Le groupe Nexity est en mauvaise posture depuis plusieurs mois, frappé par la crise du logement. Sa situation difficile se traduit aujourd'hui par la vente de l'un de ses actifs historique. Le premier promoteur immobilier français a en effet annoncé mardi avoir cédé sa branche services aux particuliers à la société d'investissements Bridgepoint pour 440 millions d'euros, des activités qui seront regroupées dans une nouvelle entité baptisée Evoriel.

« Nexity franchit une étape importante de sa transformation et accélère son désendettement en finalisant la cession de ses activités d'administration de biens à la société d'investissement Bridgepoint sur la base d'une valeur d'entreprise de 440 millions d'euros », a indiqué le groupe dans un communiqué.

L'opération « s'accompagne d'un partenariat stratégique d'une durée de six ans, renouvelable quatre ans, entre Nexity et la nouvelle entité, visant à pérenniser et amplifier les synergies existantes avec les activités de promotion du groupe », a précisé Nexity.

Les activités de services aux particuliers « se sont dorénavant réunies au sein du groupe Evoriel » qui récupère « plus de 3.100 collaborateurs » - soit un tiers des effectifs de Nexity -, a annoncé à l'AFP cette entité indépendante qui vient d'être créée.

Selon Nexity, ces salariés sont spécialisés dans les syndics de copropriété, la gestion locative, les transactions dans l'immobilier ancien et le courtage en assurances.

Evoriel rassemble plus de 200 agences et trois marques historiques: Lamy, présente dans une centaine de villes françaises, Oralia, réseau d'agences premium, et Richardière, spécialisée dans la gestion pour les institutionnels et les grands investisseurs privés qui opéraient dans le giron de Nexity et viennent d'être cédées.

Ces activités représentent 320 millions d'euros de chiffre d'affaires.

Transformation en profondeur

« Avec Bridgepoint, on se retrouve avec des moyens très importants pour accélérer la croissance, dans un environnement qui est complètement différent avec un fonds d'investissement qui va nous donner les moyens de nos ambitions », a déclaré à l'AFP Karine Olivier, PDG d'Evoriel.

La cession du pôle services donne à Nexity les moyens de mener à bien sa transformation « en profondeur », selon le groupe, qui inclut un plan social pour faire face aux conséquences de la crise historique dans la construction.

Les détails de ce plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) décidés début 2024 n'ont pas été rendus publics.

« On va adapter notre entreprise et nos coûts », avait déclaré fin février à la presse la PDG de Nexity, Véronique Bédague. « Si on veut produire du logement abordable, il faut qu'on réduise les coûts. »

Promoteurs et constructeurs sont pris en étau entre le renchérissement des coûts de construction, provoqué par les tarifs des matériaux et une réglementation environnementale plus stricte, et l'effondrement de la demande dû à des difficultés d'accès au crédit et la fin progressive de dispositifs fiscaux incitatifs.

En 2023, Nexity a réduit sa dette nette de 820 à 776 millions d'euros et se fixe l'objectif de la faire passer sous les 500 millions fin 2025.

A la Bourse de Paris, le titre perdait 1,85% à la clôture mardi 2 avril suite à cette annonce.

(Avec AFP)