Pollution : une nouvelle alerte rappelle à la Chine l'urgence du défi

Un nouveau nuage de "smog" enveloppait le 1er janvier le Nord-Est du pays. Des centaines de vols ont dû être annulés.

Les Chinois qui auraient voulu oublier l'un des plus grands défis qu'impose 2017 à leur pays ont vite été rattrapés par la réalité. Le week-end du 1er janvier, vingt-quatre villes de Chine ont décrété des alertes rouges à la pollution, mesure déclenchée quand un très grave épisode polluant est susceptible de durer plus de 72 heures, et qui implique des fermetures d'écoles, l'arrêt de la production industrielle, une circulation alternée ou encore l'interruption des chantiers. Vingt-et-une autres villes, dont Pékin et Tianjin, ont été placées en alerte orange, niveau qui entraîne l'interdiction des véhicules les plus polluants et une réduction de l'activité de certaines usines.

La présence d'une dense brume grisâtre à l'odeur âcre, limitant la visibilité à quelques centaines de mètres, a aussi impose l'annulation de plusieurs centaines de vols (126 à Pékin, 300 à Tianjin) et la fermeture de voies rapides. La circulation de la totalité des autobus reliant Pékin aux villes voisines a été arrêtée. Dans la capitale chinoise, la concentration de particules de 2,5 microns de diamètre (PM 2,5), très dangereuses car pénétrant profondément dans les poumons, a dépassé dimanche matin 500 microgrammes par mètre cube d'air : un taux bien au-dessus du seuil maximal de 25 recommandé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour une exposition de 24 heures.

De pic en pic

Malgré un léger répit lundi, qui a permis au trafic aérien de reprendre normalement à Pékin, le smog devrait persister jusqu'à jeudi. Selon les prévisions météorologiques officielles, il devrait "se dissiper progressivement" à partir du 5 janvier à la faveur d'un courant d'air froid.

Ce nouveau nuage enveloppe le Nord-Est de la Chine juste quelques semaines après l'épisode de forte pollution atmosphérique intervenu à la mi-décembre, et qui avait contraint les autorités à fermer plusieurs centaines d'usines et à limiter la circulation routière. Étendu sur une surface totale de 1,88 million de kilomètres carrés (soit plus de trois fois la superficie de la France), il avait affecté, selon Greenpeace, quelque 460 millions de personnes, à savoir presque l'équivalent de la population de l'Union européenne. A Shijiazhuang, capitale de la province très industrielle du Hebei, la concentration de particules 2.5 avait dépassé les 1.000 microgrammes/m3.

 La maladie du charbon

La pollution atmosphérique est endémique en Chine, et provoquée principalement par la combustion du charbon utilisé pour le chauffage et la production d'électricité: l'Empire du milieu brûle encore la moitié du charbon consommé dans le monde. Durant l'hiver, très froid dans le Nord du pays, lorsque la demande d'énergie augmente, la pollution s'aggrave sensiblement.

Lire aussi: Gaz et énergies renouvelables loin devant le charbon... d'ici 25 ans

Le pays a déclaré dès 2014 la "guerre à la pollution", qui exaspère de plus en plus la population et coûte très lourd en termes de santé. Le dernier mois de l'année, la ville de Pékin a ainsi déclaré que les cinq mines de sa vaste municipalité devront toutes avoir fermé d'ici à 2020. Après avoir annoncé en septembre avoir ratifié l'accord de Paris sur le climat conclu en décembre 2015, Pékin, premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, a aussi adopté fin décembre pour la première fois une taxe appliquée aux industries polluantes dès 2018. Le CO2, principal gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique, ne figure toutefois pas sur la liste des polluants concernés.

Lire aussi: Charbon : le gouvernement met en stand-by le prix plancher du carbone

Un nouveau plan pour l'industrie du charbon

Selon le plan de développement de l'industrie du charbon 2016-2020 établi par le gouvernement et rapporté samedi 31 décembre par la presse de l'Etat chinois, la Chine se serait en outre fixé l'objectif de réduire les capacités de ses centrales de charbon obsolètes de 800 millions de tonnes par an avant 2020, tout en augmentant l'utilisation de charbon "plus propre" de 500 millions de tonnes.

L'agence officielle Chine nouvelle précise que la production chinoise de charbon passerait ainsi de 3.75 milliards de tonnes en 2015 à 3.9 milliards de tonnes en 2020, et la consommation de 3.96 milliards de tonnes à 4,1. En 2020, il devrait ainsi y avoir 3.000 entreprises consacrées au charbon et 6.000 mines à travers le pays, plus grandes, sûres, efficaces et propres, prévoit le gouvernement.

Lire: Comment la Chine se prépare à l'après-charbon

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Commentaires 5
à écrit le 02/01/2017 à 17:59
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Quand les pollueurs sont les payeurs ce n'est vque justice !

à écrit le 02/01/2017 à 16:02
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Des victimes directes du système capitaliste: 5.5 millions de morts chaque année.

à écrit le 02/01/2017 à 14:49
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Et la france souffre de toutes les centrales d'électr sale CHARBON !!!! de l'ALLEMAGNE. Mais c'est TABOU : la france déclassée, est le béni oui-oui chien-chien de l'ALLEMAGNE

le 02/01/2017 à 20:39
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Arrêtez de répéter les mensonges que vous lisez sur facebook. Il y a des millions de fausses infos qui circulent sur facebook, et tout le monde les "partage" sans savoir ou meme vérifier que c'est faux... L’Allemagne n'est pas responsable de la pollu...

à écrit le 02/01/2017 à 14:22
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Purée c est bien fait pour les Chinechines qui vivent dans le smog ha ha

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