Imerys est prudent pour 2011

Le spécialiste des minéraux industriels et matériaux de construction a fait état d'un résultat annuel supérieur aux attentes du marché mais le groupe est à la recherche de nouveaux relais de croissance.
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Imerys devra compter sur la croissance de la demande sur ses marchés, notamment dans les pays émergents et dans le papier et l'acier, pour prendre le relais du restockage qui a soutenu ses résultats en 2010, a déclaré à l'agence Reuters mardi soir son directeur général.

Le spécialiste des minéraux industriels et matériaux de construction, qui a publié des résultats supérieurs aux attentes, a dégagé une marge opérationnelle de 12,5% en 2010, conforme à son objectif, après 9% en 2009.

Son chiffre d'affaires affiche une croissance organique de 15% à 3.346,7 millions, son résultat opérationnel courant progresse de 68,4% à 419 millions d'euros et son résultat net part du groupe est multiplié par six à 240,8 millions.

Les analystes attendaient en moyenne un chiffre d'affaires de 3.241 millions d'euros, un résultat opérationnel (Ebit) de 402 millions et un résultat net de 240 millions, selon le consensus selon l'agence Reuters.

Le groupe, qui produit kaolin pour le papier couché comme des carbonates pour les couches-culottes en passant par les tuiles, avait été frappé de plein fouet à partir de la fin 2008 par la chute de la demande et les déstockages dans la production papetière, la construction et les équipements industriels.

Le restockage qui s'en est suivi en 2010, en particulier aux deuxième et troisième trimestres, a entraîné une hausse de 13,1% des volumes de vente.


Croissance attendue dans le papier et l'acier

Le directeur général du groupe, Gérard Buffière, a déclaré à Reuters lors d'un entretien téléphonique que le groupe ferait donc face à des comparatifs défavorables et qu'il devrait compter sur d'autres moteurs de croissance.

"Sauf événement macroéconomique, il n'y a pas de raison de penser qu'on ne soit pas capable globalement d'avoir une demande sous-jacente en hausse légère en 2011 sur l'ensemble de nos marchés", a-t-il indiqué.

Gérard Buffière a également dit compter sur une poursuite de la croissance de la production d'acier et sur une légère croissance des tonnages de papier d'écriture et d'impression grâce aux dynamismes conjugués du secteur de la publicité et des marchés émergents.

Par ailleurs, la hausse des permis de construire en France devrait se traduire cette année par des hausses de mises en chantier, tandis que le marché de la construction aux Etats-Unis pourrait repartir en fin d'année, a-t-il ajouté.

Imerys proposera une hausse de son dividende à 1,20 euro par action au titre de 2010, contre un euro pour 2009.

A l'issue de la prochaine assemblée générale du 28 avril, Gérard Buffière devrait céder la place à Gilles Michel, ex-directeur général du Fonds stratégique d'investissement (FSI), qui deviendra PDG du groupe. Arrivé en octobre 2010 chez Imerys, Gilles Michel est aujourd'hui directeur général délégué.

Gérard Buffière a également indiqué à Reuters que le groupe pourrait mobiliser instantanément un demi-milliard d'euros pour des acquisitions. "Nous avons des capacités de ressources financières non tirées d'un milliard d'euros et, sans nous créer aucune pression particulière, nous pourrions en mobiliser instantanément au moins la moitié", a-t-il expliqué.


Opportunités dans les pays développés

Après avoir interrompu les acquisitions en 2009 au plus fort la crise, Imerys a renoué avec la croissance externe en rachetant en juillet 2010 le brésilien Para Pigmentos SA (PPSA) et des droits miniers pour environ 50 millions d'euros. Les marchés émergents, qui représentent désormais 26% du chiffre d'affaires du groupe contre à peine 6% il y a dix ans, sont en ligne de mire pour d'éventuelles acquisitions, mais pas seulement, a expliqué Gérard Buffière.

"La partie la plus importante de l'économie mondiale, ce sont les pays développés et quelques pourcents de croissance y sont au moins aussi importants que 6% ou 7% de croissance dans les pays émergents", a-t-il dit.

L'action a clôturé en baisse de 1,64% à 51,64 euros mardi avant la publication des résultats, donnant une capitalisation de 3,9 milliards. Elle a gagné 3,5% depuis le début de l'année après avoir bondi de 19% en 2010.

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