Air France-KLM : succès de l'augmentation de capital, l'actionnariat chamboulé

Trois semaines après avoir annoncé le lancement d'une augmentation de capital de 2,6 milliards d'euros, Air France-KLM a annoncé ce mardi le succès de l'opération qui lui permettra de rembourser une partie des aides d'Etat.
(Crédits : Christian Hartmann)

C'est fait. Trois semaines après avoir annoncé le lancement d'une augmentation de capital de 2,6 milliards d'euros, Air France-KLM a annoncé ce mardi le succès de l'opération, « sursouscrite avec un taux de souscription d'environ 116% ».

« Le succès de notre augmentation de capital est une démonstration forte de la confiance de nos actionnaires existants et des nouveaux investisseurs dans les perspectives d'Air France-KLM. Cette opération, qui s'inscrit dans le cadre d'une stratégie plus large de transformation et de réorganisation de notre Groupe, nous permettra de renforcer notre bilan et d'accroître notre flexibilité stratégique. Dans un contexte de forte demande de voyages, Air France-KLM continuera à mettre en œuvre sa feuille de route stratégique axée sur une rentabilité et une durabilité accrues, tout en répondant aux attentes de ses clients, en respectant ses engagements en matière de RSE et saisissant les opportunités qui se présenteront avec la reprise du secteur des compagnies aériennes. », a déclaré Benjamin Smith, le directeur général d'Air France-KLM.

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Remboursement des aides d'Etat

Alors qu'Air France-KLM a subi des pertes nettes cumulées de quelque onze milliards d'euros depuis le début de la crise sanitaire au printemps 2020, le but de cette recapitalisation est notamment de continuer à rembourser l'aide consentie par l'État français.

1,7 milliard des capitaux levés lors de cette augmentation de capital sera utilisé pour rembourser l'Etat français, tandis que le solde (600 millions d'euros) viendra réduire l'endettement net de l'entreprise, qui était de 7,7 milliards d'euros fin mars.

Le remboursement à l'Etat doit permettre à Air France-KLM de se libérer des conditions posées par la Commission européenne aux aides publiques accordées au groupe pendant la crise du COVID-19, qui limitent notamment sa capacité à participer à des opérations de fusion-acquisition. En effet, les compagnies qui ont bénéficié d'aides d'Etat ne peuvent effectuer des acquisitions stratégiques au-delà de 10% du capital des entreprises concernées tant que les aides d'État n'auront pas été remboursées à au moins 75%. Air France-KLM souhaite "se libérer" en particulier de cette dernière contrainte, alors que de nombreuses opportunités de consolidation du secteur aérien se dessinent en période de sortie de crise.

CMA CGM en force

Le remboursement des aides d'Etat se poursuivra au cours des prochains trimestres, ajoute le groupe, qui confirme également son objectif de réduction de sa dette nette à environ 2,0 à 2,5 fois l'Ebitda (excédent brut d'exploitation) d'ici 2023.

L'Etat français, qui a souscrit à l'opération, reste premier actionnaire du groupe avec le même niveau de participation, 28,6% . Ayant lui aussi souscrit à l'opération, l'Etat néerlandais ne voit pas lui non plus sa participation changer. Elle reste à 9,3%. En revanche, l'armateur CMA CGM devient un nouvel actionnaire de référence, avec 9,0% du capital. Entrées en 2018 sous la présidence de Jean-Marc Janaillac avec près de 8% du capital, China Eastern Airlines et Delta Air Lines ne vont plus détenir que  4,7% et 2,9% du capital.

Lire aussi : CMA CGM, l'autre bouée de sauvetage d'Air France-KLM (après l'Etat)

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Commentaire 1
à écrit le 14/06/2022 à 13:47
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Est ce le rôle de l'état de transporter des passagers ??

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