Aéroports de Paris reçoit le feu vert de l'Etat pour augmenter les redevances aéroportuaires

Aéroports de Paris a annoncé avoir conclu un accord avec l'Etat sur les modalités du prochain contrat de régulation économique qui l'autorisera à augmenter ses redevances de 1% par an en moyenne entre 2016 et 2020 (hors inflation).
Fabrice Gliszczynski

C'est officiel. En publiant ce mercredi soir ses résultats semestriels, Aéroports de Paris a également annoncé avoir conclu un accord avec l'Etat sur le prochain contrat de régulation économique (CRE) 2016-2020 qui définit le niveau d'investissements du gestionnaire des aéroports parisiens pour les cinq prochaines années et le niveau de redevances qu'il pourra appliquer aux compagnies aériennes.

Cet accord prévoit une hausse moyenne de 1% par an des tarifs d'ADP au cours de la période du CRE (hors inflation) avec un gel des redevances la première année, en 2016. Des niveaux plus proches des propositions d'ADP (+1,75% par an) que de celles des compagnies qui exigeaient une baisse allant de 3 à 4,5% par an.

Déception au sein des compagnies

Dévoilé dans nos colonnes mardi, cet accord a fait bondir un grand nombre de salariés de compagnies aériennes, notamment à Air France, où l'on ne comprend pas cet alourdissement des charges de la compagnie à l'heure où elle est en difficulté et que de nouveaux efforts vont être demandés aux personnels.

 «On ne va pas se serrer la ceinture pour remplir les caisses d'ADP et de l'Etat (à travers les dividendes qu'ADP reverse à l'Etat, actionnaire à 50,6%, ndlr) », explique un salarié d'Air France.

Compétitivité

La déception est grande du côté des syndicats professionnels, la Fnam (fédération nationale de l'aviation marchande) et le Scara (syndicat des compagnies autonomes), où l'on déplore que l'avis de la commission consultative n'ait, une nouvelle fois, pas été respecté. Ils regrettent aussi que le rapport du chef de file des députés PS à l'Assemblée nationale, Bruno Le Roux, sur les mesures à prendre pour améliorer la compétitivité du pavillon français, n'ait pas été pris en compte.

Recours ?

Remis à Manuel Valls l'automne dernier, ce rapport demandait un gel, voire une baisse des redevances. Selon nos informations, Bruno Le Roux, qui a appris l'arbitrage gouvernemental mardi soir lors d'un entretien avec Manuel Valls, est très déçu. Las d'avaler des couleuvres, il a décidé d'annuler un séminaire sur la compétitivité du transport aérien français qu'il avait prévu d'organiser à l'Assemblée nationale en septembre avec la Fnam.

Au sein de la Fnam et du Scara, on prépare déjà une contre-attaque juridique pour invalider le CRE.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaire 1
à écrit le 20/10/2015 à 12:41
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Voila ou nous en sommes aujourd'hui, c'est une véritable usine à gaz cacophonique pour ne pas dire autre chose.... Qu'est ce que l'on veut faire maintenant, sauver nos entreprises ou les couler.... !

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