Amazon : les syndicats américains dégainent un rapport accablant sur les accidents du travail

Régulièrement pris pour cible pour ses conditions de travail, le géant du commerce en ligne se voit reprocher ses nombreux accidents du travail à l'approche du Prime Day. Après la publication d'un rapport accablant, Amazon annoncé mardi un assouplissement des contrôles de ses employés.
(Crédits : PASCAL ROSSIGNOL)

Le géant américain du commerce en ligne est de nouveau montré du doigt pour les conditions de travail qu'il impose à ses salariés. Cette fois-ci, c'est une coalition de syndicats américains, la Strategic organizing center, qui reproche à Amazon de ne pas assurer la sécurité des employés qui travaillent dans ses entrepôts.

« Les travailleurs des sites Amazon se blessent plus souvent, et plus gravement que dans les entrepôts d'autres entreprises», affirme la coalition dans un rapport paru mardi.

Un taux de blessure 80% plus élevé qu'ailleurs

Selon cette étude, l'année dernière, près de 6% des ouvriers des centres de tri du géant du commerce en ligne ont été victimes d'un accident qui les a forcés à s'arrêter temporairement ou à prendre un poste différent, moins contraignant physiquement.

«Ce taux est quasiment 80% plus élevé que pour tous les autres employeurs ayant des entrepôts sur l'année 2020», continue le rapport.

De quoi générer de la mauvaise publicité pour l'entreprise fondée par Jeff Bezos, alors que des rumeurs prévoient la tenue du Prime Day, son immense opération promotionnelle annuelle, dans trois semaines.

Le "Time off Task"assoupli

Amazon n'a pas tardé à réagir, annonçant mardi un assouplissement des contrôles de ses employés. Le système baptisé « Time off Task » (« temps non travaillé»), qui mesure la productivité de chacun des ouvriers chargés de trier, emballer et déplacer les colis, « peut facilement être mal interprété », note Dave Clark, un directeur du géant du commerce en ligne, dans une lettre aux salariés.

De nombreux employés et associations accusent cette méthode de causer du stress inutile, en ne laissant pas suffisamment de temps pour se rendre aux toilettes, par exemple.

« À partir d'aujourd'hui, le Time off Task durera plus longtemps en moyenne», a promis Dave Clark.

Amazon régulièrement sous le feu des critiques

Ce n'est pas la première fois qu'Amazon est montrée du doigt pour la façon dont elle traite ses employés. En mars dernier, les salariés italiens de l'entreprise ont observé une grève nationale pour protester contre la dégradation de leurs conditions de travail qui s'est amplifiée par la pandémie de coronavirus.

Et en mars 2020, au début de la pandémie, des salariés de plusieurs sites d'Amazon en France ont fait valoir le « danger grave et imminent » auquel ils étaient exposés, faute, selon eux, de pouvoir respecter les règles de sécurité sanitaire face à l'épidémie de coronavirus.

Les syndicats avaient alors dénoncé une  pénurie de gel hydroalcoolique, de masques FFP2, de gants et de lingettes désinfectantes, ainsi que l'impossibilité de respecter la distanciation sociale dans les centres logistiques.

Des critiques injustifiées, selon Amazon

Amazon ne s'est jamais privé de répondre à ces critiques. « Nous avons étendu notre équipe dédiée à la santé et à la sécurité au travail à plus de 6.200 employés et investi plus de 1 milliard de dollars dans de nouvelles mesures de sécurité en 2020 », a réagi Kelly Nantel, une porte-parole du groupe, sollicitée par l'AFP suite à la récente dénonciation du Strategic organizing center.

En mars, le groupe a également ferraillé sur Twitter contre le sénateur du Vermont Bernie Sanders. Après que celui-ci a dénoncé les conditions de travail au sein de l'entreprise, le community manager d'Amazon a indiqué que le salaire minimum du Vermont, où Bernie Sanders est sénateur depuis 30 ans, était de seulement de 11,75 dollars, contre 15 dollars chez Amazon.

Le groupe s'est en outre récemment gargarisé d'avoir été élu meilleure entreprise pour laquelle travailler aux États-Unis en 2021 par LinkedIn, et deuxième meilleur employeur au monde par Forbes.

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Commentaires 2
à écrit le 02/06/2021 à 15:25
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L'élection de JB donne plutôt des ailes aux syndicats américains pour qu'enfin les droits des salariés soient mieux respectés et que le soi disant rêve américain ne vire pas au cauchemar pour de nbreuses petites mains Yankee. Et en UE, en France nota...

à écrit le 02/06/2021 à 8:44
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Tandis que l'UE qui se dit chantre des droits de l'homme accueille tout ces entrepôts à bras ouvert le bon sens vient encore une fois des américains. Bravo à eux il faudrait juger tout ceux qui ont eu rien que l'idée de mettre des humains aux service...

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