Areva : de nouvelles provisions en perspective

Dans un pré-rapport, présenté ce mardi devant la Commission des Finances de l'Assemblée nationale, le député Marc Goua estime que les mines d'uranium et les surcoûts de l'EPR finlandais peuvent encore réserver des surprises.
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La veille de l'audition du nouveau patron d'Areva, Luc Oursel, par la Commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale, c'est la Commission des finances qui s'interroge sur les comptes du groupe nucléaire. Le rapporteur spécial, Marc Goua (PS), va présenter ce mardi après-midi les conclusions de son texte sur la situation financière d'Areva et d'EDF, examen diligenté fin juin par la Commission présidée par Jérôme Cahuzac (lire « La Tribune » du 28 juin 2011).

« Il s'agit en fait d'un pré-rapport, explique à « La Tribune » Marc Goua, car compte tenu des difficultés rencontrées pour obtenir des informations, je vais demander un délai pour rendre le rapport final fin octobre ». Le député du Maine et Loire s'étonne d'avoir pu consulter les données détenues par l'Agence des participations de l'État (APE, qui gère les 87 % d'Areva possédés par l'État) seulement la semaine dernière, soit plus de trois mois après sa demande.

Malgré ces « péripéties », et sous réserve de ses investigations complémentaires, le rapporteur spécial pointe deux sujets d'inquiétude pour le futur proche d'Areva : les mines d'uranium et le chantier finlandais de l'EPR. « Des provisions relativement conséquentes devront certainement encore être faites sur les mines pour faire face au recul des prix mais également aux révisions en cours sur les volumes escomptés », affirme Marc Goua. Le groupe dévoile peu à peu des informations en ce sens, multipliant les avertissements - toujours très vagues - sur l'estimation de ses réserves.

Passation de pouvoir

Marc Goua confirme que l'acquisition de trois mines de la société Uramin en Afrique, pour 2,5 milliards de dollars (1,8 milliard d'euros) en 2007, s'est révélée « chère », surtout pour des gisements qui, quatre ans après, ne produisent rien, ou presque. Le député n'épargne pas la responsabilité de la tutelle d'Areva en soulignant que cette opération a été approuvée par l'APE entre le 7 et le 24 mai 2007, au lendemain des présidentielles, en pleine passation de pouvoir entre Thierry Breton et Jean-Louis Borloo, qui n'est resté à Bercy que quelques semaines.

« Je ne suis pas sûr que l'on en ait fini avec les surcoûts de l'EPR finlandais », ajoute Marc Goua. Le député s'interroge sur la nature et les conséquences des garanties offertes par Areva à son client finlandais sur le futur fonctionnement de l'EPR. Le groupe nucléaire a déjà provisionné 2,6 milliards d'euros pour faire face aux pertes liées à ce réacteur, facturé 3 milliards d'euros.

Enfin, Marc Goua doit scruter les comptes d'EDF. « J'en suis aux balbutiements », affirme-t-il, le groupe le renvoyant aux informations disponibles sur son site. Le rapporteur souhaite regarder de plus près l'achat de British Energy par EDF en 2008, pour 13,5 milliards d'euros, les provisions pour le démantèlement des centrales, jugées « extrêmement faibles » et l'accord Areva/EDF intervenu cet été.

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Commentaires 3
à écrit le 13/10/2011 à 7:21
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toujours la meme chose, on se lance dans une opération industrielle nouvelle donc complexe avec des ingénieurs de top niveau X ponts ... et autres, et on fixe un prix estimé de revient et on négocier avec un client pour le convaincre, le prix étant a...

à écrit le 11/10/2011 à 12:45
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on s'entête dans cette industrie dangereuse et couteuse! Et après on ose dire que c'est le moyen de produire de l'électricité le moins couteux ! Bien sûr on va compter sur le contribuable pour mettre la main à la poche pour démanteler tout ça !

à écrit le 11/10/2011 à 12:04
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'Des provisions pour demantellement extremement faibles', que tout le monde retienne bien cela, nous sommes au debut d'un nouveau scandale. Pour memoire, les britanniques ont estime a 4 milliards d'? par reacteur le montant du demantellement de nos r...

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