Coup dur pour les salariés de Nexity. Avec la crise financière qui frappe le secteur du logement depuis plusieurs mois, la direction va lancer un plan social. Le promoteur immobilier a pris la décision « d'engager dans les prochaines semaines le processus d'information-consultation des Instances représentatives du personnel (IRP) préalable à la mise en œuvre d'un Plan de sauvegarde de l'Emploi (PSE) », a-t-il indiqué ce mercredi dans un communiqué présentant ses résultats financiers 2023, marqués par une dégringolade de 33% du bénéfice opérationnel, à 246 millions d'euros. Le tout pour un chiffre d'affaires de 4,3 milliards d'euros, en baisse de 9%.
Les syndicats « craignent » des centaines de suppressions de postes
La situation est encore plus dégradée dans le pôle « promotion résidentiel » qui voit son résultat opérationnel plonger de 50%, à 140 millions. C'est dans cette entité qui regroupe 3.400 salariés (sur 8.500) que l'inquiétude est la plus grande. Tant au siège social parisien que dans les agences régionales. Les syndicats redoutent des « « centaines »» de suppressions de postes, alors que les effectifs auraient déjà fondu, selon eux, de 300 personnes depuis janvier 2023. Les modalités du plan pourraient être détaillées d'ici à mi-avril, selon une source syndicale.
Pour rappel, cette annonce n'est pas une surprise. Elle était régulièrement évoquée dans les prises de parole de la direction. Notamment par Véronique Bédague dans les colonnes de La Tribune Dimanche.
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Véronique Bédague monte au front
Comme le reste du secteur frappé par la crise du logement sans précédent, et par une fonte de moitié des transactions dans le « neuf », Nexity va réorganiser la gouvernance de la branche « pôle promotion immobilier résidentiel ». Véronique Bédague va directement prendre les commandes de cette branche et remplacera Stéphane Dalliet, le directeur général de cette branche.
Interrogé par La Tribune, le groupe Nexity, n'a pas souhaité faire de commentaires.
« On va adapter notre entreprise et nos coûts », a de son côté déclaré à la presse Véronique Bédague, ajoutant : « Si on veut produire du logement abordable, il faut qu'on réduise les coûts ».
Pas de dividendes
Pour pallier cette année qu'il qualifie de « point bas », et maîtriser son endettement, le groupe a cédé ses filiales portugaise et polonaise, et veut surtout se délester de sa branche services. A ce titre, il a annoncé fin 2023 être entré en négociations exclusives avec la société d'investissement Bridgepoint pour lui céder sa branche d'administration de biens (syndic et gestion locative), valorisée à 440 millions d'euros et qui emploie quelque 3.100 personnes, soit plus d'un tiers de ses effectifs.
Et il est toujours à la recherche d'acquéreurs pour ses activités de gestion d'immobilier d'entreprise et de distribution. Nexity a réduit sa dette nette de 820 à 776 millions d'euros et se fixe l'objectif de la faire passer sous les 500 millions fin 2025. Le groupe renonce également à verser un dividende à ses actionnaires, alors qu'il souhaitait jusque-là leur proposer un versement d'au moins 2,50 euros par action. Le groupe ne se fixe pas d'autres objectifs chiffrés pour 2024, attendant de voir l'évolution des taux d'intérêt et des politiques publiques, et espérant « un rebond en 2025 ».
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