Les entreprises privées à la rescousse de la rénovation énergétique des logements

En compagnie des présidents de l'Ademe et du Plan bâtiment durable, les ministres François de Rugy (Transition écologique et solidaire) et Julien Denormandie (Ville et Logement) ont signé, ce 4 avril, une charte avec 137 entreprises visant à "mobiliser l'ensemble des professionnels" sur la rénovation énergétique des logements. Il était temps : cela fait un an que le plan gouvernemental a été lancé.
César Armand
(Crédits : Observatoire de la Franchise)

"Un effort drastique de simplification" et des aides "nombreuses, complexes, mal articulées et souvent méconnues". Le 26 avril 2018 à Angers, le ministère de la Transition écologique et solidaire lançait le plan de rénovation énergétique des bâtiments. Si Nicolas Hulot a depuis été remplacé par François de Rugy, l'objectif du gouvernement demeure le même : "Faciliter, accompagner et informer pour la rénovation énergétique" ("FAIRE"). Dans la continuité de la campagne de communication lancée en septembre 2018, le gouvernement a effectivement paraphé ce 4 avril 2019 une charte "Engagé pour FAIRE" avec 137 acteurs privés du bâtiment.

Sur scène, François de Rugy a déclaré la "chasse au gaspi" en matière de consommation énergétique, tout en reconnaissant que le manque de connaissances sur le sujet peut être "un frein" pour les particuliers.

 "Le label RGE (reconnu garant de l'environnement, Ndlr) permet par exemple d'obtenir la confiance de nos concitoyens", estime le ministre. "Il ne suffit pas d'avoir un autocollant à l'arrière de la camionnette de l'artisan."

Peu avant cette intervention, le président de la confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB) se félicitait justement d'être associé à la démarche pour témoigner de la présence de son corps de métier sur le terrain. "Nous nous assurons de la qualité de la formation suivie par nos artisans pour qu'ils soient rassurants et donnent confiance au client", expliquait à La Tribune Patrick Liébus.

150.000 passoires thermiques à rénover chaque année

En réalité, il devient urgent d'agir. Les objectifs quinquennaux demeurent colossaux : 500.000 logements à rénover par an, dont 150.000 passoires thermiques. La jungle des subventions s'avère toutefois si touffue que le particulier peine à s'y retrouver.

"Il existe quatre pages d'aides toutes aussi importantes les unes que les autres : crédit d'impôt, certificat d'économie d'énergie, aides de l'ANAH...", a souligné le ministre de la Ville et du Logement Julien Denormandie. "Elles sont toutes essentielles, mais il faut en simplifier l'accès."

Les entreprises présentes se disent prêtes à guider les Français entre les différents dispositifs. "Nous devons effectivement aller plus loin en facilitant les démarches des particuliers", acquiesce auprès de La Tribune le président de Teksial. "Nous allons donner de la visibilité, donner confiance et donner envie avec des offres attractives et simples", promet Matthieu Paillot. "Cette réunion permet de dynamiser le processus", renchérit Philippe van de Maele le président de l'alliance HQE-GBC ("l'alliance des professionnels pour un cadre de vie durable", Ndlr).

Les syndics se veulent moteurs

Les syndics de copropriété entendent également tirer leur épingle du jeu. C'est le cas du réseau Orpi qui finalise une convention avec l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe). "Nous voulons avancer ensemble sur la sensibilisation des propriétaires aux économies d'énergie", précise à La Tribune sa présidente Christine Fumagalli. "Cela leur permettra en outre de préserver et de valoriser leur capital."  Frédéric Verdavaine, directeur général délégué de Nexity et président des réseaux Guy Hoquet et Century 21, ne dit pas autre chose : "C'est un acte de pédagogie et de simplification. Plus ce sera simple à expliquer, plus nous pourrons entraîner nos clients."

Dans l'attente de propositions pour "changer d'échelle"

Il reste cependant impératif de "trouver des dispositifs supplémentaires pour changer d'échelle" et "donner la meilleure information possible" aux Français, martèle le ministre de la Transition écologique et solidaire François de Rugy. C'est sans doute pourquoi la société Effy s'est permise d'émettre huit propositions dans le cadre du grand débat national. Spécialisée dans les certificats d'économie d'énergie, l'entreprise appelle ainsi à fluidifier le parcours de rénovation énergétique du particulier.

"Ministère de la Transition écologique et solidaire, ministère du Logement, Bercy, collectivités... que tous ces guichets ouvrent leurs portes pour permettre de créer des offres simplifiées pour les particuliers !", exhorte son président Frédéric Utzmann.

Renforcer les sanctions contre les fraudeurs

"Orientons les aides fiscales aux propriétaires bailleurs sur les travaux d'amélioration énergétique du logement exclusivement !", poursuit le trentenaire qui espère que les fraudes seront davantage sanctionnées. "En cas d'abus, les particuliers ne savent pas vers qui se retourner ou écrivent au ministre", relève le président d'Effy. "Il faut donc soit étendre les fonctions du Médiateur de l'énergie, soit créer la fonction de Médiateur national de la rénovation énergétique."

Par ailleurs, la charte étant "ouverte" à d'autres partenaires, comme le président du Plan bâtiment durable Philippe Pelletier l'a confié à La Tribune, il faut espérer que l'effet démultiplicateur soit au rendez-vous. D'autant que "l'autorénovation prend une part prépondérante", comme l'a souligné Arnaud Leroy, le président de l'Ademe.

César Armand

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 2
à écrit le 04/04/2019 à 18:02
Signaler
137 boites qui vont se remplir la gamelle chez les idiots qui payent en faisant pas cher ' chez ceux qui n'en n'ont pas les moyens eux', a commencer par les bailleurs sociaux? tiens, ca me rappelle le coup de la refection obligatoire de tous les asc...

à écrit le 04/04/2019 à 17:38
Signaler
Comme vous dites, il était temps.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.