La sortie du nucléaire en Belgique pourrait s'accélérer. Deux des sept réacteurs exploités par le groupe Electrabel sont à l'arrêt, indique ce mercredi la filiale de GDF Suez. Situés dans les centrales de Doel en Flandres et de Tihange, près de Liège, ils ont été stoppés afin d'y affectuer des contrôles qui ont fait apparaître sur au moins l'un d'entre eux de "potentielles fissures". Leur fermeture définitive n'est pas exclue par l'Agence fédérale de contrôle nucléaire belge (AFCN) comme l'indiquent des documents internes que détenue par l'AFP.

Le réacteur Doel 3 était à l'arrêt depuis le début du mois de juin. Des analyses au moyen de capteurs ultrasoniques ont été réalisés  et celles-ci ont "détecté sur la cuve la présence de très nombreuses indications qui pourraient s'assimiler à de potentielles fissures", explique l'AFCN. Ce réacteur sera à l'arrêt, "au moins jusqu'au 31 août 2012", jusqu'à ce que des résultats complets auront été fournis, précise l'agence. Celle-ci affirme que son"opinion finale se basera sur l'évaluation de sûreté du dossier complet, de même que sur les avis de son Conseil scientifique, et sera soumise à un audit international".

Sortie progressive du nucléaire

L'autre réacteur, situé dans la centrale de Tihange et également à l'arrêt, pour un entretien prévu de longue date, indique l'agence Belga. Lui aussi devrait subir des tests complémentaires, sa cuve ayant été forgée "par le même fournisseur [que celle de Doel] dans les années 70", détaille l'AFCN. 

Quels que soient les résultats de ces enquêtes approfondies, l'arrêt définitif de ces réacteurs devrait avoir lieu à terme. La Belgique prévoit en effet de mettre progressivement fin à la production d'énergie nucléaire. Les unités 1 et 2 de Doel doivent être fermées en avril 2016. Doel 3 doit être fermé en 2022 et Doel 4 en 2025. Les trois réacteurs de Tihange seront quant à eux fermés en 2023 et 2025.

Des messages visant à rassurer

"Le combustible nucléaire a été déchargé. Il n'y a donc aucun danger pour la population, les travailleurs et l'environnement", prévient l'agence dans un communiqué diffusé sur son site internet. De son côté, le secrétaire d'Etat à l'Energie, Melchior Wathelet, a lui aussi transmis des messages visant à rassurer. Tout en confirmant l'existence de messages internes à l'AFCN relatifs à la cuve du réacteur de Doel, il a fait savoir que, pour l'instant il était trop tôt pour conclure à une mise à l'arrêt définitive ni à des risques pour la population.