Grand Paris Express : les priorités du nouveau comité stratégique

En marge d'une visite de chantier à Gennevilliers le 8 novembre dernier, le Premier ministre a adoubé le maire (UDI) de Massy et la maire (PS) de Cachan comme nouveaux président et vice-présidente du comité stratégique de la Société du Grand Paris. D'une même voix, Nicolas Samsoen et Hélène de Comarmond veulent faire du Grand Paris Express « un facteur d'emploi et de lutte contre les inégalités ».
César Armand
De gauche à droite: la vice-présidente du comité stratégique de la Société du Grand Paris et maire (PS) de Cachan, Hélène de Comarmond, et le président dudit comité stratégique et maire (UDI) de Massy, Nicolas Samsoen.
De gauche à droite: la vice-présidente du comité stratégique de la Société du Grand Paris et maire (PS) de Cachan, Hélène de Comarmond, et le président dudit comité stratégique et maire (UDI) de Massy, Nicolas Samsoen. (Crédits : Société du Grand Paris / Sébastien D'Halloy)

C'est le troisième organe de décision le plus important de la Société du Grand Paris. Aux côtés du directoire présidé, depuis mars 2021, par Jean-François Monteils, et du conseil de surveillance, composé de onze représentants de l'Etat et des dix plus grands élus régionaux, se trouve le comité stratégique du Grand Paris Express.

Le maire de Massy et la maire de Cachan adoubés par Castex

Constitué de 182 membres (voir encadré) - élus locaux, parlementaires, représentants des chambres de commerce et d'industrie (CCI), de la chambre des métiers et de l'artisanat (CMA) et d'organismes syndicaux et professionnels - le comité stratégique est officiellement chargé de « débattre et de formuler des propositions sur le nouveau métro et ses quartiers de gare ».

« Cet enjeu national, international, du Grand Paris ne peut se concevoir sans que soient pris en compte les enjeux locaux, à l'échelle des territoires, des quartiers, et donc des communes », a déclaré le Premier ministre Jean Castex, le 8 novembre dernier à Gennevilliers, à l'issue d'une visite de chantier.

Chemin faisant, l'ex-délégué interministériel aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 a adoubé le maire (UDI) de Massy, Nicolas Samsoen, comme nouveau président du comité stratégique et la maire (PS) de Cachan, Hélène de Comarmond, comme vice-présidente.

« Aujourd'hui, c'est en surface que doit se construire le Grand Paris. Et c'est là, peut-être, que ce gigantesque projet technique devient plus que jamais politique. Or l'élu local que j'ai été, et qu'au fond, je demeure, a toujours considéré que la politique commence dans les communes, au plus près des projets et de nos concitoyens », a poursuivi Jean Castex.

« Un facteur d'emploi et de lutte contre les inégalités »

Sollicité par La Tribune, le nouveau président du comité stratégique, Nicolas Samsoen, veut justement ériger le Grand Paris Express en « un vrai levier de développement » et « faire en sorte que les 35 milliards d'euros du projet servent effectivement à améliorer les choses ». « Que cet investissement soit justifié et utile », ajoute le maire (UDI) de Massy.

« Ce projet est essentiel pour maintenir une cohésion dans une région-capitale, qui ne peut pas être, qui ne doit pas être, un conglomérat de communes désunies, a encore souligné le Premier ministre.

« Nous devons mobiliser les acteurs du terrain, au premier rang desquels les maires, pour que ce soit un facteur d'emploi et de lutte contre les inégalités », appuie Nicolas Samsoen.

Sa vice-présidente, Hélène de Comarmond, ne dit pas autre chose.

« Ce chantier exceptionnel doit permettre d'améliorer la mobilité et le cadre de vie, le développement économique ainsi que la construction de logements et de logements sociaux », considère la maire (PS) de Cachan.

Un objectif de 70.000 logements par an

Depuis la loi fondatrice du 3 avril 2010, le réseau du Grand Paris Express est en effet pensé pour s'articuler autour de contrats de développement territorial définis et réalisés par l'Etat et les communes avec l'objectif de construire, chaque année, 70.000 logements en Île-de-France.

