En difficulté, Yves Rocher annonce la suppression de 300 emplois, principalement en Bretagne

Pénalisé par la crise sanitaire, l'inflation, mais aussi la chute de la vente par correspondance, le groupe familial breton de produits d'hygiène, cosmétiques et parfums va supprimer 300 postes sur trois ans. Il ne s'agira toutefois pas de licenciements secs, et ces suppressions, principalement en Bretagne, entreront dans le cadre d'un accord de « gestion des emplois et des parcours professionnels» (GEPP), signé le 16 janvier par les organisations syndicales majoritaires.
Le groupe spécialisé dans les cosmétiques et qui détient plusieurs marques, dont Arbonne, Petit Bateau et Dr Pierre Ricaud, employait, en 2021, 16.300 salariés.
Le groupe spécialisé dans les cosmétiques et qui détient plusieurs marques, dont Arbonne, Petit Bateau et Dr Pierre Ricaud, employait, en 2021, 16.300 salariés. (Crédits : Reuters)

C'est une marque bien connue en France... et à l'étranger. Présent dans 114 pays, Groupe Rocher, anciennement Yves Rocher, est pourtant en difficulté. Le groupe familial breton a indiqué, mardi, la suppression de 300 postes sur trois ans, selon la direction.

Le groupe spécialisé dans les produits d'hygiène, cosmétiques et parfums, qui détient plusieurs marques, dont Arbonne, Petit Bateau et Dr Pierre Ricaud, employait, en 2021, 16.300 salariés. Cette année-là, les cosmétiques représentaient 78% de son chiffre d'affaires. Mais il souffre des conséquences d'« éléments conjoncturels exogènes (le Covid, la situation géopolitique, l'inflation...) et endogènes (la chute de la vente par correspondance/VPC), notamment) [qui] ont fragilisé le groupe », a expliqué la direction.

Lire aussiPlace du Marché (ex Toupargel) liquidée : la chute d'une success story lyonnaise

Il n'y aura toutefois pas de licenciements secs, et ces suppressions, principalement en Bretagne, entreront dans le cadre d'un accord « gestion des emplois et des parcours professionnels » (GEPP), signé le 16 janvier par les organisations syndicales majoritaires, a précisé la direction. Ce GEPP « contient un ensemble de mesures étalées sur trois ans pour adapter l'organisation de nos sites industriels bretons et offrir des perspectives d'évolution professionnelle aux collaborateurs en adéquation avec les désirs qu'ils ont pu exprimer », a fait savoir la direction à l'AFP. Une réunion d'information des salariés sur la teneur de ce GEPP s'est tenue ce mardi, selon une source syndicale. Elle est intervenue au lendemain d'un comité social et économique central exceptionnel lundi, selon la même source.

La fermeture du site de Ploërmel très contestée par les syndicats

Une cinquantaine de salariés ont participé mardi à un rassemblement devant l'usine de Ploërmel (Morbihan), a-t-on appris de source syndicale, selon laquelle la fermeture du site qui emploie 108 salariés en CDI devrait intervenir « fin 2025/début 2026 ».

À Ploërmel, la majorité des salariés sont « des femmes, souvent de plus de 50 ans, avec une faible qualification. Toutes les conditions sont réunies pour en faire des chômeurs de longue durée », a déploré Pierrick Simon, secrétaire départemental FO du Morbihan, sollicité par l'AFP.

Le syndicaliste a souligné que ces salariées seront particulièrement pénalisées par la dernière loi qui restreint la durée et le montant des indemnités de chômage ainsi que par celle que veut faire adopter le gouvernement sur le report de l'âge de la retraite à 64 ans. Ce sont eux qui vont payer le prix fort, a-t-il dit.

La réforme de l'assurance chômage prévoit en effet une baisse de 25% de la durée d'indemnisation pour tous les demandeurs d'emploi qui ouvrent des droits à partir du 1er février en métropole. Il a même été envisagé que la durée d'indemnisation soit réduite de 40% et non de 25%, lorsque le taux de chômage passe sous les 6% (il est actuellement à 7,3%). Mais cette disposition semble finalement avoir été écartée par l'exécutif. « J'entends que ce point n'a peut-être pas suffisamment fait l'objet de discussions. Ce troisième niveau du décret va donc être retiré, et nous le mettrons dans les futures négociations sur l'assurance chômage », a ainsi indiqué la Première ministre, Élisabeth Borne, début janvier.

Lire aussiAssurance chômage : les allocations s'effondrent avec la dernière réforme

Série noire : Go Sport en redressement judiciaire, Camaïeu liquidée

Le groupe Rocher n'est pas le seul à rencontrer des difficultés. Le 19 janvier dernier, le groupe Go Sport a été placé en redressement judiciaire. « Par un jugement solidement motivé, le tribunal (...)  a constaté l'état de cessation des paiements de la société Groupe Go Sport et a ouvert une procédure en redressement judiciaire », a annoncé le parquet de Grenoble dans un communiqué, ajoutant que « la société Go Sport France n'est pas déclarée en cessation des paiements, mais sa situation sera impactée par celle de sa société mère », également visée depuis novembre par une enquête préliminaire pour « abus de bien social ». Une différence qui se justifie par le montage de la société : avec d'un côté, la SAS Go Sport qui comprend le siège, et de l'autre, l'ensemble de son réseau intégrant les magasins sous l'égide du Groupe Go Sport.

Lire aussiGo Sport placé en redressement judiciaire : nouveau coup dur pour l'empire Ohayon

Avant lui, c'est Camaïeu qui a totalement fermé ses portes, le 1er octobre : 514 magasins ont ainsi baissé le rideau entraînant la suppression de 2.600 emplois. Une liquidation judiciaire n'est autre que le résultat de multiples difficultés qui se sont accumulées depuis de nombreuses années.

(avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 5
à écrit le 01/02/2023 à 15:37
Signaler
"À Ploërmel, la majorité des salariés sont « des femmes, souvent de plus de 50 ans, avec une faible qualification. Toutes les conditions sont réunies pour en faire des chômeurs de longue durée »" Il y a de forte chance avec des formations bidon pe...

à écrit le 01/02/2023 à 15:32
Signaler
"entreront dans le cadre d'un accord de « gestion des emplois et des parcours professionnels» (GEPP), signé le 16 janvier par les organisations syndicales majoritaires. " "La direction a inventé un GEPP "renforcé" lui permettant de supprimer au mo...

à écrit le 01/02/2023 à 14:04
Signaler
bon je cherche l excuse , covid 19, bon c est deja pris , l ukraine pas trop porteuse , ha y a l l électricité hé Roger j ai trouvé prépare le communiqué .

le 01/02/2023 à 15:27
Signaler
Le groupe a notamment racheté en 2018 l’entreprise américaine Arbonne dont le produit phare, un complément alimentaire, qui a vu depuis ses conditions de vente restreintes, entraînant des difficultés financières.

à écrit le 01/02/2023 à 13:01
Signaler
Mais nooon, tout va bien, la France est résiliente nous ânonne sans cesse le ministre de l'économie. Chiffres à l'appui dit-il, convergeant vers l'idéologie "mainstrean" qui n'a de cesse à dépouiller le malade. L(e) France coule chaque jours un peu p...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.