MyFerryLink : Eurotunnel vend ses navires au Danois DFDS, craintes pour l'emploi

La société danoise DFDS a fait savoir qu'elle rachetait à Eurotunnel deux des trois navires effectuant des liaisons entre la France et l'Angleterre. En revanche, tous les emplois ne seront pas maintenus. Fin mai, Eurotunnel avait annoncé qu'il ne renouvellerait pas son contrat avec la Scop SeaFrance exploitant de la compagnie dont le président du conseil de surveillance, Didier Cappelle est décédé d'une crise cardiaque ce lundi matin.
Eurotunnel souhaite néanmoins "poursuivre son exploitation en frêteur", de son troisième navire.

Publié le 08/06/2015 à 07:56. Mis à jour le 08/06/2015 à 11:58.

La fin du mariage entre Eurotunnel et My FerryLink est scellée. La société privée franco-britannique a en effet annoncé dimanche 7 juin avoir choisi, pour la vente de deux de ses trois navires exploités par la compagnie MyFerryLink sur des liaisons entre la France et l'Angleterre, l'offre du groupe danois DFDS. Dans un communiqué, elle a indiqué:

"Le groupe, regrettant que la Scop SeaFrance n'ait pas eu les soutiens nécessaires pour présenter une offre de reprise, annonce retenir l'offre engageante présentée par DFDS pour la location vente des navires Berlioz et Rodin".

Elle assure: ce choix "privilégie ainsi le maintien de l'activité à Calais", et "permet d'espérer la meilleure solution possible en termes d'emplois sauvegardés sans interruption des services début juillet".

Un long feuilleton

En 2012, Eurotunnel avait racheté les bateaux de l'ex-SeaFrance pour les louer à d'anciens marins de la compagnie regroupés dans la Scop SeaFrance, qui affrète les navires au groupe Eurotunnel via MyFerryLink. Mais un long feuilleton judiciaire a pesé sur l'activité, les autorités britanniques estimant que cette situation posait des problèmes de concurrence.

Mi-mai, la cour d'appel britannique a donné raison à la compagnie maritime française, suspendant l'interdiction de desservir Douvres depuis Calais. Cette victoire de MyFerryLink n'a pourtant pas "modifié la donne" pour le groupe Eurotunnel, car la CMA envisageait de poser un recours devant la Cour suprême.

Eurotunnel a ainsi décidé fin mai de ne pas renouveler son contrat avec la Scop SeaFrance exploitant la compagnie MyFerryLink, et qui court jusqu'au 2 juillet: une annonce qui, selon certains syndicalistes et connaisseurs du dossier, a pu être causée par les problèmes de gouvernance à l'intérieur de la Scop, et qui a relancé l'incertitude autour de l'avenir des quelque 600 salariés de la société.

Une nouvelle autorisation

A présent le groupe, qui exploite le tunnel sous la Manche, se dit confiant dans l'autorisation que doit désormais donner l'autorité britannique de la concurrence et des marchés (CMA) à la nouvelle opération "qui se traduira par 2 opérateurs maritimes d'égale importance". Il souhaite néanmoins "poursuivre son exploitation en frêteur", de son troisième navire, et en fera la demande aux autorités de la concurrence.

Tous les salariés ne seront pas repris

Par ailleurs, Le PDG de la société Eurotunnel a prévenu lundi 8 que le personnel de MyFerryLink (600 salariés) ne serait pas repris à 100% par la société danoise DFDS:

"J'ai toujours dit que dès lors que les bateaux étaient vendus à un opérateur présent sur le Détroit (de la Manche) qui avait ses propres équipes au sol et ses propres équipes administratives, commerciales et comptables, c'est une évidence que s'il y a cession de la Scop (SeaFrance ndlr) ça ne peut pas être pour la totalité des personnels", a insisté Jacques Gounon.

(Avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 09/06/2015 à 14:32
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Bravo pour la gestion technocratique du dossier maritime français. Les technocrates qui gouvernent les cabinets ministériels, conseillés par les technocrates européens, ont mené Sea France à la faillite et "imaginé" une solution improbable de SCOP a...

à écrit le 08/06/2015 à 17:44
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Le fait qu'être Marin Français n'est pas rentable ce n'est pas un scoop DUCAT. C'est la même Fin qui attend la SNCM.

à écrit le 08/06/2015 à 12:29
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Encore un beau gâchis. Mais le discours de nos élites nous rassure : tout va bien. La croissance repart, la courbe du chômage s'inverse, et le con-tribuable (espèce en voie de d'extinction dans ce pays) sera encore un peu plus pressuré.

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