Véhicule autonome : Navya repris par le franc-comtois Gaussin et le japonais Macnica

La société Navya, spécialiste de la conduite autonome placé en redressement judiciaire début février, va être reprise par le franc-comtois Gaussin, en partenariat avec le japonais Macnica, selon une décision mardi du tribunal de commerce de Lyon.
Plus de 200 navettes Navya circulent dans le monde
Plus de 200 navettes Navya circulent dans le monde (Crédits : Navya)

Navya change de mains. Placé en redressement judiciaire début février, le spécialiste de la conduite autonome basée à Villeurbanne (Rhône) va être repris pour un prix de cession de 1,4 million d'euros par un duo franco-japonais : le groupe franc-comtois Gaussin, constructeur de véhicules autonomes électriques ou hydrogènes pour le transport de marchandises en site fermé, en partenariat avec le japonais Macnica, un acteur important dans les semi-conducteurs qui utilise déjà des navettes Navya.

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Une offre jugée supérieure sur la question de la pérennité de l'activité

Le tribunal de commerce de Lyon a préféré cette offre à celle d'Ellectramobilys, un groupe basé à Calais, spécialisé dans la conception et la fabrication de véhicules utilitaires légers, en partenariat avec le groupe Alten. Elle prévoyait la reprise de 173 salariés sur 280. Soit un peu plus que l'offre du couple Gaussin-Macnica, qui s'est engagé à reprendre 143 salariés de Navya et à reclasser 21 salariés via une filiale de Gaussin, Metalliance, installée à Saint-Vallier (Saône-et-Loire). Six emplois supplémentaires seront par ailleurs sauvegardés à Singapour.

L'offre de Gaussin est « supérieure (...) au niveau du critère de la pérennité de l'activité », a estimé le tribunal dans sa décision, avec un « financement de l'activité à hauteur de 25 millions d'euros sur les trois prochaines années dont 15 millions déjà sécurisés ».

« C'est une démonstration claire de la résilience du modèle "Made in France", auquel nous croyons. Les compétences, la technologie et l'expertise resteront ici dans nos territoires », s'est félicité Christophe Gaussin, PDG du groupe éponyme, dont le siège est situé à Héricourt (Haute-Saône).

Création d'une coentreprise

Le groupe compte parmi ses clients des grands noms de la logistique (Amazon, UPS...), des sites portuaires ou aéroportuaires (port de Singapour...) ou des sites souterrains. Les deux partenaires vont créer une coentreprise qui reprendra les actifs de Navya. Elle sera basée en France et détenue majoritairement par Gaussin (51%) et les 49% restants par Macnica. Elle sera pilotée par Jean-Claude Bailly, actuel vice-président de Gaussin, lequel vise « un chiffre d'affaires de 23 millions d'euros dès la première année, principalement à l'export

« On a un beau projet avec deux acteurs industriels, Gaussin qui a une activité très complémentaire en termes de type de véhicules autonomes, et Macnica, un grand groupe japonais qui utilise (déjà) des navettes Navya », a résumé ce dernier à l'AFP.

Plus de 200 navettes Navya circulent dans le monde

Souvent décrite comme une « pépite » de la technologie française, Navya, créée en 2014, qui comptait les groupes Valeo et Keolis parmi ses actionnaires historiques, revendique la mise en circulation dans 25 pays de plus de 200 exemplaires de sa navette autonome qui peut transporter jusqu'à 15 passagers sans chauffeur. A l'origine constructeur de navettes et tracteurs autonomes de marchandises, la société a réorienté sa stratégie pour privilégier la fourniture de systèmes de conduite autonome à divers constructeurs. Elle collabore ainsi avec Bluebus, filiale du groupe Bolloré qui fabrique des bus électriques.

La cotation en Bourse ne reprendra pas

Face à l'échec de « toutes les tentatives d'adossements auprès d'investisseurs » et faute « de ressources disponibles suffisantes pour (...) faire face » à son passif, la startup avait réclamé son placement en redressement le 30 janvier. « Compte tenu de l'évolution de son cours de bourse et de la liquidité des actions sur le marché, Navya n'était plus en mesure d'émettre de nouvelles tranches d'obligations convertibles en actions avec bons de souscription d'actions lui permettant de couvrir l'ensemble de ses besoins de trésorerie », avait justifié la direction. Le cours de l'action Navya à la Bourse de Paris s'était effondré, passant en deux ans de près de 4 euros à 3 centimes le jour de la demande de suspension de sa cotation, le 25 janvier. La cotation de Navya sur Euronext ne reprendra pas, ont précisé les repreneurs.

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Commentaire 1
à écrit le 18/05/2023 à 11:53
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bonjour, que deviennent mes 15 000 actions ???

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