États-Unis : le gouvernement veut rétablir l'obligation du port du masque dans les transports

Alors qu'une juge de Floride a supprimé l'obligation du port du masque dans les transports, le gouvernement américain a fait appel de cette décision. Il suit ainsi les recommandations de l'agence sanitaire fédérale, qui considère que porter le masque en intérieur dans les transports reste nécessaire pour la santé publique. Les compagnies aériennes, qui ont adopté la mesure, craignent que le retour du masque soit difficile à imposer de nouveau. Plus de 700 incidents liés à cette obligation ont déjà été recensés dans le secteur aérien depuis le début de l'année.
L'agence sanitaire américaine est d'avis, qu'actuellement, un ordre requérant le port du masque en intérieur dans les transports reste nécessaire pour la santé publique.
L'agence sanitaire américaine est d'avis, qu'actuellement, un ordre requérant le port du masque en intérieur dans les transports reste nécessaire pour la santé publique. (Crédits : Chris Helgren)

Deux jours après qu'une décision de justice a permis de faire tomber les masques dans les transports américains, le gouvernement a annoncé faire appel ce mercredi 20 avril.

Pour rappel, une juge américaine de Tampa en Floride, Kathryn Kimball Mizelle, a déclaré lundi illégale l'obligation fédérale du port d'un masque sanitaire dans les transports publics aux États-Unis. Selon elle, les Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), la principale agence sanitaire fédérale, ont outrepassé leurs prérogatives en imposant l'obligation du port du masque dans les transports publics. Obligation qu'ils avaient d'ailleurs prolongé la semaine dernière au moins jusqu'au 3 mai.

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L'agence sanitaire a néanmoins réaffirmé sa position dans un communiqué. « Les CDC sont d'avis qu'à l'heure actuelle, un ordre requérant le port du masque en intérieur dans les transports reste nécessaire pour la santé publique. Comme nous l'avons déjà dit, porter un masque apporte surtout un bénéfice dans les endroits très fréquentés et peu aérés », ont-ils écrit. Ils ont également précisé qu'ils continueraient d'évaluer en permanence la situation sanitaire pour déterminer si une telle obligation reste nécessaire à l'avenir.

Suite à ces déclarations, le ministère de la Justice a décidé de faire appel de la décision de justice. « À la lumière de l'évaluation par les CDC (...), le ministère de la Justice a lancé une procédure d'appel », a déclaré un porte-parole du ministère américain, Anthony Coley.

744 incidents liés au masque depuis le début 2022

Certains responsables de compagnies aériennes se sont néanmoins inquiétés que cette décision d'une magistrate siégeant en Floride ait pour conséquence, si elle n'était pas combattue, de restreindre l'autorité des CDC à l'avenir. Mais l'appel du gouvernement américain pourrait compliquer la situation, et possiblement créer des tensions pour les voyageurs si l'obligation du port du masque était finalement rétablie, alors qu'elle était déjà difficilement respectée.

Le port du masque est en effet un sujet très sensible notamment pour les stewards et hôtesses de l'air, qui ont dû depuis deux ans faire face aux réticences de nombreux passagers, certains devenant violents. Il a encore été signalé à l'agence chargée de la sécurité du transport aérien aux États-Unis, la FAA, 744 incidents liés au masque depuis le début de l'année 2022.

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Des passagers libres de porter ou non un masque

Dans la foulée de la décision de justice, les grandes compagnies aériennes du pays - comme United Airlines, American Airlines et Delta Air Lines - ont abandonné la contrainte du masque sur leurs vols aux États-Unis, et sur certains vols internationaux, en fonction des règles dans le pays d'arrivée. Southwest Airlines a rappelé que l'air est constamment renouvelé à bord des avions, grâce à des systèmes de ventilation qui filtrent « 99,97% des particules dans l'air ».

« Cela signifie que nos employés n'ont plus à porter de masque, ni à l'imposer aux passagers dans la plupart des cas. Ils pourront choisir d'en porter un, d'autant que les CDC continuent de le recommander fortement dans les transports publics », a détaillé un porte-parole de United, qui avait été parmi les premiers à imposer le vaccin anti-Covid à ses employés. Les masques « bien ajustés protègent la personne qui les porte, même si les personnes autour n'en portent pas », a, de son côté, souligné Delta, qui va continuer d'interdire l'accès à ses avions aux passagers bannis parce qu'ils avaient refusé de porter un masque.

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Les compagnies aériennes ont été suivies notamment par la compagnie ferroviaire Amtrak ou les compagnies de VTC comme Uber. « Si vous ne vous sentez pas à l'aise, vous pouvez toujours annuler votre trajet », remarque Uber sur son site en soulignant que les autorités sanitaires recommandent toujours de porter un masque en cas de risques personnels ou d'un niveau élevé de transmission du Covid-19 dans la région.

Le masque reste en revanche pour l'instant de vigueur dans le métro et les bus new-yorkais. Et l'autorité supervisant les aéroports new-yorkais n'avait pas dans l'immédiat annoncé de changement.

Selon un sondage YouGov réalisé auprès de 7.802 adultes le 18 avril, juste avant la décision de la juge, 63% des personnes interrogées soutiennent l'obligation de porter le masque dans les transports publics.

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ZOOM : UN SOMMET MONDIAL SUR LE COVID-19 LE 12 MAI PROCHAIN

La Maison Blanche a annoncé en début de semaine qu'un sommet mondial pour mettre un terme à l'épidémie de Covid-19 et se préparer aux menaces futures liées à la santé aura lieu le 12 mai. Cette rencontre virtuelle sera co-présidée par les États-Unis, l'Allemagne, actuellement à la tête du G7, l'Indonésie, à la tête du G20, le Sénégal, à la tête de l'Union africaine et le Belize, à la tête de la Caricom (pays des Caraïbes).

Il s'agira du second sommet mondial sur la pandémie de coronavirus, qui a tué plus de six millions de personnes dans le monde et bouleversé l'économie mondiale, depuis qu'elle a commencé à se propager en décembre 2019.

Aujourd'hui, bien que le taux de mortalité dû au Covid a nettement diminué dans le monde, la propagation du virus, particulièrement son variant Omicron, empêche plusieurs pays de lever les restrictions, à commencer par la Chine où des millions de personnes sont toujours confinées.

Le gouvernement américain, et ceux des pays impliqués dans ce sommet, veulent également maintenir le sentiment d'urgence face à l'épidémie. « Avant le sommet du 12 mai nous appelons les dirigeants de la planète, les membres de la société civile, les organisations non gouvernementales et le secteur privé à prendre de nouveaux engagements et à apporter des solutions pour vacciner la population mondiale, sauver des vies maintenant et construire une meilleure sécurité sanitaire partout dans le monde », écrivent-ils dans un communiqué commun.

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(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 21/04/2022 à 21:57
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"63% des personnes interrogées soutiennent l'obligation de porter le masque dans les transports publics." Deux ans de bourrage de crâne dans les médias ,ça fonctionne toujours bien.La peur est un moteur puissant sur une population.Faut dire qu'ave...

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