait pas impunément avancer des informations erronées pouvant avoir une influence sur les investisseurs.

Les règles des marchés financiers sont là pour s'assurer que « tout le monde respecte les mêmes normes », y compris les milliardaires, avait souligné l'avocat. « Les règles s'appliquent-elles à tout le monde ou Elon Musk peut-il faire ce qu'il veut et ne pas en assumer les conséquences ?  »

L'avocat du patron, Alex Spiro, avait de son côté reconnu qu'écrire « financement sécurisé » était « techniquement inexact. » Mais le financement « n'a jamais été le problème », a-t-il répété plusieurs fois. « Ce n'est pas parce que c'est un mauvais tweet que cela en fait une fraude. »

Tesla n'en a pas fini avec la justice

Pour Dan Ives, du cabinet Wedbush, cette décision « dissipe une des ombres qui planent sur Tesla ». Le constructeur de véhicules électriques a bien dégagé des profits record en 2022. Mais au vu de la situation économique, certains investisseurs doutent de la solidité de la demande pour ses voitures aux prix élevés sur un marché de plus en plus concurrentiel.

Tesla n'en a toutefois pas fini avec les procédures : le ministère américain de la Justice vient en effet tout juste d'ouvrir une enquête sur les systèmes d'aide à la conduite proposés par Tesla. Selon des informations de presse, le ministère examine dans quelle mesure les déclarations de Tesla sur les capacités de ses systèmes d'aide à la conduite peuvent conduire les automobilistes à une fausse impression de sécurité.

Le groupe affirme officiellement sur son site internet que les options « Autopilot » et « Capacité de conduite entièrement autonome » (FSD capabilities en anglais), « sont conçues pour être utilisées par un conducteur vigilant dont les mains sont sur le volant et qui est prêt à reprendre le contrôle de son véhicule à tout moment ».

L'agence en charge des véhicules à moteur en Californie (DMV) a, dans une plainte déposée à l'été 2022, reproché au groupe un langage publicitaire qui donne à ces systèmes des performances plus larges qu'ils n'en ont réellement. Selon l'agence Bloomberg, l'autorité américaine des marchés financiers a aussi ouvert une enquête pour des raisons similaires.

Le Twitter d'Elon Musk a lancé en France sa version payante et ses coches de couleur

Grand projet d'Elon Musk, la version baptisée Twitter Blue, qui n'était jusqu'ici déployée que dans quelques pays, est proposée en France à 9,60 euros par mois.

La coche bleue, jusqu'ici réservée aux utilisateurs jugés « actifs, notoires et authentiques », sera désormais aussi attribuée à tous les abonnés payants, avec une série de conditions. Ils devront notamment fournir un numéro de téléphone confirmé, exister depuis plus de 90 jours et ne pas « présenter de signes laissant supposer (que le compte) est fallacieux ou trompeur » ou « impliqué dans des opérations de manipulations ».

Les comptes certifiés selon les anciens critères gardent pour l'instant leur coche bleue, mais Elon Musk a déclaré en décembre vouloir les supprimer « dans quelques mois ». Ils devront donc payer l'abonnement pour la conserver.

Axe stratégique d'Elon Musk pour redresser des comptes en chute libre depuis le rachat, l'abonnement garantit « deux fois moins de publicité » et de nouvelles fonctionnalités.

La coche jaune (gold) est attribuée à ce que Twitter considère comme des organismes officiels et vérifiés, la coche grise aux comptes des organisations gouvernementales ou multilatérales, ainsi qu'aux membres de gouvernements, de cabinets, des diplomates...

Des labels spécifiques précisent si les comptes sont considérés comme des entreprises ou professionnels, ou des « médias affiliés à des États » (avec le nom de l'État) ou encore des comptes automatiques (créés pour générer automatiquement du contenu ou retweeter d'autres comptes). « Les médias financés par un État et dotés d'une indépendance éditoriale, comme la BBC au Royaume‑Uni ou NPR aux États‑Unis, ne sont pas définis comme des médias affiliés à un État », précise Twitter.

Le réseau social compte 16 millions d'utilisateurs actifs en France, selon Médiametrie.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 06/02/2023 à 15:59
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Surtout ne pas acheter une Tesla.

le 09/02/2023 à 6:31
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J'en suis tellement content de la mienne <3

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