Résultats : ArcelorMittal plombé par le prix de l'énergie et la chute des cours de l'acier

Le numéro deux mondial de l'acier affiche un bénéfice net au 3e trimestre en recul de 78% par rapport à celui de 2021, subissant la baisse des cours des métaux, qui avaient atteint des niveaux « exceptionnels » durant la reprise post-covid, et la flambée des prix de l'énergie. ArcelorMittal, qui a réduit sa production en France et en Europe, reste néanmoins « confiant » pour l'avenir et place toujours la décarbonation de ses activités au centre de sa stratégie.
Après une reprise post-covid historique, le marché mondial de l'acier souffre aussi bien du ralentissement de la croissance chinoise que des conséquences de la guerre en Ukraine et de la flambée des prix de l'énergie en Europe.
Après une reprise post-covid historique, le marché mondial de l'acier souffre aussi bien du ralentissement de la croissance chinoise que des conséquences de la guerre en Ukraine et de la flambée des prix de l'énergie en Europe. (Crédits : CARLOS OSORIO)

De 4,6 milliards de dollars au troisième trimestre 2021 à 993 millions un an plus tard : le bénéfice net d'ArcelorMittal a fondu entre juillet et septembre 2022 comparé à la même période un an plus tôt. Ce qui ramène à 9 milliards de dollars le bénéfice du deuxième sidérurgiste mondial sur les neuf premiers mois de l'année, contre 10,9 milliards l'an passé.

« Les conditions de marché solides dont nous avons bénéficié pendant la majeure partie des deux dernières années se sont détériorées au troisième trimestre, la baisse saisonnière des expéditions, la réduction des niveaux de prix exceptionnels, le destockage et la hausse des coûts de l'énergie se combinant pour mettre les bénéfices sous pression », a commenté le directeur général du groupe Aditya Mittal dans un communiqué publié ce jeudi 10 novembre.

Après une reprise post-covid historique, le marché mondial de l'acier souffre aussi bien du ralentissement de la croissance chinoise, premier utilisateur d'acier dans le monde, que des conséquences de la guerre en Ukraine et de la flambée tout aussi historique des prix de l'énergie en Europe.

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Production diminuée pour faire face

Pour Aditya Mittal, l'entreprise a « réagi rapidement à l'évolution de l'environnement, réduisant la capacité à coût plus élevé pour gérer la demande adressable et réduire les coûts fixes ainsi que la consommation européenne de gaz de 30% ». Début septembre, le deuxième sidérurgiste mondial avait en effet décidé de mettre à l'arrêt temporairement de deux hauts-fourneaux en Europe et de plusieurs usines de finition ou de transformation d'acier afin de faire face à la baisse de la demande et à la flambée des prix de l'énergie.

La semaine dernière, ArcelorMittal a aussi annoncé arrêter temporairement un des deux hauts-fourneaux de son site de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), en raison « du ralentissement de la demande d'acier et de l'impact des prix de l'énergie ». Au total, sur cinq hauts-fourneaux installés en France, ils sont désormais deux à l'arrêt car un des trois hauts-fourneaux de Dunkerque, le plus important site du groupe en Europe, est actuellement fermé pour des opérations de maintenance.

« Les perspectives à court terme pour l'industrie » restent incertaines et « la prudence est de mise », considère donc le directeur général du groupe, se disant néanmoins « confiant » pour l'avenir.

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Objectif désormais : produire de l'acier « vert »

Alors que la COP27 est réunie à Charm el-Cheikh, en Égypte, le groupe a évoqué sa stratégie de décarbonation. À savoir de production d'acier sans recours à des énergies fossiles comme le charbon ou le gaz, afin de préserver le climat, qui nécessite de très lourds investissements.

« L'objectif de décarbonation du groupe reste un élément central de sa stratégie », a indiqué Aditya Mittal. En février dernier, le géant de l'acier avait annoncé investir, avec le soutien de l'État français, 1,7 milliard d'euros dans des installations moins émettrices de CO2. Le mois dernier, il a inauguré en Ontario au Canada un nouveau site où l'hydrogène remplacera le charbon pour réduire (c'est-à-dire desoxyder) le minerai de fer appelé à se transformer en acier. « Cette étape importante dans notre stratégie de décarbonation a été permise par le soutien des collectivités locales et du gouvernement fédéral » canadien, a-t-il souligné.

Actuellement, les installations du groupe ArcelorMittal à Fos-sur-Mer et à Dunkerque représentent le quart des émissions de gaz à effet de serre industrielles françaises, qui elles-mêmes représentent environ 30% de l'empreinte carbone de l'Hexagone.

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(Avec AFP)

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