Toujours en difficulté, le marché européen des voitures neuves a reculé de 4,6% en 2022

Après deux années marquées par des fermetures d'usines à cause de l'épidémie de Covid-19 et la pénurie de puces, le marché de l'automobile en Europe n'a pas rebondi en 2022, malgré une hausse continue ces cinq derniers mois. Seule l'Allemagne tire son épingle du jeu et reste stable.
Le marché européen des voitures neuves a reculé de 4,6% sur l'année.
Le marché européen des voitures neuves a reculé de 4,6% sur l'année. (Crédits : Pascal Rossignol)

La légère amélioration des ventes depuis le mois d'août n'aura pas permis d'inverser la tendance : le marché européen des voitures neuves a reculé de 4,6% sur l'année, avec seulement 9,3 millions de véhicules écoulés. Il est ainsi revenu à son niveau de 1993 (9,2 millions de véhicules écoulés), a indiqué, ce mercredi, l'association des constructeurs (ACEA).

Le marché a pourtant connu cinq mois consécutifs de hausse et un mois de décembre à +12,8%. Mais cela n'a pas rattrapé un début d'année fortement ralenti par les pénuries de puces que l'Europe subit depuis 2021, souligne l'ACEA dans un communiqué. Ces composants sont indispensables à l'assemblage des voitures et les problèmes de logistique ont compliqué un peu plus leur acheminement. Déjà difficile, l'année 2020 avait été marquée par la fermeture d'usines et les restrictions sanitaires.

Un pays tire toutefois son épingle du jeu : l'Allemagne qui est le seul pays européen à être resté stable (+1,1%) avec un mois de décembre en fanfare. L'Italie a reculé sur l'année de 9,7%, l'Espagne de 5,4%, la Pologne de 6%, les Pays-Bas de 3,2%, et la Belgique de 4,4%. De son côté, la France enregistre une baisse, sur 2022, de 7,8%.

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Volkswagen toujours en tête du marché européen

Dans le détail, le leader du marché européen, le groupe Volkswagen, s'en sort avec une bonne fin d'année et 2,3 millions de véhicules écoulés en 2022, pour une part de marché stable de 25,1%. Le groupe a privilégié ses marques premium Audi et Porsche, qui affichent de bonnes ventes, au détriment de ses marques généralistes comme Skoda et Seat.

Après avoir bien résisté en 2021, le numéro deux Stellantis accuse un plus fort recul (-14,1%), pour une part de marché en baisse à 19,7%. Jeep, Citroën et Fiat sont parmi les marques ayant connu le plus fort ralentissement.

Le groupe coréen Hyundai-Kia, mieux protégé des pénuries, affiche une belle année (+2,6%) avec une part de marché en hausse à 9,2% quand Toyota bondit pour la deuxième année consécutive (+7,7%, 6,3% de part de marché) avec ses voitures hybrides. Enfin, BMW-Mini recule de 5,1%, tandis que Mercedes est restée stable.

Baisse des ventes de 5,9% pour Renault

Quant à Renault, le groupe connaît une baisse de ses ventes totales de 5,9% en 2022, dépassant de peu les deux millions de véhicules vendus. Un chiffre qui n'intègre pas les activités du groupe en Russie, pays qu'il a quitté en mai 2022 en raison de la guerre en Ukraine. Renault, qui y dominait le marché avec sa marque Lada notamment, a vendu ses parts à l'Etat russe.

Au niveau mondial, les ventes de la marque Renault ont chuté de 14,6%, soit 1.466.729 véhicules vendus en 2022 contre 1.751.000 en 2021. Si Renault voit ses ventes reculer plus vite que la moyenne du marché, il reste sur le podium des ventes électriques européennes, derrière Tesla et Volkswagen. D'autant que ce mauvais résultat est contrebalancé par la performance de la marque économique Dacia (+6,8%). Les ventes de cette marque bon marché ont été portées par sa petite Sandero et son SUV Duster, respectivement numéro un et deux des ventes aux particuliers en Europe, mais aussi par sa petite électrique Spring.

C'est la quatrième année consécutive de baisse pour le groupe français qui a vendu en 2022 près de deux fois moins de voitures qu'en 2018, année record qui avait vu le constructeur français profiter du succès de modèles à bas coût.

Une production qui s'améliore

Mais depuis le départ de son ex-PDG Carlos Ghosn, l'entreprise a effectué un virage à 180 degrés. « Renault Group poursuit sa stratégie commerciale orientée vers la création de valeur qui conduit à une progression de la part de ses ventes sur les canaux les plus rentables », soit les ventes aux particuliers au détriment des ventes aux entreprises, a commenté la direction du constructeur dans un communiqué. Comme toute l'industrie en Europe, le groupe paye le prix fort des problèmes d'approvisionnement en puces électroniques qui limitent sa capacité à livrer des voitures.

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La production s'est néanmoins améliorée au second semestre, même si elle reste affectée par des problèmes de transport des véhicules neufs. Le portefeuille de commandes du groupe en Europe reste ainsi à un niveau record de 3,5 mois de ventes, au 31 décembre 2022. La marque sportive Alpine, relancée depuis peu, confirme sa progression avec 3.546 unités vendues en 2022 (+33%). Renault prévoit d'étendre largement cette gamme dans les années à venir.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 18/01/2023 à 13:14
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Il y a surtout que les voitures sont trop chères pour ce qui reste un moyen de se déplacer et que le pouvoir d'achat est en berne.

à écrit le 18/01/2023 à 12:40
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He oui, à cause du covid ukrainien les prix des voitures ont pris 25%, alors le consommateur s'obstine à ne pas vouloir se faire plumer

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