Emirates prépare une nouvelle commande d'Airbus A350 et de Boeing 777X, voire aussi de 787

Le président d'Emirates, Tim Clark, a déclaré mardi que la compagnie aérienne qu'il dirige pourrait commander davantage d'Airbus A350 et de Boeing 777X ou de 787.
(Crédits : Reuters)

Airbus et Boeing se frottent les mains. Avec le retour spectaculaire du trafic aérien et le redressement des comptes des compagnies aériennes, les constructeurs d'avions engrangent de nouvelles commandes. Après l'annonce récente de Ryanair de commander 300 B737 MAX, celle, hier, de Turkish Airlines de passer prochainement la plus grosse commande de tous les temps (600 appareils), et les informations de Reuters sur l'existence de négociations entre Indigo et Airbus pour l'achat de 500 A320, Emirates évalue ses besoins jusqu'en 2040 et envisage également de passer de nouvelles commandes

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Ce mardi, en marge de l'assemblée générale de l'Association internationale du transport aérien (Iata)qui se tenait à Istanbul, son président, Tim Clark, a déclaré que la compagnie qu'il dirige depuis une vingtaine d'années pourrait commander davantage d'Airbus A350 et de Boeing 777X ou de 787.

« Nous envisageons à la fois plus d'A350, plus de 777-9 et éventuellement la gamme 787 », a-t-il dit à des journalistes, refusant de préciser le nombre d'appareils long-courriers concernés.

Le Boeing 777X est un modèle prévu de deux grands avions bimoteurs, comprenant le 777-9 de 400 places et le 777-8, d'une capacité de 350 sièges. Son entrée en service a été retardée de plusieurs années en raison de problèmes de certification et de développement des moteurs. Emirates a réduit sa commande de 150 Boeing 777X à 126 appareils, à la suite de la signature en 2019 d'un accord comprenant la commande de 30 Boeing 787 Dreamliner.

Tim Clark a déclaré être « peut-être un peu plus confiant » dans la capacité de Boeing à produire ce nouvel avion, ajoutant qu'il s'attendait à recevoir le premier exemplaire au cours du dernier trimestre 2025.

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Reprise spectaculaire du trafic aérien

Ces commandes d'avions traduisent la confiance des compagnies sur la croissance du secteur. Après avoir été torpillé par la pandémie, l'aviation est en train de signer un rétablissement spectaculaire. Les compagnies aériennes s'attendent à transporter 4,35 milliards de passagers dans le monde cette année, non loin du record de 4,54 milliards de 2019. Cette reprise vigoureuse du trafic, à la faveur notamment de la réouverture de la Chine, va se traduire par un retour aux bénéfices pour les transporteurs. Ils devraient dégager cette année 9,8 milliards de dollars de bénéfice net - soit le double de ce qu'envisageait jusqu'alors l'Iata, qui a aussi divisé par deux ses estimations de pertes pour 2022, à 3,6 milliards. Le chiffre d'affaires global des transporteurs aériens devrait de son côté atteindre 803 milliards de dollars, à portée des 838 milliards de 2019, selon l'Iata qui a donc révisé en hausse ses précédentes projections (779 milliards).

Même si les marges opérationnelles de l'industrie resteront très faibles cette année, à 1,2%, ces bénéfices, les premiers depuis le début de la pandémie, marqueront une amélioration spectaculaire par rapport aux 42 milliards de dollars perdus en 2021 et au gouffre de 2020 (137,7 milliards).

Toutes les zones géographiques ne retrouveront pas les bénéfices cette année, a toutefois prévenu l'Iata. Les transporteurs nord-américains, européens et moyen-orientaux devraient évoluer largement dans le vert, avec respectivement 11,5, 5,1 et 2 milliards de dollars cumulés. Mais les compagnies de la région Asie-Pacifique (-6,9 milliards de dollars), d'Amérique latine (-1,4 milliard) et d'Afrique (-500 millions) resteront déficitaires.

« Les performances financières des compagnies aériennes sont meilleures qu'attendu. La rentabilité plus forte est soutenue par plusieurs développements positifs », a affirmé Willie Walsh, le directeur général de l'Iata.

Parmi ceux-ci : « La Chine a levé les restrictions liées au Covid-19 plus tôt que prévu. Les recettes du fret restent supérieures à l'avant-pandémie, même si ce n'est pas le cas des volumes. Et les coûts commencent à s'alléger. Les cours du kérosène, toujours élevés, se sont contractés au premier semestre », a ajouté M. Walsh.

Les compagnies devraient dépenser en 2023 quelque 215 milliards de dollars pour leur carburant, soit 28% de leurs coûts, à un prix moyen du kérosène de 98,5 dollars par baril, selon l'Iata. En 2022, ce cours a été de 135,6 dollars et a contraint les transporteurs à y consacrer près de 30% de leurs dépenses, contre 24% en 2019.

Willie Walsh a cependant tempéré cet optimisme en remarquant qu'en moyenne, les compagnies aériennes ne gagnaient que 2,25 dollars par passager.

Lire aussiLes compagnies aériennes mettent la pression sur les Etats pour avoir suffisamment de carburants durables (IATA)

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Commentaires 2
à écrit le 06/06/2023 à 17:16
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Désastre intégral.

à écrit le 06/06/2023 à 14:36
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Pendant ce temps là Air France commande des trains pour ses lignes intérieures.

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