
La grève des transports est une aubaine pour les deux compagnies de "cars Macron" qui vont organiser des rotations supplémentaires pour tenter de remplacer les trains supprimés, jurant qu'ils n'en profiteront pas pour augmenter les prix.
Il ne reste plus que deux compagnies sur le marché - toujours déficitaire - des autocars interurbains, libéralisé à l'été 2015 par Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie: l'allemand FlixBus a racheté Isilines et Eurolines (filiales de Transdev) tandis que BlaBlaCar a racheté Ouibus (filiale de la SNCF) pour le transformer en BlaBlaBus.
Pour les deux, le conflit social qui se prépare à partir de jeudi 5 décembre est du pain bénit. "La demande a doublé !", se réjouit-on déjà tant chez FlixBus que chez BlaBlaCar.
Plus 10% d'activité pour Flixbus
Les deux compagnies se sont donc employées à faire circuler davantage d'autocars. Mais elles ont repoussé les appels du pied du gouvernement qui leur demandait de déployer des cars en Île-de-France, se concentrant sur les liaisons interurbaines.
FlixBus, par exemple, va augmenter sa capacité d'environ 10% du 5 au 8 décembre - et aussi le week-end suivant (12 au 15 décembre).
"On fait dans la mesure de nos capacités, ce n'est pas non plus simplissime pour nous de mettre de l'offre supplémentaire sur les routes", expose Yvan Lefranc-Morin, directeur général pour la France de la société allemande.
Il lui faut en effet "mobiliser" les sous-traitants pour qu'ils trouvent des véhicules et des chauffeurs, et aussi obtenir de la place dans les gares routières, entre autres contraintes administratives.
"En aucun cas on ne serait capable de doubler notre capacité du jour au lendemain ou même d'une semaine sur l'autre, ça demande beaucoup de préparation", insiste-t-il, notant que les cars supplémentaires seront concentrés sur les plus gros axes.
Parmi les destinations les plus prisées: la Normandie, le Grand Ouest, et surtout, pour le week-end, Lyon pour la fête des lumières et Strasbourg pour son marché de Noël.
"Cette période est traditionnellement une période très faible" à part ces deux événements, relativise le responsable.
Le spectre d'une grève longue
"Il y a aussi toute une demande qui disparaît" car de nombreux Français ont choisi de différer leurs voyages, ajoute le directeur général de BlaBlaCar, Nicolas Brusson.
"Maintenant, si la grève dure et que ça commence à toucher le week-end d'après et celui d'encore après, ça sera différent", ajoute-t-il. "Et quand on se rapproche de Noël, le niveau d'anxiété augmente beaucoup."
Certains usagers parient d'ailleurs sur une grève longue, car les autocars commencent déjà à se remplir.
Plus généralement, "le [car] n'est pas une solution pour absorber des pics de demande comme ça", juge Nicolas Brusson. "Il joue à la marge."
Logiquement, le patron de BlaBlaCar croit plus au covoiturage et au "réflexe" des automobilistes pour proposer des sièges en cas de besoin, qui est "de loin le plus efficace pour absorber la demande".
En outre, son prix n'augmente pas pour les passagers, souligne-t-il.
"Au même prix"
À cet égard, ceux des "cars Macron" risquent de payer plus. Mais c'est parce que les autocars seront très remplis, explique-t-on tant chez FlixBus que chez BlaBlaCar.
"Les grilles tarifaires ne bougent pas, les sièges sont vendus au même prix, ce n'est pas plus cher", insiste Nicolas Brusson.
Mais "si cette année, vous achetez quelques jours à l'avance pour un billet le 5 décembre, il y a de fortes chances que vous achetiez un des derniers sièges disponibles dans le car", ajoute Yvan Lefranc-Morin. "C'est uniquement dû à ce phénomène: on vend des places par catégories de prix, et à chaque fois qu'une catégorie s'épuise, on passe à la case d'après."
Du coup, la majorité des passagers n'auront pas payé très cher, insistent les deux compagnies.
Quant aux encombrements de circulation à prévoir, "les gens vont être compréhensifs si les cars ont du retard", estime M. Lefranc-Morin. "En période de grève, les gens seront déjà suffisamment contents de pouvoir se déplacer!"
Mais la qualité du voyage est encore plus difficile qu'avec eurolines, le système de réservation moins sécurisé qu'eurolines et pour terminer des arrêts plus nombreux.
J'ai pu y voir aussi du surbooking, j'ai été chanceux de ne pas être celui qui me suivait, et pour changer une résa en physique, c'est une heure d'attente au minimum.
Le service client bon....
Après effectivement, payer plus cher est selon moi l'option après autant de voyages en bus, car la paris est de moins en moins un hotspot, ou une destination de départ plus qu'une destination de transit.
Les bus en fait vont de l'espagne jusqu'en hollande. Les prix actuellement pour un paris lyon est de 8O euros, habituellement 15 euros.
Si les dits car s'appellent macron, disons que dans ce cas vous y trouverez finalement une corrélation !
Les cars Macron avouent ne pas pouvoir ajouter plus de 50 cars en plus de leur flotte habituelle, c'est important à leur échelle et tant mieux pour eux.Ils vont pouvoir se gaver pour Noel.
Le gouvernement adorerait casser les reins aux grévistes en leur opposant des flottes privées mais 50 cars, c'est insuffisant et en plus il y a des freins légaux qui empêchent ces opérateurs de concurrencer les bus (distance minimale de trajet, arrêts interdits etc).
C'est quand même curieux de voir un gouvernement s'impliquer autant dans la recherche de moyens alternatifs aux transports publics en gréve. On ne les sent pas aussi motivés en temps normal... un vent de panique?
.
Les grands perdants sont les commerces et services de proximité, et évidement le tourisme et les activités de loisirs, sportives et culturelles.
Une compagnie qui se respecte ( et qui est pro )et qui veut exister va forcément assurer un « service minimum » pour ses clients ( c’est du bon sens )
Le déficit de cette entreprise ne pourra jamais être résolu et se sera toujours au détriment d'investissement dans l'entreprise. L'entrée d'autres acteurs dans cette entreprise plus ou moins aux mains de syndicats du début du XX ème siècle ne peut qu'être que salutaire.
Français à vos impôts, il faudra faire le bilan en fin de conflit et ça ne sera pas beau.
Explications : http://www.leparisien.fr/economie/pourquoi-les-greves-ont-souvent-lieu-les-mardis-et-les-jeudis-11-12-2017-7446549.php
-avion et autocars pour les liaisons à moyenne/grande distance
-bus et métro pour les transports urbains et suburbains. Les métros pourraient être opérés par des opérateurs privés et automatisés.