Les stocks de gaz en France sont désormais remplis à 90% pour l'hiver

Les réserves stratégiques de gaz en France étaient remplies, ce jeudi matin, à plus de 90% selon la plateforme européenne Agregated Gas Storage Inventory (AGSI), rapprochant le pays de son objectif, fixé par la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher plus tôt dans l'été, d'un remplissage total « avant le premier novembre ».
La France ambitionne d'avoir rempli ses stocks de gaz pour l'hiver à 100% au 1er novembre.
La France ambitionne d'avoir rempli ses stocks de gaz pour l'hiver à 100% au 1er novembre. (Crédits : DADO RUVIC)

La France va-t-elle atteindre son objectif d'un remplissage complet des réserves stratégiques de gaz avant le 1er novembre ? Elle semble du moins sur la bonne voie, voire même en avance. Le pays avait, en effet, rempli, ce jeudi matin, à 90,06% ses stocks pour l'hiver, selon la plateforme européenne Agregated Gas Storage Inventory (AGSI).

Dans le détail, les stocks de Teréga, l'un des deux gestionnaires du réseau de transport de gaz en France, étaient à 91,21% de leur capacité, quand ceux de Storengy, filiale d'Engie en étaient à 89,67%, selon le site de l'AGSI.

La veille, la présidente de la Commission de régulation de l'Énergie, Emmanuelle Wargon, avait assuré que les réserves stratégiques étaient remplies à plus de 88%, assurant que le pays était donc proche de l'objectif annoncé plus tôt dans l'été par la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher de remplir les stocks à 100% « avant le premier novembre », alors que les opérateurs ont d'habitude pour obligation de remplir seulement ces réserves à 85% à cette date. Des stocks à 100% équivaudraient à plus de 25% de la consommation annuelle de gaz en France.

Un risque de pénurie...

Comme de nombreux pays européens, la France, pour qui le gaz naturel représentait 15,8% de la consommation énergétique totale en 2020, craint d'en manquer cet hiver, en particulier si celui-ci est très froid. Le pays, qui se dit dans une situation plus « favorable » que ses voisins, compte sur des stocks de gaz remplis au maximum et sur un nouveau terminal méthanier dès l'an prochain. Outre la France, seuls quatre pays européens sur 27 sont à plus de 90% de remplissage de leurs stocks : le Portugal (100%), la Pologne (99,56%), la Suède (90,8%) et le Danemark (93,76%). Mais tous les pays européens ont désormais rempli leurs cuves à plus de 50%, les moins bien lotis étant la Lettonie (55%) et la Bulgarie (59%). En Allemagne, particulièrement dépendante du gaz russe, les stockages stratégiques sont remplis à 81,07% selon le site AGSI mais le pays craint toute de même de manquer d'hydrocarbure pour l'hiver.

Un risque de pénurie qui s'explique par le déclenchement de la guerre en Ukraine six mois plus tôt et qui a entraîné une baisse des livraisons de l'hydrocarbure par la Russie. Le géant russe Gazprom a, depuis mars, stoppé les livraisons à plusieurs pays européens et a drastiquement baissé en juin ses livraisons à l'Europe via le gazoduc Nord Stream. En outre, il a annoncé récemment une suspension complète de l'approvisionnement en gaz russe via Nord Stream 1 pour une période de trois jours. Or, les Européens craignent que le gazoduc reste inopérant à l'issue de travaux de maintenance.

...et des prix du gaz qui s'envolent

Autre effet de la guerre en Ukraine, le prix du gaz ne cesse de grimper et connaît depuis quelques jours une nouvelle envolée. En fin de journée, mercredi, le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du marché européen du gaz naturel, s'échangeait à 300,165 euros le MWh, en hausse de plus de 11%, soit un record depuis mars. Deux jours plus tôt, il culminait déjà à 295 euros le mégawattheure, soit un niveau plus de six fois supérieur aux prix observés il y a un an.

Le sujet est d'autant plus primordial que la menace d'une récession plane sur le pays. Or, selon Bruno Le Maire, « c'est sur la question du gaz russe que se jouera une partie de la croissance en Europe dans les mois qui viennent » et le risque de récession, a-t-il affirmé la veille. « Tout va dépendre des décisions de Vladimir Poutine sur le gaz », a indiqué le ministre de l'Economie sur France 5, « Si jamais il décide de couper le gaz pour l'UE et la zone euro, nous évaluons l'impact sur la croissance, pour la seule France, à un demi-point de PIB, et sans doute davantage pour d'autres économies plus dépendantes du gaz russe que nous »a-t-il encore expliqué.

(Avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 25/08/2022 à 9:17
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-5% donc : La France a confirmé le 28 juillet être en capacité d'envoyer au maximum l'équivalent de 5% de sa consommation de gaz en Allemagne en hiver en cas de pénurie, selon le cabinet de la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Ru...

à écrit le 25/08/2022 à 9:01
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Les allemands peuvent remercier lpapa schroder et maman Merkel pour leur sens stratégique…. L Allemagne peut-être être 1 ère en économie mais dernière en stratégie … or sans stratégie pas d économie à long terme … faudrait que schoder et ses compl...

le 25/08/2022 à 10:52
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Les Européens ne sont pas des occidentaux ? Outch.. ! Question commercial attention les yeux.. quand vous vous appelez union européenne et représenter x milliards de besoin gaz ou pétrole vous pensez sérieusement que les ( rares ) producteurs vont vo...

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