Ce qu’a voulu dire Manuel Valls sur Air France

Le Premier ministre a déclaré que les suppressions d'emplois pouvaient être évitées. Il rejoint le discours de la direction qui a assuré qu'en cas d'accords d'ici à la fin de l'année avec les syndicats sur une hausse de productivité du personnel, il n'y aurait pas de licenciements. Mais des départs sur la base du volontariat.
Fabrice Gliszczynski

Manuel Valls pousse la direction et les syndicats à négocier. Ce mercredi à l'Assemblée nationale le Premier ministre a déclaré que le plan de restructuration menaçant 2.900 emplois chez Air France "peut être aujourd'hui évité".

"Nous, nous pensons que ce plan peut être aujourd'hui évité si le dialogue social s'approfondit, c'est le cas depuis quelques jours et je m'en réjouis", a déclaré Manuel Valls en réponse à une question du député Front de gauche François Asensi.


Il a espéré qu'"on puisse avancer avec l'ensemble des professions qui travaillent aujourd'hui à Air France, pilotes, personnels navigants, personnels au sol, parce que le dialogue social est la meilleure solution pour permettre demain d'affronter les grands défis du monde".

Rappelant avoir "rencontré les responsables" des instances représentatives du personnel, qui selon lui "demandent qu'il y ait une vraie discussion", le chef du gouvernement a répété que "le dialogue social implique que chacun prenne ses responsabilités". "A commencer par les pilotes pour que ne pèse pas sur l'ensemble des autres salariés le poids des choix qui devront être faits", a-t-il insisté.

Plan B

De fait, a-t-il ajouté, "parce qu'il n'y a pas eu d'accord il y a quelques semaines, la direction a proposé ce qu'on appelle un plan B qui envisage la suppression, non pas les licenciements, la suppression de 2.900 postes".

Les propos du Premier ministre ont été interprétés par certains observateurs comme un changement d'attitude à l'égard de la direction. Pas sûr néanmoins. Suppressions d'emplois et de postes n'ont pas le même sens. "Les suppressions de postes ne traduisent pas forcément pas des suppressions d'emplois", rappelle un syndicaliste.

En disant que les suppressions d'emplois à Air France pouvaient être évitées, Manuel Valls parle en fait du plan B, et plus précisément de la phase 2 du plan B (à partir d'octobre 2016), qui comprend le retrait de la flotte de 9 avions.

Pas de licenciements secs en cas d'accords avec les syndicats

Celle qui sera mis en place si les négociations sur des mesures de productivité avec les syndicats échouent avec des licenciements secs (les suppressions d'emplois) à la clé.

En revanche, elle serait évitée en cas d'accords avec les syndicats a toujours assuré la direction. En cas d'accord, il n'y aurait pas de licenciements secs pour les catégories de personnels dont les organisations professionnelles qui les représentent signent des accords de productivité d'ici fin décembre. Autrement dit, avant que ne soit irréversible le processus relatif aux plans de départs et à l'annulation des livraisons des B787 prévues en 2016 et 2017. Il y aurait en revanche des plans de départs volontaires.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaires 13
à écrit le 15/10/2015 à 14:35
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Négocier. Mais quoi ? Dans la problématique d'Air France qui a bénéficié d'avantages exorbitants depuis des lustres, il faut que la direction prenne une décision ferme et forcément unilatérale d'une mise à niveau mondiale, autrement dit que tout le p...

à écrit le 15/10/2015 à 8:24
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MR Valls n est pas logique dans sa décision et il le sait car c est de la com !!en fait il va injecter des millions d' euros dans air France pour prouver qu il a trouvé la bonne solution et tenir jusqu'aux élections de 2017!!! mais le problème va rev...

à écrit le 14/10/2015 à 22:31
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Que viennent faire les politiciens dans cette gestion d'entreprise? Le mal peut-il soigner le mal? Quant aux corporatistes forcenés et aux syndicats, feraient mieux de se cacher. Une seule réponse sérieuse: dépôt de bilan. Pour ma part, je boycotte A...

le 15/10/2015 à 9:01
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Moi je préfère boycotter la Deutsche Quälitat qui est du pipeau qu'AF.

à écrit le 14/10/2015 à 21:26
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les syndicalistes et les hommes politiques on se demande pourquoi ils ne dirigent pas les entreprises ? les uns savent tout et les autres ont toujours raisons. Voilà le tandem idéal pour sauver la France. Comment faire pour leur donner tout pouvoir ?

à écrit le 14/10/2015 à 21:05
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Manuel Valls ne fait que reprendre la position de la direction : "la porte n'est pas fermée, mais si les négociations n'aboutissent pas, par défaut, les suppressions d'emplois seront appliquées". En clair, les syndicats DOIVENT négocier sérieusement...

à écrit le 14/10/2015 à 20:54
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Le DRH est agressé par des salariés et le voila viré !!! On devait le remplacer en janvier mais vu ce qui c'est passé on doit le remplacer d'après mme royal La chasse est donc ouverte aux DRH !!

le 15/10/2015 à 8:57
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Le DRH n'est pas viré, loin de là ! Il passe DRH au niveau du groupe AF KLM, et laisse sa place de DRH AF à son successeur M. Gâteau.

le 15/10/2015 à 20:54
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Chez AF les mauvais ne sont pas virés, ils sont promus!

à écrit le 14/10/2015 à 20:12
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Je croyais qu'Air France était une société privée.

le 15/10/2015 à 9:03
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L'Etat ne possède que 15,7% d'AF mais on n'entend que lui. Que font les autres actionnaires et surtout leurs représentants au CA?

à écrit le 14/10/2015 à 20:08
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L'Etat détruirait ses propres entreprises, ira-t-on chez un emir ou bien à la luftansa? L’économie sociale administrée, marchés garantis et subventions à chômage record et entreprises vendues à l’étranger n’est-elle pas un anti modèle ? Si on constat...

le 25/10/2015 à 12:29
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MOuais

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