Nucléaire : alerte à la pollution radioactive en Normandie près d'une usine Areva

Une association a constaté des niveaux anormalement élevés d'américium 241, un élément très radioactif, près de l'usine Areva de Beaumont-Hague, site qui concentre le plus de matière radioactive en Europe. L'antenne caennaise de l'Autorité de sûreté nucléaire prend le signalement au sérieux.
"On n'a vu aucune évolution", a déclaré de son côté le directeur adjoint de l'usine René Charbonnier.

L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) "prend très au sérieux" l'étude d'une association faisant état d'une pollution à l'américium 241, un élément très radioactif, près de l'usine Areva de Beaumont-Hague, en Normandie, a-t-elle indiqué jeudi 13 octobre. L'étude de l'Association pour le contrôle de la radioactivité dans l'Ouest (ACRO), un laboratoire indépendant des industriels, "relève des niveaux anormalement élevés d'américium 241", a déclaré Hélène Héron, directrice de l'antenne caennaise de l'ASN.

Hélène Héron s'exprimait lors d'une commission locale d'information (CLI) réunissant à Beaumont-Hague (Manche) Areva, ASN, syndicats et associations au sujet de l'usine de retraitement des déchets nucléaires d'Areva, site qui concentre le plus de matière radioactive en Europe.

432 ans pour que la radioactivité de l'américium 241 diminue de moitié

L'ACRO a relevé dans les marécages traversés par un ruisseau baptisé Les Landes, "jusqu'à 71 Bécquerels par kilo (Bq/kg) sec (non humide) en américium-241, alors que selon l'IRSN (Institut de radioprotection nucléaire), on ne devrait trouver ce radionucléide qu'à hauteur de quelques dixièmes de Bq/kg sec, les valeurs maximales documentées étant comprises entre 0,1 et 5 Bq/kg sec pour les zones polluées", a précisé André Guillemette, de l'ACRO, lors de la commission d'information. Les prélèvements datent de juillet et septembre 2016.

"La toxicité de l'américium 241 est identique à celle du polonium 210" que Vladimir Poutine est accusé d'avoir utilisé pour "se débarrasser" de l'ex-agent du KGB Alexandre Litvinenko, a souligné André Guillemette. Il faut 432 ans pour que la radioactivité de l'américium 241 diminue de moitié, selon l'IRSN.

Des doses non toxiques?

"On suit ce ruisseau. On n'a vu aucune évolution", a déclaré de son côté le directeur adjoint de l'usine René Charbonnier. Areva et l'ACRO n'ont pas prélevé les sédiments du ruisseau au même endroit, mais dans des zones proches, selon l'industriel.

Interrogé par l'AFP, Didier Le Bel, maire de Gréville, une commune de la Hague, et qui travaille au service radioprotection de l'usine, a assuré que l'étude ne l'inquiétait pas. Certes la toxicité de l'américium 241 est comparable à celle du polonium 210, mais les doses relevées sont telles qu'il faudrait ingérer 5 à 6 kg de cette boue à 71 Bq/kg pour atteindre une exposition de 20 msv, seuil limite annuel fixé pour la population, affirme ce technicien supérieur. L'étude de l'ACRO soulève "un point important sur lequel la CLI va se pencher" lors d'une réunion ultérieure et "sera vigilante", a de son côté souligné le président de la CLI Pierre Bihet, conseiller municipal PS de Cherbourg-en-Cotentin.

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Commentaires 3
à écrit le 18/10/2016 à 14:23
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Didier Le Bel devrait revoir ses cours de radioprotection, le seuil d'exposition maxime de la population est de 1 mSv/an... Je travaille dans l'industrie nucléaire, je pense que le nucléaire fait parti des sources d'énergie les plus intéressantes qu...

à écrit le 14/10/2016 à 2:40
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@ BONJOUR dans le département de la MANCHE plus spécialement dans les communes proches ou assez proche de FLAMANVILLE (50) on constate une recrudescence de problème de la tyroïde ! POURQUOI?

à écrit le 13/10/2016 à 16:03
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L'énergie du futur ! Au secours.

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