L'entreprise de BTP Dodin Campenon Bernard, filiale à 100% de Vinci Construction France, a été reconnue coupable d'"avoir déversé de manière accidentelle dans la Seine de l'eau grise chargée de sable et de traces de ciment désactivé ayant pour effet de nuire à la reproduction des poissons sur une surface de 25 m²", a indiqué le président.
Cette centrale à béton sert à alimenter un chantier d'extension du train Éole vers la banlieue ouest de Paris.
La décision, négociée au préalable avec le parquet dans le cadre d'une procédure de "comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité", a été validée mercredi par le tribunal de Nanterre qui a en revanche, pour raison technique, dû repousser les débats sur les dommages et intérêts au 18 septembre.
Des faits découverts en mars 2019
Les faits avaient été découverts en mars 2019: des agents d'une fédération locale de pêche avaient constaté un déversement de résidus de béton dans la Seine à Nanterre et aussitôt porté plainte. Plusieurs associations de pêche et environnementales se sont depuis portées parties civiles.
Selon France Nature Environnement, "le déversement a détruit totalement le milieu".
"C'est une affaire gravissime traitée avec une forme de banalité", a déploré Laurent Benarrous, avocat de parties civiles, fustigeant le comportement de certaines entreprises du bâtiment qui "se comportent comme des voyous".
Même si la peine est quasi-maximale par rapport à ce que prévoit la loi, "le bénéfice est "vingt fois plus important que la peine d'amende donc elle ne sera jamais dissuasive", estime l'avocat.
"C'est d'autant plus décevant qu'ils ont été poursuivis pour une pollution involontaire alors que les constats démontraient que la pollution était parfaitement volontaire, organisée, sur une durée de 18 mois", a-t-il tancé.
200.000 euros pour remettre le site en état
L'avocat du prévenu Philippe Goossens s'est lui dit "satisfait du traitement judiciaire" de ce dossier: "Le tribunal a constaté, comme le parquet, que c'était accidentel, avec des effets limités" sur l'environnement.
Pour lui, l'accident est uniquement dû à un "dysfonctionnement d'une zone de stockage, mais à aucun moment il n'y a eu de volonté de déversement dans la Seine".
"On s'est attaché à remettre immédiatement en état" le site pour un montant de 200.000 euros, a-t-il précisé, aussitôt démenti par la fédération plaignante. Selon elle, "sous l'eau, rien n'a été fait".
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