Carmat promet de perfectionner son coeur artificiel

Les causes du décès du cinquième patient poussent Carmat à mieux suivre les personnes bénéficiant de sa prothèse et à améliorer sa sécurité pour pouvoir la commercialiser. Ensuite, la société tentera de développer un cœur artificiel plus petit, adaptable pour toutes les morphologies.
Jean-Yves Paillé
Stéphane Piat espère ainsi que son cœur artificiel connaîtra une évolution aussi spectaculaire que celle des pacemakers.

Opération transparence ? Lors d'une conférence de presse, mardi 14 février, tenue suite à la publication des résultats annuels, Carmat a donné plusieurs précisions sur les causes de la mort du cinquième patient, annoncée par la société début septembre. "Le décès est dû à une erreur de manipulation des batteries, le patient a pris l'initiative de les changer lui-même". Ce dernier était encore à l'hôpital et "devait rentrer chez lui dans les 24-48 heures", ont détaillé les représentants de la société. "Il était autonome et n'avait pas d'infirmière à ses côtés". Malgré les alarmes déclenchées lors de l'enlèvement des batteries, le patient n'a pu être sauvé, explique encore Carmat.

"Les patients et leur entourage sont formés pour éviter de tels accidents. Mais il reste difficile de pallier ce risque", a déclaré Stéphane Piat. "Nous cherchons comment résoudre ce problème."

Une prothèse perfectible

Si la mort du cinquième patient pousse Carmat à améliorer le suivi post-opératoire des personnes implantés avec sa prothèse, elle montre la nécessité d'un développement à terme d'un cœur artificiel une autonomie totale ou quasi-totale. Stéphane Piat espère d'ailleurs développer un jour un cœur capable de convenir à toutes les morphologies.

"Au fur et à mesure, notre technologie va évoluer. On travaille sur un cœur plus petit et des batteries plus petites. L'idée est que dans 20 ans des personnes bénéficient du cœur Carmat sans qu'on puisse savoir qu'elles en ont un."

La prothèse conçue actuellement par la société est perfectible. Sa taille et son poids (plus de 800 grammes) font qu'elle ne peut être implantée que sur des personnes ayant une certaine corpulence. Les cinq patients implantés étaient tous des hommes mesurant 1m80 ou plus. En outre, la prothèse dépend d'un câble rattaché à un contrôleur et des batteries regroupés dans un sac externe et pouvant être porté comme une sacoche ou un sac à dos.

Stéphane Piat espère ainsi que son cœur artificiel connaîtra une évolution aussi spectaculaire que celle des pacemakers, "aujourd'hui pas plus grands qu'une pièce de monnaie". Mais avant d'en arriver là, il faudra d'abord réussir à industrialiser la technologie actuelle, en commençant par l'obtention de l'autorisation de reprise l'étude pivot, suspendue pour le moment.

Jean-Yves Paillé

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Commentaires 2
à écrit le 15/02/2017 à 8:44
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Ben il vaut mieux, autant volkswagen qui ne fait que des bagnoles peut se permettre de continuer à frauder autant quand même dans le milieu médical ce serait bien de proposer un projet qui ne tue pas les patients. Avec ces agences de marketing et...

le 15/02/2017 à 11:33
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