L'opération entre Technip et CGG ne convainc pas l'Etat pour le moment

Officiellement, l’État a une position de neutralité dans l'opération de rapprochement entre Technip et CGG. En coulisse, il n'est toutefois pas (encore ?) convaincu par cette opération.
Michel Cabirol
L'offre de Thierry Pilenko sur CGG n'a pas convaincu les actionnaires du spécialiste de la géophysique, y compris l'Etat

Que va faire Technip sur le dossier CGG alors que la trêve de Noël arrive à grands pas ? Va-t-il jeter l'éponge devant le peu d'enthousiasme qu'a suscité son offre, y compris de la part de l'État, ou bien prépare-t-il une nouvelle offre plus attractive ? Mais en a-t-il la volonté et surtout les moyens ? Une chose est sûre, l'Etat en tant qu'actionnaire de CGG, qui s'est notamment renforcé en juin 2010 via BpiFrance participations (alors FSI) dans le capital du parapétrolier en prenant 6 % au cours d'environ 17 euros l'action, n'est pas convaincu par l'offre. "Le prix pour CGG et le projet industriel n'y sont pas", explique une source proche du dossier à La Tribune. C'est la position de l'Etat, qui "regarde attentivement ce qui se passe".

Pour Technip, le dossier se complique un peu plus, même si l'Etat n'a pas de facto un rôle d'arbitre. Mais cela reste difficile de faire toutefois sans son accord - au moins tacite. Il est d'ailleurs au capital des deux groupes. Certes, de façon minoritaire. Chez CGG, il possède près de 11 % de CGG via deux véhicules : BpiFrance participations (7,04 %) et IFP (Institut Français du Pétrole) Energies Nouvelles (3,59 %). Chez Technip, il a un peu moins de 8 % de son capital : BpiFrance Participations (5,20 %) et IFP Energies Nouvelles (2,50 %). Pour ces raisons, l'Etat reste dans une position officielle de neutralité, les administrateurs de l'Etat ne prenant pas part ni aux discussions ni au vote quand cette opération est évoquée en raison de leur présence dans les deux conseils.

Une expertise en cours

L'État s'interroge sur un tel rapprochement entre Technip et CGG : "Aval, amont ? Services, industrie ? Nous ne sommes pas encore sûrs" de la pertinence de cette opération. C'est d'ailleurs pour cela qu'une expertise est en cours. En outre, le projet de Technip de ne conserver qu'une partie de CGG éveille des craintes pour l'emploi. D'autant que chez CGG, on ne se prive pas de rappeler que, à Massy dans l'Essonne, la circonscription du Premier ministre Manuel Valls, environ 400 salariés travaillent dans la branche Acquisition que Technip souhaite céder.

"L'Etat est très embêté par un éventuel démantèlement", note-t-on dans l'entourage du groupe. Et surtout, beaucoup d'observateurs craignent que l'offre de Technip n'ouvre la boîte de Pandore avec une possible contre-offre d'un nouvel acteur. Pas impossible dans un secteur en voie de consolidation.

Michel Cabirol

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Commentaires 5
à écrit le 11/12/2014 à 23:07
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(…) Une expertise de l'état en cours: Il sera très intéressant de voir la suite de cette expertise de l'état et comment va réagir LE major de l'ENA 1999 (qui a entre autre bossé avec Jospin sur la décentralisation en 2004) , et qui est à la tête de ...

à écrit le 11/12/2014 à 22:34
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I'll Be back , Jean-George !

à écrit le 11/12/2014 à 20:49
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L'APE ce sont des bons. Ils ont empêché Areva d'acheter Olympic Dam (un vrai et énorme gisement bien que compliqué à exploiter), mais ont approuvé la calamiteuse opération Uramin

à écrit le 11/12/2014 à 9:29
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l'etat a decide de pourir notre industrie jusqu'au bout..

à écrit le 11/12/2014 à 9:28
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La consolidation semble inevitable. Par contre l'operation de technip pose question.

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