Crise de l'immobilier : après avoir annoncé un plan social en 2024, Nexity dégringole de 20% à la Bourse de Paris

Mercredi, le premier promoteur immobilier français a été contraint d'annoncer la mise en place d'un plan de sauvegarde de l'emploi cette année. Frappé de plein fouet par la crise qui touche le secteur de l'immobilier, le groupe doit réduire ses coûts, a justifié sa PDG Véronique Bédague
Les réservations de logements de Nexity se sont érodées de 19% en nombre et 24% en valeur en 2023.
Les réservations de logements de Nexity se sont érodées de 19% en nombre et 24% en valeur en 2023. (Crédits : Reuters)

[Article publié le jeudi 29 février 2024 à 10H23 et mis à jour à 17H24]Il fallait s'y attendre : Nexity chute en Bourse. Ce jeudi, au lendemain de l'annonce d'un plan social, le titre du premier promoteur immobilier français dégringolait à la Bourse de Paris de 21,75% à 10,40 euros vers 17h20, après être brièvement passé sous le seuil des 10 euros, à 9,75 euros dans les premiers échanges ce matin, évoluant à ses plus bas depuis 2009.

Frappé de plein fouet par la crise qui touche le secteur de l'immobilier, Nexity a connu une année 2023 difficile, souffrant particulièrement du coup d'arrêt de la construction neuve, causé par la hausse des coûts de construction et les difficultés d'accès au crédit pour les acquéreurs.

En conséquence, ses réservations de logements se sont érodées de 19% en nombre et 24% en valeur, même si, ce chiffre reste meilleur que l'ensemble du marché français qui a chuté de 26% en nombre, selon le groupe.

Son chiffre d'affaires, en repli de 9% à 4,27 milliards d'euros, est légèrement en-deçà de son objectif de 4,3 milliards, revu à la baisse en milieu d'année.

Le résultat net est, lui, resté de justesse dans le vert avec un bénéfice net de 19 millions d'euros contre 188 millions en 2022.

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Pour la suite, le groupe a indiqué qu'il ne se fixait pas d'autres objectifs qu'un « résultat opérationnel positif » et une « dette financière sensiblement inférieure à celle de fin 2023 ».

Plan social en 2024

Une situation qui a contraint l'entreprise à annoncer un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) en 2024.

« Le groupe a pris la décision d'engager dans les prochaines semaines le processus d'information-consultation des IRP (instances représentatives du personnel, NDLR), préalable à la mise en œuvre d'un plan de sauvegarde de l'emploi », a-t-il ainsi déclaré dans un communiqué, sans avoir encore défini combien d'emplois seraient concernés.

« On va adapter notre entreprise et nos coûts », a justifié à la presse la PDG Véronique Bédague, ajoutant que « si on veut produire du logement abordable, il faut qu'on réduise les coûts ».

Pour rappel, Nexity avait déjà procédé, en 2023, à 179 ruptures conventionnelles et à 110 licenciements au sein de son pôle Promotion-construction, selon Emmanuel Brie, délégué syndical CFDT de cette branche.

Pas de versement de dividende

Le groupe renonce également à verser un dividende à ses actionnaires, alors qu'il souhaitait jusque-là leur proposer un versement d'au moins 2,50 euros par action.

En outre, pour pallier les résultats de cette année que le groupe qualifie de « point bas », et maîtriser son endettement, Nexity a cédé ses filiales portugaise et polonaise, et veut surtout se délester de sa branche services.

(Avec AFP)

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Commentaires 6
à écrit le 29/02/2024 à 14:13
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Nexichine

à écrit le 29/02/2024 à 12:41
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Faut être précis LaTribune. Cela fait six mois que Nexity avait annoncé (lors de la mise à jour de leur prévision qu'ils ont tenus) que le dividende ne serait pas de 2.5 euros mais dépendrait du niveau du résultat net. A ceci s'est rajouté un PSE...

à écrit le 29/02/2024 à 12:35
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Un simple écart de conduite dans une Economie " ouverte " de plus en plus ... artificiallisée L' ... euphorie irraisonnée ... reviendra n' en doutons pas ... jusqu' à la prochaine crise Avec leur soutien à l' Ukraine et les mensonges politiqu...

à écrit le 29/02/2024 à 12:29
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Comme je l'ai déjà mentionné, l'on ne peut pas jouer éternellement les "bandits manchots" en surfant sur la vague de la création monétaire ex-nihilo, qui fut notamment encouragée par une décennie de taux directeurs extraordinairement bas, voir négati...

à écrit le 29/02/2024 à 11:51
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on pleure pour avoir des aides c'est classique. Pourquoi faire? Construire des immeubles de qualité nullissime avec des tas de sous-traitants étrangers. Il n'y a qu'à aller sur les chantiers...ou acheter leurs réalisations...

le 29/02/2024 à 12:53
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Tout les promoteurs subissent la même crise. Il suffit de lire les présentations de résultats de Vinci ou de Bouygues par exemple. C'est même pire chez eux que Nexity en terme de réservations (et donc de création de nouveau logement à moyen terme) ...

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