Lalique modernise ses fours à cristal

Cet investissement soutiendra l'offensive commerciale orchestrée par le propriétaire suisse de la célèbre cristallerie.

Nouveau propriétaire, nouvelle usine, nouvelle stratégie commerciale : Silvio Denz, PDG de Lalique et du groupe suisse de parfumerie Art et Fragrance, inaugurera demain samedi le chantier d'un four à cristal immobilisant 8,5 millions d'euros d'investissements, à Wingen-sur-Moder (Bas-Rhin). Promis depuis le rachat de l'entreprise pour 44 millions d'euros au groupe Pochet, en février 2008, ce projet offrira aux 260 salariés du site un outil remis aux normes, dédié aux produits de décoration et d'arts de la table. Le four et l'usine réorganisée seront opérationnels dans dix-huit mois.

Malgré la conjoncture économique peu favorable, le plan de relance du nouveau propriétaire n'a pas été remis en cause. Au premier semestre, le chiffre d'affaires de Lalique s'est contracté de 17 % à 24,5 millions d'euros. Les pertes ont atteint 4,6 millions d'euros. La cession, en septembre, de 49,2 % du capital de la cristallerie à la Financière Saint-Germain, holding de la famille Amouyal, « était prévue depuis le rachat à Pochet », assure Prosper Amouyal, devenu copropriétaire de Lalique.

Appel aux collectivités

À Wingen-sur-Moder, la nouvelle usine s'accompagnera de la création d'un musée dédié au bijoutier Art nouveau René Lalique. La filière verrière, dont les effectifs ont fondu ces vingt dernières années, cherche le soutien des collectivités locales prêtes à réinvestir dans des centres de formation. « Il n'y a pas eu de licenciement en production depuis le début de cette année, et il n'y en aura plus, annonce Silvio Denz. Nous recherchons même des ouvriers verriers, notamment des jeunes. » Chez Lalique, 80 postes ont pourtant été supprimés, sur un effectif de 628 salariés début 2008. La logistique implantée à Combs-la-Ville (Seine-et-Marne) pourrait être rapatriée en Alsace, mais externalisée. « Il y a des foyers de pertes dans le réseau de distribution, reconnaît Roger von der Weyd, directeur général délégué de Lalique. Nous fermons des boutiques non rentables aux États-Unis, à Milan et à Munich et allons mettre au point cet hiver, à Londres, un point de vente en commun avec Haviland. »

L'entreprise cherche par ailleurs des débouchés dans l'immobilier : un contrat avec le promoteur américain Dezer Properties lui a déjà rapporté 1 million de dollars. « Nous voulons rendre la marque plus visible, indique Roger von der Weyd. Huit tours résidentielles, représentant chacune entre 50 et 200 appartements, seront construites d'ici trois ou quatre ans, équipées d'éléments de décoration intérieure signés Lalique. En échange, nous prêterons notre nom. » En commençant par la Floride, si le partenaire réussit à se protéger de la crise immobilière américaine.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.