Environnement : Shanghai dans le collimateur du gouvernement chinois

La mégapole se montre trop timide vis-à-vis des entreprises qui polluent la ville, révèle une enquête ministérielle. La qualité de l'eau notamment se dégrade.
Giulietta Gamberini
Des 259 échantillons d'eau analysés, 88 se sont révélés être inadaptés y compris à une utilisation industrielle ou agricole.

La "guerre contre la pollution" déclarée en 2014 par le gouvernement chinois passe par les villes. Mais les plus grandes métropoles rechignent souvent à s'engager, au nom des préoccupations court-termistes du maintien de l'activité et des emplois. Shanghai notamment, ville la plus peuplée de Chine et hub économique croissant de l'Empire du Milieu, vient de se faire taper sur les doigts par les autorités nationales. Après une enquête d'un mois menée fin 2016 par une équipe d'inspection du gouvernement, c'est un "relâchement" dans les politiques municipales que le ministère de Protection environnementale a dénoncées mercredi sur son site, rapporte l'agence Reuters.

Des décharges de déchets anciennes voire illégales

Des 259 échantillons d'eau analysés, 88 se sont révélés être inadaptés y compris à une utilisation industrielle ou agricole. Globalement, l'équipe d'enquête a signalé une dégradation significative de la qualité de l'eau dans certains quartiers depuis 2013, ajoute Reuters.

Alors que la ville a décidé de reporter de 2016 à la fin de la décennie son objectif d'amélioration des standards pour le traitement des eaux usées, le gouvernement chinois pointe du doigt l'existence encore de trop nombreuses décharges de déchets anciennes voire illégales, dont les fuites viennent polluer les nappes d'eau souterraines de Shanghai.

Un enjeu de développement

Principale faute de la municipalité, une mise en œuvre encore trop timide de la loi vis-à-vis des activités illicites. En raison d'amendes encore trop légères pour dissuader les pollueurs, 800 entreprises dont l'arrêt de la production avait été ordonné en 2013 sont encore en activité, observe le gouvernement. Cette approche laxiste pourrait toutefois aussi avoir un impact économique négatif :

"La qualité environnementale reste un important point faible qui affecte le développement global de la ville", soulignent les autorités nationales.

Shanghai n'est toutefois pas le seul pécheur en Chine. Les contrôles menés autour du pays l'année dernière ont révélé que malgré quelques progrès dans la lutte contre la pollution de l'air - qui préoccupe significativement la population -, la qualité de l'eau se dégrade dans plusieurs régions, lit-on dans les rapports officiels publiés en novembre et cités par Reuters.

Giulietta Gamberini

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Commentaire 1
à écrit le 13/04/2017 à 11:15
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L'eau tellement polluée qu'elle est même impropre à la culture et à l'industrie cela se rapproche donc plus de l'huile de vidange que de l'eau. Comment avons nous fait pour en arriver là ?

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