Polestar (Volvo) déboule au Nasdaq avec de solides arguments dans un contexte boursier fragilisé

La filiale 100% électrique du groupe suédois Volvo voulait profiter de l'appétence des marchés pour ce type de valeur, à l'image d'un Tesla. Mais la dégringolade récente des Rivian et Lucid pourrait échauder les marchés. Pour autant, Polestar défend un modèle industriel plus solide que celui des deux américains.
Nabil Bourassi
La Polestar 2 vendue à 55.000 exemplaires. Polestar vise les 290.000 immatriculations d'ici 2025.
La Polestar 2 vendue à 55.000 exemplaires. Polestar vise les 290.000 immatriculations d'ici 2025. (Crédits : Wiki. CC BY-SA 4.0)

Nouvelle introduction en Bourse pour un pure player de la voiture électrique. La filiale du suédois Volvo a annoncé son arrivée au Nasdaq, l'indice boursier américain consacré aux valeurs technologiques, avec une première cotation prévue ce vendredi 24 juin. Créé en 2017 par Volvo, mais également avec l'actionnaire principal de celui-ci, le chinois Geely, Polestar avait annoncé son projet d'introduction en Bourse en septembre dernier.

Fin de la fête pour les voitures électriques en Bourse

Le groupe Volvo Cars, qui bat chaque année ses records de ventes et se dirige droit vers les 1,2 million de voitures par an (objectif pour 2025), souhaitait créer un label 100% électrique premium et qui incarne le design très épuré à la suédoise, pour rivaliser directement avec Tesla.

Mais le suédois, qui a énormément investi dans l'électrification (la marque prévoit d'être 100% électrique en 2030 en Europe) et dans la voiture autonome, avait besoin de financements. Dans un premier temps, son actionnaire Geely a décidé d'introduire Volvo en Bourse (octobre 2021), douze ans après son rachat. Puis la décision de coter Polestar a été prise en espérant tirer profit de l'appétence des investisseurs pour les valeurs exclusivement électriques.

Un risque puisque si des marques comme Rivian ou Lucid ont explosé en Bourse lors de leur introduction en 2021, elles ont depuis largement dégringolé. Rivian dont la valeur a culminé à 120 milliards de dollars après son introduction en Bourse à l'automne dernier, a, depuis, perdu 70% de sa valeur. Le titre Lucid, lui, a perdu 65% de sa valeur par rapport à son plus haut atteint en novembre dernier.

Un modèle industriel robuste

Mais Polestar, qui vise une cotation de 21 milliards de dollars, défend son modèle industriel en s'appuyant sur l'expertise et l'ingénierie de Volvo, sur ses plateformes et sa maîtrise des logistiques d'approvisionnement. C'est précisément ce qui manque à Rivian et Lucid qui doivent affronter les affres d'une industrie éminemment complexe. Cette problématique avait également coûté très cher à Tesla entre 2015 et 2020. Le pionnier de la voiture électrique s'était embourbé dans son incapacité à monter les cadences industrielles, et avait même rencontré des défauts qualité critiques. En outre, les investisseurs pourraient être rassurés par le fait que Polestar restera solidement arrimé à Volvo qui continuera à détenir 48,3% du capital.

Enfin, Polestar dispose déjà d'un modèle à la route et l'agenda produit est déjà public, là où un Rivian et un Lucid sont encore en phase de démarrage de leur premier modèle. Pour le moment, la marque suédoise commercialise la Polestar 2, une grande berline coupée de 4,60 mètres qui partage la même plateforme que celle de la Volvo XC40. La Polestar 3 doit être présentée à l'automne. Il s'agit cette fois d'un SUV. Suivront une Polestar 4 en 2023, et une Polestar 5 en 2024. La marque dont le siège est à Göteborg en Suède, mais sa production en Chine, vise les 290.000 immatriculations en 2025.

Nabil Bourassi

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 24/06/2022 à 17:58
Signaler
Volvo c'est à la la Chine communiste, non?

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.