Canada : la facture s'alourdit un peu plus pour l'agrandissement de l'oléoduc controversé Trans Moutain

Pour la troisième fois cette année, l'organisme public canadien Exportation et développement Canada (EDC) a annoncé de nouveaux prêts débloqués pour financer le projet d'agrandissement de ce pipeline situé dans l'ouest du Canada et qui fait l'objet de vives critiques de la part des écologistes et des communautés autochtones de la province voisine, en Colombie-Britannique.
L'actuelle infrastructure avait été nationalisée par le gouvernement Trudeau en 2018.

La facture continue de s'alourdir pour l'oléoduc Trans Moutain. De nouveaux prêts commerciaux ont, en effet, été débloqués par le gouvernement canadien pour financer des projets d'agrandissement de ce pipeline situé dans l'ouest du Canada. Les nouvelles garanties de prêt d'un montant total de 2,75 à 3 milliards de dollars canadiens (2,03 milliards d'euros) ont été actées fin juillet, mais ne sont apparues que vendredi soir sur le site internet de l'organisme public canadien Exportation et développement Canada (EDC).

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Or, ses coûts ont déjà été réévalués à plusieurs reprises. C'est même la troisième fois cette année qu'EDC débloque de tels prêts pour financer le projet d'agrandissement de l'oléoduc, nationalisé par le gouvernement Trudeau en 2018.

Depuis mars, le coût estimé du projet s'élève à 30,9 milliards de dollars canadiens (20,94 milliards d'euros), contre 7,4 milliards de dollars canadiens estimés au début du projet en 2017.

L'année dernière déjà, les coûts de l'agrandissement de l'oléoduc avaient explosé et le gouvernement fédéral avait annoncé une nouvelle garantie de prêt à hauteur de 10 milliards de dollars canadiens. Le directeur parlementaire du budget (DPB) avait estimé la même année que ce projet était une « perte » financière pour le Canada, sa construction coûtant plus cher que sa valeur.

Sans compter que le projet d'extension a pris du retard et ne devrait voir le jour que début 2024.

Un projet pointé du doigt par les écologistes et des communautés autochtones

D'autant qu'il divise largement au Canada entre ses partisans et ses opposants : les écologistes et des communautés autochtones de la province voisine, en Colombie-Britannique.

Le projet, longtemps réclamé par l'industrie pétrolière de l'Alberta, consiste à doubler la canalisation du pipeline pour tripler sa capacité de transport de pétrole entre les sables bitumineux de la région d'Alberta et la côte pacifique pour fins d'exportation, afin de desservir notamment les marchés asiatiques. Concrètement, l'infrastructure actuelle permet de transporter chaque jour 300.000 barils de pétrole des sables bitumineux vers la côte Pacifique. Il s'agit du seul oléoduc canadien qui relie l'Alberta, principale province productrice de pétrole, et la côte Ouest. Le projet d'expansion vise à l'agrandir de 1.150 kilomètres et à augmenter la capacité du réseau pour la porter à 890.000 barils par jour.

Convaincu de « l'intérêt national » de ce projet d'abord proposé par le secteur privé, le gouvernement de Justin Trudeau l'avait acheté il y a cinq ans, en 2018, pour 4,4 milliards de dollars canadiens, provoquant une levée de bouclier chez les groupes environnementaux.

(Avec AFP)

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