Plan social à Belfort : General Electric n'a pas de plan B

Dans un entretien accordé dimanche à L'Est républicain, Patrick Maffeis. le directeur des opérations pour l'Europe de General Electric (GE) a indiqué qu'il"n'a pas de plan B" pour le plan social prévoyant 1.050 suppressions de postes en France, principalement à Belfort, où l'activité se poursuivra.
(Crédits : Vincent Kessler)

L'industriel américain General Electric (GE) "n'a pas de plan B" pour son plan social, qui prévoit 1.050 suppressions de postes, principalement à Belfort, où l'activité se poursuivra, assure dans un entretien dimanche à L'Est républicain le directeur des opérations pour l'Europe du groupe.

Plan social de 12.000 personnes au niveau mondial

Le plan de suppressions de 1.050 postes, dont 800 à Belfort, "est la conséquence d'un projet beaucoup plus global, à l'échelle mondiale", qui "a touché 12.000 personnes dans le monde" et "malheureusement, aujourd'hui, on n'a pas de plan B", confie le directeur des opérations industrielles pour l'Europe de GE Power, Patrick Maffeis.

L'industriel "a enregistré près d'un milliard de pertes dans la division GE Power, ce qui correspond à trois millions par jour", rappelle-t-il.

Le Premier ministre, Edouard Philippe, et le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, ont appelé GE à atténuer son plan social, objet ces dernières semaines d'une forte contestation locale et politique.

Rachat du pôle Energie d'Alstom en 2015

GE emploie quelque 4.300 salariés sur le site belfortain, dont 1.900 dans l'entité qui fabrique des turbines à gaz, activité frappée par 800 suppressions de postes.

Le groupe avait racheté le pôle Energie du fleuron français Alstom en 2015 et a dû payer des indemnités pour ne pas avoir respecté son engagement, pris au moment de l'acquisition, de créer 1.000 emplois nets en France d'ici à la fin 2018.

"On a quand même investi sur le site de Belfort, rien que pour l'activité gaz, 150 millions sur trois ans. Un industriel n'aurait pas investi 150 millions sur le site s'il n'y avait pas d'avenir", développe Patrick Maffeis.

"GE est présent à Belfort depuis 1959, ça fait soixante ans. (...) GE a été, est et restera présent à Belfort", souligne-t-il.

"On peut nous faire des procès d'intention, mais notre volonté c'est d'essayer de rester un industriel compétitif dans un secteur qui est sous pression", se défend Patrick Maffeis. En "cinq ans, 50% de moins en volume" dans la branche gaz, précise-t-il.

Une baisse des effectifs ne mettra pas "le site en position critique" et "on n'est pas en train de spolier Belfort pour favoriser le reste du monde", selon lui.

Concernant la diversification du site belfortain, le directeur affirme que le géant américain a "une vraie réflexion sur l'aéronautique". "On voit que le marché de l'aéronautique est porteur et c'est une technologie qu'on connaît. On a les compétences sur le site de Belfort. Maintenant, il faut les adapter", affirme-t-il.

(AFP)

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Commentaires 4
à écrit le 08/07/2019 à 11:21
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Je vous avouerai que je n'ai toujours pas compris pourquoi Macron a commis cette grossière erreur de laisser se faire la vente de la branche énergie d'Alstom à GE. C'était, a minima, un manque de clairvoyance pour l'industrie et l'indépendance de la ...

à écrit le 07/07/2019 à 18:57
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auraient ti'l un plan B? Ils ont bien niqué Macron (qui s'est laissé complaisamment faire en échange de quoi?.... on peut se poser la question) et ce sont les travailleurs, les collectivité locales (qui ont aidé financièrement), qui vont payer la ...

le 08/07/2019 à 9:03
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Macron et Montebourg étaient en concurrence pour la présidentielle, et le 1er venait d'une banque d'affaire et était donc bien formaté pour les fusacq. Patrick Kron vient de prendre la présidence du conseil d'administration d'Imerys (ex-Imetal), ent...

à écrit le 07/07/2019 à 12:07
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Ils iront travailler chez Amazon.

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