Risque de coupures d'électricité : la France est tirée d'affaire

L'hiver tant craint par les autorités n'a pas eu les effets attendus sur la consommation d'électricité, et désormais le pays semble tiré d'affaire. RTE vient de baisser son indicateur de tension sur le réseau électrique de moyen à faible, signe que les risques de coupures de courant sont désormais négligeables.
Les risques de coupures électriques sont désormais faibles, rassure RTE.
Les risques de coupures électriques sont désormais faibles, rassure RTE. (Crédits : Reuters)

C'était attendu, c'est désormais officiel : RTE, le gestionnaire du réseau électrique de haute et très haute tension, a baissé l'indicateur de tension sur le réseau de « moyen » à « faible ». Autrement dit, les risques de coupures de courant s'éloignent pour les foyers et entreprises françaises.

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Consommation en baisse de 9%

« L'actualisation de mi-février pour la fin de l'hiver confirme le diagnostic des derniers mois: le risque portant sur la sécurité d'approvisionnement en électricité est désormais en grande partie écarté », estime RTE dans la dernière actualisation de ses perspectives pour l'hiver. Désormais, seul un cas d'événement climatique de grande envergure, comme une vague de froid tardive et intense, pourrait justifier le recours au dispositif d'alerte Ecowatt, mais ce cas de figure apparaît comme « peu probable », d'après RTE. « Le risque zéro n'existe pas, mais je dirais qu'on est quasiment sortis d'affaire », déclarait samedi dernier sur France Inter le président de RTE, Xavier Piechaczyk.

Après avoir d'abord craint des coupures au cœur de l'hiver, la France retrouve finalement un scénario favorable, en grande partie grâce à la consommation électrique en recul de 9% en moyenne sur les quatre dernières semaines par rapport à la moyenne de référence avant crise sanitaire (2014-2019). Cette baisse de la consommation a concerné tous les secteurs, du particulier à l'industrie en passant par le tertiaire. « L'amélioration de la situation se traduit sur le plan économique, les prix de l'électricité et du gaz ayant largement reflué ces derniers mois », note RTE.

La disponibilité du parc nucléaire augmente

Au plus bas durant l'été 2022 en raison d'opérations de maintenance et de réparations, la disponibilité des réacteurs nucléaires -dont la France dépend pour 70% de sa production d'électricité- est remontée ces dernières semaines. Au cours du mois de février, elle a atteint 45 GW, soit les trois quarts de la puissance maximale du parc, précise RTE. Vendredi, 41 réacteurs sur 56 étaient connectés au réseau, soit 69,07% de la puissance installée, selon des données d'EDF analysées par l'AFP.

Au printemps, cette tendance à la hausse de la disponibilité du parc nucléaire par rapport à l'année dernière devrait se poursuivre. A moins que les mouvements sociaux de grande intensité se poursuivent : fin janvier, un mouvement de grève chez EDF, contre le projet de réforme des retraites, avait occasionné des baisses de charges dans les centrales électriques de près de 3.000 MW, soit l'équivalent de trois réacteurs nucléaires, mais sans provoquer de coupures, selon la CGT et le site internet d'EDF.

Nouveau problème : la sècheresse

Malheureusement, la bonne nouvelle de la disparition des risques de coupures s'accompagne d'une mauvaise nouvelle. « La sécheresse en cours depuis début 2023 appelle à une gestion prudente du stock hydraulique au cours des prochaines semaines afin de conserver un potentiel de flexibilité suffisant pour les prochains mois », avertit RTE.

La France pourrait connaître de nombreuses restrictions d'eau dès le mois de mars, ce qui serait un scénario inédit si tôt dans l'année, après un nouveau record de 32 jours sans pluie et un hiver très sec qui ont mis en péril le rechargement des nappes phréatiques, déjà épuisées par la sécheresse historique de 2022.

En parallèle, pour le gaz, RTE constate que « la baisse de la demande et les conditions météorologiques de l'hiver 2022- 2023 conduisent, partout en Europe, à un excellent niveau de remplissage des stockage, éloignant toute inquiétude "à court terme" ».

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Commentaire 1
à écrit le 26/02/2023 à 19:35
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probleme; avec la secheresse, la disponibilite du parc nucleaire va baisser !!!

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