« Le Grand Paris Express doit favoriser la diversification progressive de l'habitat, grâce à un effort de production de logements intermédiaires, de logements en usufruit social ou en bail réel solidaire », a d'ailleurs réaffirmé Jean Castex.

« Les logements qui seront construits devront être accessibles au niveau des prix de la même façon que nous devrons continuer à avoir des logements sociaux pour éviter la surenchère », abonde Hélène de Comarmond.

Répondre aux besoins des gens

Citant la loi de 2010, le locataire de Matignon a, enfin, insisté sur « un formidable outil pour asseoir, conforter, le développement économique, social, urbain, environnemental de l'Île-de-France ». « Le Grand Paris Express concourt pleinement à la relance et la reprise économique, à la priorité donnée à l'investissement », a-t-il poursuivi.

A ce sujet, le président du comité stratégique Nicolas Samsoen confie vouloir organiser une réunion avec les « acteurs de l'emploi » pour « aider les entreprises à tirer parti » du super-métro, mais surtout « à bien les informer » pour qu'elles puissent, si possible, « revoir leurs plans de déplacement ». « Demain, le Grand Paris Express viendra décongestionner les RER et donc améliorer les trajets domicile-travail », veut également croire sa vice-présidente Hélène de Comarmond.

« Nous sommes en train de poser les fondations du transport, de l'habitat et du travail, pas seulement pour demain, mais pour le siècle à venir », a conclu Jean Castex. « Nous devons nous poser ces questions concrètes pour faire enfin de l'Île-de-France une région polycentrique », martèle Nicolas Samsoen. « Nous devons porter des projets à dimension humaine qui répondent aux besoins des gens », insiste Hélène de Comarmond.

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Un comité stratégique très éclectique

Parmi les 182 membres qui siègent dans cet organe de décision de la Société du Grand Paris, plus de 84 sont des élus locaux des communes altoséquanaises (92), dionysiennes (93), val-de-marnaises (94), mais aussi yvelinoises (78) et essonniennes (91) concernées.

17 représentent les intercommunalités : la métropole du Grand Paris bien sûr, mais aussi les établissements publics territoriaux (EPT) qui composent ladite métropole, ainsi que cinq agglomérations : Versailles Grand Parc (78), Paris Vallée de la Marne (77), Roissy Pays de France (95), Paris-Saclay (91), Saint-Quentin en Yvelines (78).

S'ajoutent plus de 55 maires, adjoints et conseillers municipaux qui ont signé un contrat de développement territorial concourant à l'objectif de produire 70.000 logements par an Île-de-France.

Ou encore deux députés - Gilles Carrez (LR, Val-de-Marne) et Pacôme Rupin (LREM, Paris) et deux sénateurs - Christine Lavarde (LR, Hauts-de-Seine) et Hervé Marseille (UDI, Hauts-de-Seine).

Sans oublier le président de la chambre de commerce et d'industrie (CCI) Paris Île-de-France Didier Kling, qui quittera son mandat fin novembre, les huit présidents des chambres départementales (75, 77, 78, 91, 92, 93, 94 et 95), le représentant de la chambre des métiers et de l'artisanat...

Et enfin, les représentants du conseil économique, social et environnemental d'Île-de-France (Ceser) : son président Éric Berger, trois représentants des organisations syndicales dont l'UNSA et la CGT, et trois représentants des organisations professionnelles, dont la SNCF et le Medef.

Lire aussi 6 mnValérie Pécresse : « il faut une loi pour protéger le Grand Paris Express et les projets d'intérêt majeur »

César Armand

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Commentaires 2
à écrit le 12/11/2021 à 3:02
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Faut sortir les pics et les faux. Les pendre apres aux lanternes.

à écrit le 10/11/2021 à 21:19
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encore un haut comite strategique pour tous, dans un grand cadre de bienveillance sociale et tolerante, et surtout qui fait du RSE dans un cadre juste, tolerant, qui sauve la planete, et donne des emplois aux copains.............va falloir arreter ca...

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