BP encaisse une perte abyssale en 2020

Le géant pétrolier, touché de plein fouet par la crise sanitaire qui a fait chuter la consommation d'hydrocarbures, accuse une perte nette de plus de 20 milliards de dollars sur l'exercice 2020. Le groupe a procédé à un vaste programme de cessions d'actifs et amorce un virage vert en accélérant dans les énergies renouvelables, notamment dans l'éolien offshore.
(Crédits : TOBY MELVILLE)

Le géant britannique des hydrocarbures BP a dévoilé mardi une perte nette abyssale de 20,3 milliards de dollars en 2020 du fait du plongeon des cours du pétrole engendré par la crise sanitaire, mais entrevoit un rebond du marché.

Le groupe avait réalisé un bénéfice net de 4 milliards de dollars en 2019 avant l'apparition de la pandémie, rappelle-t-il dans un communiqué.

"Notre secteur a été durement touché. Le transport routier et aérien est en recul, tout comme la demande de pétrole, les prix et les marges", résume Bernard Looney, directeur général de BP.

Du fait du plongeon de la consommation d'hydrocarbures, surtout au printemps dans la foulée des premiers confinements, les cours pétroliers se sont effondrés à des tréfonds historiques jusqu'en territoire négatif début avril. Ils sont remontés un peu au-dessus de 50 dollars désormais mais restent inférieurs à leur niveau de tout début 2020.

Vers une reprise de la demande

BP observe que les prix ont progressé depuis fin octobre, aidés par l'effort des pays de l'Opep et ses partenaires de réduire la production et plus récemment par les espoirs autour du déploiement des vaccins.

"Nous attendons des jours bien meilleurs pour nous tous en 2021", selon M. Looney.

Le groupe prévoit une reprise de la demande cette année mais s'attend à souffrir au premier trimestre en raison des nouvelles restrictions face aux variants du virus.

Au total, BP a vendu en moyenne son pétrole à un prix compris entre 39 et 42 dollars en 2020, contre entre 57 et 64 dollars en 2019. Son chiffre d'affaires annuel a chuté de 35% à 180,4 milliards de dollars.

BP a subi des pertes lors des trois premiers trimestres de l'année et avait en particulier décidé de passer dans ses comptes au deuxième trimestre une énorme charge, de l'ordre de 20 milliards de dollars, reflétant des dépréciations d'actifs afin de tenir compte du choc durable de la crise sanitaire sur les cours du brut.

Vaste programme de cessions d'actifs

Il est toutefois parvenu à revenir dans le vert au quatrième trimestre avec un bénéfice net de 1,36 milliard de dollars grâce à la vente pour 5 milliards de dollars de ses activités pétro-chimiques au britannique Ineos.

Face à la crise, BP a mis en place un programme d'économies de 2,5 milliards de dollars d'ici 2021, ce qui passe par la suppression de 10.000 emplois dans le monde, soit 15% de ses effectifs. Le groupe précise mardi que plus de la moitié de ces réductions d'effectifs a eu lieu à la fin 2020.

Il a par ailleurs réalisé une majorité de son programme de cessions d'actifs d'un montant total de 25 milliards de dollars d'ici 2025. Il compte vendre des activités pour 4 à 6 milliards de dollars en 2021.

La crise sanitaire l'a contraint en outre à réduire son dividende pour la première fois depuis la marée noire de 2010 consécutive à l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon dans le Golfe du Mexique.

Coup d'accélérateur dans les renouvelables

L'année écoulée, la première sous la direction de M. Looney, a été marquée en outre par le virage "vert" pris par BP qui assure vouloir devenir un groupe énergétique et non plus seulement pétrolier.

Il a déjà annoncé vouloir multiplier par 10 ses investissements dans l'énergie à faible émission carbone d'ici 2030, pour atteindre 5 milliards de dollars par an, notamment dans les renouvelables. Le groupe va notamment se lancer sur le marché de l'énergie éolienne en mer via un partenariat avec le groupe norvégien Equinor aux Etats-Unis.

Dans le même temps, il veut réduire la voilure dans l'exploration d'énergies fossiles afin de respecter ses engagements de devenir neutre en carbone d'ici 2050 et en voulant être rentable avec un prix du pétrole à 40 dollars.

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Commentaire 1
à écrit le 02/02/2021 à 14:42
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Vu que le RU est une île et vu que ce pays a encore un territoire maritime conséquent ouyi il est évident que l'éolien offshore est une énergie d'avenir dans laquelle il faut investir maintenant. Peut-être à mettre en perspective avec le fait qu...

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