
Après des années de retard, l'extraction en profondeur de la mine d'Oyu Tolgoi, en Mongolie, a officiellement débuté ce lundi 13 mars, à 1.300 m de fond, a rapporté l'agence de presse Montsame. L'événement a été marqué par une cérémonie en présence du Premier ministre mongol, Luvsannamsrai Oyun-Erdene, et du patron de Rio Tinto, Jakob Stausholm.
Cette mine (dont le nom signifie « Colline turquoise ») est située en plein désert de Gobi, à moins de 150 kilomètres de la Chine. Elle est considérée comme l'un des plus grands gisements connus de cuivre au monde.
Ce site, entré en service en 2013 mais dont l'extension avait maintes fois été retardée, a fait l'objet d'une vaste controverse autour de son financement, du partage des bénéfices et de l'impact sur l'environnement.
Rio Tinto avait également pâti d'une montée du sentiment nationaliste dans la population mongole, inquiète de l'essor des firmes étrangères. À l'issue d'un long bras de fer, le géant minier et la Mongolie avaient finalement conclu un accord en 2015 ouvrant la voie à l'exploitation et à de nouveaux travaux souterrains, qui avaient à leur tour pris du retard.
Du cuivre pour plus de 6 millions de voitures électriques par an
Mais tout ça, c'est du passé. « Lorsque Oyu Tolgoi fonctionnera à pleine capacité, (le site) fournira suffisamment de cuivre pour produire plus de 6 millions de voitures électriques par an », a déclaré Jakob Stausholm, cité par Montsame.
Le site est déjà mis en valeur à ciel ouvert, mais Rio Tinto assure que 80% de ses richesses minières résident dans ses réserves souterraines, qu'il entend exploiter à grande échelle pour en faire l'une des plus grandes mines de cuivre de la planète.
Le groupe anglo-australien Rio Tinto possède, via Turquoise Hill, 66% de la société Oyu Tolgoi gérant la mine, tandis que les 34% restant sont détenus par le gouvernement de Mongolie. D'après les promoteurs du projet, signé en 2009, le site devait représenter pour la Mongolie une importante manne financière et peser plus de 30% de son produit intérieur brut (PIB).
Le géant minier anglo-australien a annoncé fin février une chute de 41% de son bénéfice net en 2022 à 12,4 milliards de dollars, après un exercice 2021 record. Un recul que Rio Tinto explique par « l'évolution du prix des matières premières, l'impact de coûts plus élevés de l'énergie et des matériaux bruts nécessaires à nos opérations et à une accélération de l'inflation ». La baisse de rentabilité touche notamment les activités liées au minerai de fer, à l'aluminium et au cuivre. Le produit des ventes à la Chine, de loin le premier marché de Rio Tinto, a chuté à 32 milliards de dollars, contre 38 milliards l'année précédente. « Malgré des conditions de marché exigeantes, nous restons résilients en raison de la qualité de nos avoirs et de nos salariés, et de la solidité de notre situation financière », avait assuré Jakob Stausholm.Le bénéfice net de Rio Tinto a chuté de 41% en 2022
(Avec AFP)
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