Renationalisation d'EDF  : l'Etat franchit le seuil de 90% des droits de vote

L'Etat français a annoncé ce jeudi avoir franchi le seuil de 90% des droits de vote d'EDF dans le cadre de son offre publique de rachat (OPA), une étape importante mais pas conclusive pour le projet de renationalisation totale. Il manque encore à l'Etat d'acquérir un peu moins de 5% du capital.
Pour l'Etat, qui veut construire six réacteurs nucléaires de nouvelle génération EPR, avec une option pour huit autres, cette opération chiffrée à 9,7 milliards d'euros est stratégique.
Pour l'Etat, qui veut construire six réacteurs nucléaires de nouvelle génération EPR, avec une option pour huit autres, cette opération chiffrée à 9,7 milliards d'euros est stratégique. (Crédits : PASCAL ROSSIGNOL)

L'Etat et BPI France détiennent depuis le 28 nombre plus de 90% des droits de vote et 85,12% du capital. Pour autant, l'OPA n'est pas bouclée  : ouverte depuis le 24 novembre, elle dure jusqu'au 22 décembre inclus. A cette date, deux conditions doivent être remplies pour permettre à l'Etat d'engager un retrait obligatoire des actions EDF de la Bourse, c'est-à-dire forcer les actionnaires minoritaires restants de vendre : il doit détenir à la fois 90% des droits de vote et 90% du capital, il doit donc en acquérir encore plus de 5%.

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Une opération stratégique chiffrée à 9,7 milliards d'euros

Pour l'Etat, qui veut construire six réacteurs nucléaires de nouvelle génération EPR, avec une option pour huit autres, cette opération chiffrée à 9,7 milliards d'euros est stratégique et vise aussi à envoyer un signal de confiance aux investisseurs de dette. De petits actionnaires d'EDF, majoritairement des salariés et anciens salariés, avaient contesté devant l'AMF l'avis « favorable » du conseil d'administration d'EDF le 27 octobre concernant la renationalisation du groupe et surtout le prix de 12 euros par action proposé par l'Etat, jugé trop faible. Le gendarme boursier n'a pas retenu les critiques et a donné le 22 novembre son feu vert au projet de rachat.

Luc Rémont, le nouveau PDG, sonne le branle-bas de combat

Dans un mail envoyé aux salariés d'EDF, le 25 novembre dernier, Luc Rémont, le nouveau PDG de l'énergéticien n'a pas fait dans la langue de bois : « A court terme, il nous faut affronter un contexte critique, dans lequel le rôle de l'énergie et en particulier de l'électricité a rarement été aussi essentiel, au moment même où EDF traverse une crise historique », a-t-il écrit dans un mail aux salariés, deux jours après l'officialisation de sa nomination. Il rappelle les difficultés du parc nucléaire, avec près de la moitié des 56 réacteurs à l'arrêt et une remise en service retardée pour certains qui met en péril la capacité à répondre aux pics de consommation cet hiver. « Dans ces circonstances, toute l'entreprise doit être mobilisée et solidaire, pour une disponibilité nucléaire maximale complétée par la mobilisation de tous les leviers, thermique, hydraulique, éolien, solaire, flexibilité aval et sobriété pour passer les tensions de l'hiver » ajoute-t-il. Afin de fournir une production électrique « abondante, sûre, compétitive et durable, reposant sur diverses sources d'électricité », le successeur de Jean-Bernard Lévy entend s'appuyer sur le nucléaire, « qu'il faut entretenir, prolonger et renouveler », avec l'ensemble de la filière, pour « mobiliser les compétences nécessaires, en attirant et en formant les talents ».

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 08/12/2022 à 10:59
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