Crise de l'immobilier : Icade va se délester de bureaux au profit d’autres activités

A la suite d'un audit de son patrimoine, la filiale immobilière de la Caisse des Dépôts vient de dévoiler un nouveau plan stratégique 2024-2028. Son nouveau directeur général, Nicolas Joly, a profité de la présentation des résultats annuels 2023 pour définir ses trois axes de croissance « prioritaires ».
César Armand
Le siège d'Icade à Issy-les-Moulineaux (Photo d'illustration).
Le siège d'Icade à Issy-les-Moulineaux (Photo d'illustration). (Crédits : DR)

Une revue de l'ensemble des activités et des actifs en cours et, en particulier, des bureaux - qui constituent 85% de sa foncière tertiaire. A peine cent jours après sa prise de fonctions, le nouveau directeur général d'Icade, Nicolas Joly, avait lancé, fin juillet, un audit exhaustif de son patrimoine, conformément à l'injonction de ses actionnaires de « réinventer le bureau de demain ».

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Six mois et demi plus tard, à l'occasion de ses résultats annuels 2023, le patron de la filiale immobilière de la Caisse des Dépôts vient d'annoncer un plan stratégique 2024-2028. Baptisé « Reshape », il s'articule autour de ses deux métiers historiques : l'investissement et la promotion. « 86% de nos bureaux répondent aux nouvelles attentes », a exposé le successeur d'Olivier Wignolle, depuis le 21 avril dernier.

Trois axes de croissance « prioritaires »

Pour les 14% d'actifs restants à repositionner, Nicolas Joly va investir 150 millions d'euros au cours des cinq prochaines années. A proximité du marché international de Rungis, par exemple, Icade va transformer quatre immeubles de 20.000 mètres carrés pour y introduire du résidentiel. Idem dans son parc d'affaires des portes de Paris, où se trouveront, demain, non plus un simple quartier d'affaires, mais des logements, des bureaux et des data centers.

Les centres de données, les locaux d'activité et les résidences étudiantes constituent en effet ses trois axes de croissance « prioritaires ». La filiale de la « Caisse » compte déjà cinq data centers « opérationnels » et en livrera un en 2025.

Pour ce qui est des locaux d'activité, elle détient des ateliers, des entrepôts de stockage et des studios TV, mais elle compte déjà cinq projets « potentiels » pour lesquels elle prévoit d'investir 150 millions d'euros supplémentaires dans ce domaine. A la clé : 14 millions d'euros de loyer et un rendement de 7%.

9 projets de résidences étudiantes

A Bordeaux, dans le quartier de la Jallère qui vient d'être labellisé par le gouvernement « Territoire engagé pour le logement », Icade transforme ainsi une ancienne zone d'activité de 35 hectares. Au menu : 50.000 mètres carrés à réhabiliter et 100.000 m² de surfaces à construire dont 1.500 logements.

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Pour ce qui est du logement étudiant, le directeur général revendique 4.000 lits depuis 2015. Elle en promet 2.300 supplémentaires d'ici à 2028 grâce à neuf projets en cours. Par exemple, un immeuble de bureaux « obsolète » à Levallois-Perret va être transformé en projet mixte. Idem sur le Campus Condorcet à Aubervilliers qui compte 12.000 étudiants.

« Nous pourrons aussi intervenir en tant qu'investisseur. Pour la gestion, nous avons toutes les compétences », a précisé Nicolas Joly lors d'un point presse organisé ce lundi.

Un cours en léger recul

Au total, entre les 2,9 milliards d'euros liés à la vente de ses parts dans Icade Santé à Primonial et les 1,3 milliard de cessions à venir, Nicolas Joly mise sur 4,2 milliards d'euros de recettes à horizon cinq ans. Sur cette enveloppe, 1,8 milliard sera consacré aux dépenses d'investissement et 1,7 au remboursement de la dette, qui s'établit à 3 milliards d'euros.

Sans oublier 700 millions d'euros pour les dividendes. Lors de l'assemblée générale du 19 avril prochain, Icade va en effet proposer à ses actionnaires un dividende de 4,84 euros. A 16 heures, le cours de la société, cotée sur Euronext, était à 30,36 euros, en recul de 0,98% par rapport à l'ouverture.

César Armand

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Commentaire 1
à écrit le 20/02/2024 à 9:18
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