Arcelor Mittal reprend des couleurs au premier trimestre

Le géant sidérurgiste français a divisé son bénéfice net par quatre au premier trimestre 2023 sur un an, mais il l'a quadruplé par rapport au dernier trimestre 2022. Ces résultats illustrent l'amorce d'une reprise dans la demande mondiale d'acier. Arcelor Mittal s'attend même à une « nouvelle hausse de la rentabilité au deuxième trimestre », grâce à une amélioration des prix.
Arcelor Mittal a enregistré un bénéfice net de 1,096 milliard de dollars au premier trimestre 2023.
Arcelor Mittal a enregistré un bénéfice net de 1,096 milliard de dollars au premier trimestre 2023. (Crédits : Reuters)

Avec un bénéfice net de 1,096 milliard de dollars entre janvier et mars 2023, Arcelor Mital enregistre un résultat nettement supérieur au dernier trimestre 2022, à 261 millions de dollars.

« Les conditions de marché se sont améliorées comme anticipé au premier trimestre, avec la fin du déstockage des clients soutenant une reprise de la consommation apparente d'acier », a commenté le PDG du groupe Aditya Mittal dans un communiqué publié ce jeudi 4 mai.

C'est toutefois très loin des chiffres atteints un an plus tôt. En effet, le bénéfice net avait atteint 4,12 milliards de dollars au premier trimestre 2022. Après une reprise post-covid historique, le marché mondial de l'acier a souffert l'année passée, aussi bien du ralentissement de la croissance chinoise, premier utilisateur d'acier dans le monde, que des conséquences de la guerre en Ukraine et de la flambée historique des prix de l'énergie en Europe.

Du mieux attendu au deuxième trimestre

Au premier trimestre 2023, le chiffre d'affaires a baissé de 15% sur un an, à 18,5 milliards de dollars, contre 21,8 milliards au premier trimestre 2022, et 16,89 milliards au 4e trimestre 2022.

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L'amélioration de la conjoncture économique conduit à une évolution comparable sur le bénéfice d'exploitation Ebitda. Il s'élève à 1,8 milliard de dollars au premier trimestre 2023, contre 5 milliards un an plus tôt et 1,25 milliard au quatrième trimestre 2022. Ramené à la tonne d'acier, il atteint 126 dollars (331 dollars au 1er trimestre 2022 et 100 au 4e trimestre 2022).

Les expéditions totales d'acier au premier trimestre étaient 5,8% inférieures à celles des trois premiers mois de 2022, essentiellement en raison de la guerre en Ukraine, où l'immense complexe sidérurgique de Kryvyi Rih tourne au ralenti. Néanmoins les activités du groupe en Ukraine, au Kazakhstan et en Afrique du sud, regroupées au sein de la division ACIS, ont vu la production d'acier et les ventes augmenter par rapport au 4e trimestre 2022 (+6,4% à 1,5 MT pour la production, et +17% pour le chiffre d'affaires à 1,44 milliard de dollars) en raison d'une meilleure alimentation en électricité du site ukrainien début 2023.

En revanche la production de minerai de fer du groupe a baissé, aussi bien par rapport à début 2022 qu'au quatrième trimestre de l'année (à respectivement 6,7 millions de tonnes contre 6,9 millions de tonnes et 7,5 millions de tonnes), en raison de problèmes de production dans les mines au Canada, touchées par des « tempêtes sévères » en décembre 2022, et d'un accident ferroviaire au Liberia.

En Amérique (Canada-Mexique-Etats-Unis), la production d'acier brut est repartie à la hausse, aussi bien par rapport à début 2022 qu'à fin 2022, en raison de la reprise économique après des maintenances de haut fourneaux planifiées, et l'impact d'une grève au Canada début 2022. En Europe, malgré un très léger redémarrage de la production d'acier brut par rapport à fin 2022, la production reste inférieure de 10,5% à celle du premier trimestre 2022 à 7,7 MT, « essentiellement en raison d'une demande plus faible ».

La production européenne d'acier a aussi été ralentie en mars par deux incidents, intervenus dans le haut fourneau de Gijon en Espagne et le haut fourneau principal de Dunkerque en France qui a subi une percée de son blindage ayant entraîné un incendie.

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Pour les mois à venir, Arcelor Mittal « s'attend à une nouvelle hausse de la rentabilité au deuxième trimestre », grâce à une amélioration des prix.

Objectif décarbonation

En outre, le groupe annonce qu'il continue à investir dans la transition énergétique pour décarboner ses moyens de production d'acier. À savoir sans recourir à des énergies fossiles comme le charbon ou le gaz, afin de préserver le climat, qui nécessite de très lourds investissements.

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Il y a un an, le géant de l'acier avait annoncé investir, avec le soutien de l'État français, 1,7 milliard d'euros dans des installations moins émettrices de CO2. Et fin 2022, il a inauguré en Ontario au Canada un nouveau site où l'hydrogène remplacera le charbon pour réduire (c'est-à-dire désoxyder) le minerai de fer appelé à se transformer en acier.

Actuellement, les installations du groupe ArcelorMittal à Fos-sur-Mer et à Dunkerque représentent le quart des émissions de gaz à effet de serre industrielles françaises, qui elles-mêmes représentent environ 30% de l'empreinte carbone de l'Hexagone.

(Avec AFP)

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