Pas de nuages noirs sur l'aéronautique : il y aura deux fois plus d’avions dans le ciel dans 20 ans, selon Airbus

Pour l’avionneur européen, la croissance du trafic aérien mondial et le remplacement par les compagnies aériennes de leurs avions par des appareils émettant moins de CO2 devraient conduire au doublement de la flotte mondiale dans les 20 prochaines années. D’ici à 2042, Airbus table sur une croissance annuelle du trafic aérien de 3,6%, avec des disparités selon les pays. Celui de la Chine ou de l’Inde devrait ainsi fortement croître, beaucoup moins pour celui des États-Unis ou intra-Europe.
Airbus table sur un besoin de 40.850 avions passagers et cargo neufs d'ici à 2042, portant la flotte mondiale à 46.560 appareils, contre 22.880 début 2020.
Airbus table sur un besoin de 40.850 avions passagers et cargo neufs d'ici à 2042, portant la flotte mondiale à 46.560 appareils, contre 22.880 début 2020. (Crédits : SARAH MEYSSONNIER)

Alors que le Salon international de l'aéronautique et de l'espace du Bourget s'ouvre le 19 juin prochain, Airbus publie ce mercredi 14 juin ses prévisions annuelles pour les 20 prochaines années. L'avionneur européen table sur un besoin de 40.850 avions passagers et cargo neufs d'ici à 2042, portant la flotte mondiale à 46.560 appareils, contre 22.880 début 2020. Une estimation en légère hausse (+3,4%) par rapport à la précédente publiée avant le salon de Farnborough, en juillet 2022.

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Si Airbus table sur davantage d'avions neufs, il anticipe que les appareils destinés à répondre à la croissance du trafic aérien seront un peu moins nombreux (23.680 contre 24.050 lors des précédentes prévisions). En revanche, le besoin en avions destinés à remplacer des appareils de génération précédente sera plus important (17.170 avions, contre 15.440 auparavant). Le nombre d'avions déjà en service et qui le seront toujours en 2042 est donc revu à la baisse, de 7.440 à 5.710 appareils.

« Nous constatons une augmentation des livraisons, mais il s'agit davantage de livraisons de remplacement, pour le renouvellement de la flotte et pour des avions plus économes en carburant », a résumé Bob Lange, responsable de l'analyse commerciale et des prévisions de marché chez Airbus.

Forte hausse attendue du trafic en Chine et en Inde

Dans ces prévisions, établies à partir de plus de 6.000 scénarios différents incluant notamment les prix de l'énergie, Airbus table sur une croissance annuelle moyenne du PIB mondial de 2,5% et du trafic aérien de 3,6%.

Entre 2023 et 2042, le trafic domestique chinois devrait être multiplié par 3,3 et les vols intérieurs indiens par 5. A contrario, dans les marchés dits « matures », la progression sera moindre : le trafic intérieur américain devrait être multiplié par 1,4, les vols intra-européens par 1,3. « Sans surprise, les marchés où la société réclame davantage de retenue dans l'usage de l'avion sont généralement les marchés les plus matures », a noté Bob Lange.

Le secteur aérien mondial s'est engagé à la neutralité carbone en 2050, ce qui passe notamment par des avions plus économes en carburant et donc émettant moins de CO2. Actuellement, seul un quart de la flotte en service concerne des avions de dernière génération, qui consomment jusqu'à 25% de carburant de moins que la précédente. Reste que cette émergence de nouvelles technologies moins carbonées ne suffira pas à elle seule. Pour l'agence française de la transition écologique (ADEME), elle doit être couplée à une réduction du trafic.

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Ce n'est en tout cas pas d'actualité. Les compagnies aériennes s'attendent à transporter 4,35 milliards de passagers dans le monde cette année, d'après des chiffres de leur principale association internationale (Iata) sortis début juin. Un niveau qui se rapprocherait du record de 4,54 milliards de 2019, après trois années de recul en raison de la pandémie de Covid-19 (1,8 milliard de passagers en 2020, 2,3 milliards en 2021 et 3,3 milliards en 2022).

(Avec AFP)

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Commentaires 5
à écrit le 14/06/2023 à 16:36
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Je crois bien qu'il y en aura deux fois moins, les autres seront transformés en mobil-home ! ,-)

à écrit le 14/06/2023 à 16:29
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Voilà une bonne nouvelle, on va pouvoir continuer à voyager , certes les prix vont augmenter un max mais c'est le prix à payer pour éviter le tourisme de masse . Le voyage va redevenir un luxe .

à écrit le 14/06/2023 à 16:11
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Misère.

à écrit le 14/06/2023 à 14:36
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Les 24 h du Mans se sont passé sans carburant fossile, donc c'est faisable sans rien changer sur l'avion.

à écrit le 14/06/2023 à 13:38
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"il y aura deux fois plus d’avions dans le ciel dans 20 ans" Pendant ce temps ,les 80% qui ne prennent jamais l'avion devront faire des efforts sur la pollution au sol.

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