Engie donne naissance à Equans, qui pourrait se vendre entre 5 et 6 milliards d'euros

Equans est le nouveau spin-off d'Engie regroupant ses activités de services multitechniques et quelque 74.000 collaborateurs répartis dans 17 pays. La direction de l'énergéticien tricolore souhaite s'en séparer dans les prochains mois pour se concentrer sur les renouvelables. Elle étudie plusieurs options : une cession à des fonds d'investissements, à un ou des industriels ou encore une mise en Bourse.
Juliette Raynal
Dirigée par Jérôme Stubler, venu de chez Vinci, Equans regroupe les deux tiers des activités de services d'Engie.
Dirigée par Jérôme Stubler, venu de chez Vinci, Equans regroupe les deux tiers des activités de services d'Engie. (Crédits : CHARLES PLATIAU)

Il ne faut plus parler de Bright mais d'Equans pour désigner la nouvelle entité d'Engie dédiée aux services multitechniques. Jusqu'à présent, le nom de code de ce spin-off dont l'énergéticien souhaite se séparer dans les prochains mois pour pouvoir accélérer dans les renouvelables, était Bright.

"Equans est née hier, entreprise de 74.000 personnes, d'à peu près 12 milliards d'euros de chiffre d'affaires, présente dans à peu près 17 pays", a déclaré la directrice générale d'Engie Catherine MacGregor, lors d'une audition à l'Assemblée nationale ce mercredi 30 juin.

Dirigée par Jérôme Stubler, venu de chez Vinci, Equans regroupe les deux tiers des activités de services d'Engie. L'entité rassemble notamment les activités d'installations électriques, de chauffage, de ventilation et de climatisation ainsi que les services liés à l'information et la communication.

Interrogée par les députés sur la pertinence de cette scission, Catherine MacGregor a expliqué que "les métiers de services sont extrêmement différents des métiers des énergies renouvelables et des infrastructures", sur lesquels Engie souhaite se focaliser. "L'intensité capitalistique est moindre, ce sont des contrats beaucoup plus courts, avec des rentabilités moins élevées et une attention au détail très élevée", a-t-elle précisé.

Industriels, fonds d'investissement ou mise en Bourse

L'énergéticien veut donc mettre Equans en orbite pour lui donner "un meilleur avenir".

"Après la création d'Equans au sein d'Engie nous entamons une nouvelle phase, celle où nous allons explorer l'évolution possible de l'actionnariat pour permettre à Equans de réaliser toutes ses chances de croissance et son développement propre à ses activités, a indiqué la dirigeante. Nous n'avons pas encore décidé si nous allons vendre à un (groupe) stratégique ou des (groupes) stratégiques, ou à un fonds ou des fonds ou même mettre sur le marché l'entité", a-t-elle toutefois ajouté.

Catherine MacGregor a rappelé que l'Etat (qui détient du 24% du capital du groupe), soutenait cette revue stratégique, la création d'Equans et le fait que cette entité ait un avenir en dehors d'Engie.

Entre 5 et 6 milliards de valorisation

Selon Reuters, qui s'appuie sur deux sources proches dossier, Engie s'apprête à donner le coup d'envoi d'un processus d'enchères pour Equans, avec de premières offres attendues en septembre, dans le cadre d'une opération qui pourrait valoriser la société entre 5 et 6 milliards d'euros.

Le groupe se donnerait jusqu'à la fin de l'année pour sélectionner un repreneur et signer un accord. L'objectif étant d'éviter toute collision avec le calendrier électoral à quelques mois de l'élection présidentielle.

Une dizaine de grands fonds de capital-investissement ont déjà manifesté leur intérêt dont PAI Partners, EQT, Clayton Dubilier, Carlyle, Blackstone, Apollo, CVC, Advent ou encore Bain et KKR. Ce spin-off attise aussi la convoitise de grands industriels, dont Bouygues et Spie. Mais, jusqu'à présent, aucune indication sur la nature et l'identité du repreneur n'a été communiquée par la direction.

Les syndicats inquiets

La semaine dernière, le Comité d'entreprise européen (CEE) d'Engie a rendu un avis négatif sur le projet de création d'Equans. Cet avis venait clôturer la consultation des instances représentatives du personnel initiée le 18 février dernier.

"La grande inquiétude qui motive cet avis négatif, c'est l'absence d'information sur l'identité du futur repreneur", expliquait alors José Belo, coordinateur CFDT du groupe Engie et secrétaire adjoint du CEE, à La Tribune.

"Les salariés sont au cœur de nos préoccupations", a assuré mercredi la directrice générale d'Engie en réponse aux interpellations des députés sur ce sujet. Pour apaiser les inquiétudes sur l'avenir d'Equans, le groupe s'est notamment engagé à ce que l'acquéreur ne procède pas à des licenciements collectifs sur une période de deux ans. Un laps de temps qui reste insuffisant pour les syndicats.

Juliette Raynal

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Commentaires 3
à écrit le 01/07/2021 à 17:23
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"Equans est née hier"... et va mourir demain Ça sent le démantèlement progressif de cette future boite ,un classique maintenant

à écrit le 01/07/2021 à 10:22
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Si c'est à la même qualité que Engie Home Services, je ne suis pas prêt à y risquer 1 kopeck

le 01/07/2021 à 17:16
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Engie Home Service n'est qu'un métier parmi tant d'autre dans le groupe, et n'est pas représentatif des autres entité, heureusement !

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