Air France  : la grève des pilotes est beaucoup moins suivie qu'en 2014

Selon la direction, le taux de grévistes pour samedi, le premier des 4 jours de grève des syndicats de pilotes, est de 25%. La compagnie compte assurer près de 80% des vols, contre 50% deux jours avant le début de la grève de septembre 2014.
Fabrice Gliszczynski

La grève de 4 jours des pilotes d'Air France à partir de samedi s'annonce, pour l'heure, beaucoup moins suivie que celle de septembre 2014. A deux jours du début du mouvement, la compagnie a reçu toutes les déclarations de grève des pilotes grévistes, obligatoires dans le cadre de la loi Diard.

Entre 70 et 80% des vols assurés

Selon le PDG d'Air France, Frédéric Gagey, le taux de grévistes pour samedi est de 25%, un chiffre relativement faible si l'on songe que tous les syndicats dans le mouvement, le SNPL le SPAF et Alter et que 68% des votants au référendum du SNPL (65% des pilotes), s'étaient prononcés le 31 mai dernier en faveur d'une grève longue. La compagnie attend assurer entre 70 et 80% de ses vols. "Ces chiffres préfigurent les jours suivants", selon le PDG, qui ne veut néanmoins pas s'avancer plus.

5,4 millions de pertes de recettes

"Ce sera plutôt dans le haut de la fourchette", explique Frédéric Gagey, qui précise que les affrètements d'avions à d'autres compagnies seront limités. Le coût de la grève est estimé de 5,4 millions d'euros ce samedi. Le 13 septembre 2014, deux jours avant le début de ce qui allait devenir la plus grande grève des pilotes de la compagnie, le même Frédéric Gagey faisait état de 50% de grévistes pour le premier jour de grève et estimait le coût du premier jour de grève à "10-15 millions d'euros". Dans des SMS envoyés aux adhérents, les syndicats parlent de 50% de grévistes.

La compagnie va annuler des vols mais s'engage à assurer en priorité les vols de l'Euro (ceux prévus la veille des matchs au départ des pays des équipés concernées).

Production balance

Cette grève est devenue inévitable avec le refus des trois syndicats de pilotes de signer le protocole d'accord de sortie de conflit proposé par la direction jeudi matin.

Du coup, il est difficile de voir une issue à ce conflit. Car, selon la direction, les revendications des syndicats, dont certaines mettent sur la table des "questions légitimes" ne peuvent avoir des réponses immédiates. Notamment sur le plan juridique. C'est le cas de l'épineuse question de l'équilibre de la production au sein d'Air France-KLM des deux filiales, Air France et KLM, régi par un accord dit de "production balance" de 2011 fixant le niveau d'heures de vol et de sièges kilomètres offerts à respecter pour Air France et KLM.

Les revendications se chiffrent en milliards

Le SNPL veut revenir d'ici à deux ans au ratio du premier accord sur le sujet signé en 2006, plus avantageux pour Air France. Un tel schéma nécessiterait l'ajout dans la flotte de 27 gros-porteurs, plus du quart de la flotte long-courrier d'Air France actuelle. Or, sans même parler du financement par la compagnie française d'un tel investissement (4 milliards d'euros à des prix négociés), cette question ne peut pas être traitée, pour des raisons juridiques, en catimini au sein d'Air France entre la direction et le SNPL. Comme cela a toujours été le cas lors des accords de production balance de 2006 et de 2011, elle suppose l'implication de KLM et du syndicat des pilotes néerlandais, VNV et, évidemment, du PDG d'Air France-KLM.

Janaillac en poste le 4 juillet

Or, le nouveau PDG, Jean-Marc Janaillac, ne prendra ses fonctions que le 4 juillet prochain. Et il a déjà fait passer le message que ce dossier serait prioritaire. A partir de ce constat, les pilotes risquent de faire grève sans avoir grand chose à espérer. Car les autres revendications n'ont pas plus de chances de recevoir l'aval de la direction. Que ce soit la hausse salariale de 11,6% des pilotes d'Air France en 3 ans ou de 35% des copilotes de Transavia, ou encore. "Quel est le sens de cette grève ? De nombreuses  personnes se posent cette question à Air France, mais aussi chez les pilotes", a indiqué Gilles Gateau, le directeur des ressources humaines d'Air France. Chez KLM, on est également très inquiets... et très agacés.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaire 1
à écrit le 10/06/2016 à 9:24
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Pendant combien de temps les français vont ils subir ces grèves de nantis de la nation: SNCF, Air France, RATP, EDF, employés municipaux.. Les nobles de 1789 n'avaient pas eu cette perfidie de se faire passer pour des victimes sinon nous serions...

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