La crise Covid stimule les aspirations des cadres et leur quête de liberté

68% des cadres souhaitent « changer de poste, de métier, d’entreprise, quitter le statut de salarié et/ou réaliser une mobilité géographique dans les deux ans à venir », révèle une enquête IFOP-freelance.com. Qu'ils soient en quête de sens ou en recherche de liberté, les cadres n'ont jamais eu autant envie de réinventer leur vie professionnelle.
Plus de deux tiers des cadres souhaitent changer un aspect de leur vie professionnelle, selon une enquête IFOP-freelance.com
Plus de deux tiers des cadres souhaitent changer un aspect de leur vie professionnelle, selon une enquête IFOP-freelance.com (Crédits : Reuters/Charles Platiau)

Tout quitter pour mieux recommencer ? C'est la question qui trotte dans la tête des cadres français, dont le quotidien a été mis à mal par la crise du Covid. À tel point que 40% d'entre eux déclarent avoir déjà « eu envie de démissionner ces derniers mois », selon une enquête IFOP avec la plateforme freelance.com publiée ce mardi. Mais au lieu de se laisser abattre, ils ont au contraire profité de cette période pour réfléchir aux possibilités d'une nouvelle carrière afin de s'épanouir pleinement, indique cette étude réalisée entre le 21 et le 28 décembre auprès de 1.004 cadres. « Désir d'autonomie », « envies de changements radicaux...» : cette prise de conscience se concrétise avec plus des deux tiers (68%) qui envisagent de « changer de poste, de métier, d'entreprise, quitter le statut de salarié et/ou réaliser une mobilité géographique dans les 2 ans à venir ».

En cause, ces cadres estiment qu'ils ont subi de plein fouet les bouleversements entrainés par la crise. 27% d'entre eux jugent ainsi que « leur équilibre vie privée - vie pro s'est détérorié » et 34% trouvent que « leur sentiment d'utilité au travail » aussi, note l'enquête. Au total, près de la moitié d'entre eux (46%) ont perdu en motivation, ajoute-t-elle. C'est deux fois plus que la moyenne des salariés français, d'après le baromètre « Impact de la crise sanitaire sur la santé psychologique des salariés » réalisé par Empreinte Humaine et Opinionway en avril dernier.

Lire aussi : Les cadres "de plus en plus" anxieux pour leur emploi

Dans le même temps, la dégradation de leurs conditions de travail leur a aussi permis de redéfinir « leurs aspirations professionnelles », déclare la moitié d'entre eux.

« Neuf mois de crise sanitaire (...) ont profondément transformé leurs conditions de travail et leur rapport à l'entreprise », commente l'étude IFOP-freelance.com

Équilibre et quête de sens

Sans surprise, parmi les éléments que les cadres souhaitent intégrer dans leur choix de carrière, « un bon équilibre entre sa vie professionnelle et sa vie personnelle » est cité en premier (28%). À ce titre, les travaux de l'Observatoire de la Responsabilité sociale de l'Entreprise (Orse) ont déjà cherché à montrer que le télétravail peut être un premier outil pour les aider à concilier les deux. Aussi, 78% d'entre eux souhaitent pouvoir travailler à distance « au moins un jour par semaine », note l'étude IFOP-freelance.com.

Face à leur quête de « sens », de nombreux experts, comme l'anthropologue David Graeber, affirment que la crise du Covid-19 a mis en lumière les « bullshit jobs », en particulier dans ces professions. « Beaucoup de personnes, notamment chez les cols blancs c'est-à-dire les managers et les cadres du secteur privé comme public, prétendent travailler énormément tout en suspectant leur travail d'être dénué d'une réelle utilité », déclarait-il fin avril 2020 dans une interview à GoodPlanet'Mag.

Dès lors, pour répondre à cette quête de sens, 11% des cadres envisagent une « reconversion dans un autre métier » et 5% sont à la recherche de « nouvelles compétences », montre les résultats de ce questionnaire en ligne.

Enfin, 12% d'entre eux citent « l'autonomie » comme un « critère permettant de s'épanouir professionnellement ». En effet, c'est bien le « désir de liberté » qui les poussent aujourd'hui à envisager une autre carrière, rappelle l'étude. À tel point qu'après neuf mois de crise sanitaire, 48% pourraient envisager de conserver « leur emploi actuel à mi-temps et être freelance l'autre moitié du temps ».

Lire aussi : Du bonheur dans le télétravail : le bien-être s'invite dans l'entreprise à distance

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Commentaires 8
à écrit le 24/03/2021 à 13:22
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Il y a surtout beaucoup trop de cadres aujourd'hui près de 4,5 millions (15% de la population active, contre seulement 5% il y a 40 ans ! ) et autant de retraités cadres qui plombent les caisses.

à écrit le 24/03/2021 à 8:53
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Peut-être parce que les horizons n'ont jamais été autant obscurcis, ce serait bien une réaction humaine en tout cas.

à écrit le 24/03/2021 à 7:15
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LOL 😂😂😂 les pauvres cadres, des incompris qui passent leur temps à pourrir la vie de leurs subordonnés, et parfois même de leurs confrères. Ainsi, à en croire l'article puisqu'on ne l'évoque pas, les salariés, précaires, esclaves et autres gueux n'...

à écrit le 24/03/2021 à 3:18
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Je n'ai jamais vu un cadre demissionner, jamais.

le 24/03/2021 à 13:19
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Le cadre ne peut pas bouger. Il est généralement suspendu au mur.

à écrit le 23/03/2021 à 21:00
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N'hésitez pas et laissez les non cadres prendre vos places, vu l'état du pays changer les cadres ferait un grand bien a notre économie.

le 24/03/2021 à 13:25
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Au fait vous ne pouvez pas les encadrer mais vous souhaitez prendre leurs places.C'est ce qui cadre à vos aspirations me semble-t-il. Recadrez moi si je me trompe.

à écrit le 23/03/2021 à 19:37
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"Qu'ils soient en quête de sens " Le sixième ?

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