L'Européenne de condiments innove

Le numéro 2 de la moutarde développe ses aides culinaires et sauces moutardées. Il lance en mars de nouvelles saveurs de cornichons.

Alors qu'Amora-Maille se restructure pour faire face à un recul de ses ventes, le deuxième fabricant de moutarde en France, l'Européenne de Condiments (130 salariés pour 27.000  tonnes produites par an) affiche sa bonne santé. Forte d'un chiffre d'affaires de 40 millions d'euros (au 30 juin 2008), cette filiale de l'allemand Kühne va investir, dans les quatre ans, 8 millions d'euros pour doper son outil industriel, à Couchey (près de Dijon). En 2009, c'est la moitié de cette somme qui est mobilisée avec la mise en route de trois nouvelles lignes de conditionnement où, grâce à une automatisation poussée, jusqu'à 15.000 bocaux par heure seront mis sur palette.

« C'est un investissement sans précédent pour nous, souligne Michel Liardet, le directeur général de l'Européenne de Condiments. La compétitivité, en matière de coûts, est essentielle au regard de notre positionnement. » L'entreprise est en effet devenue le leader de la moutarde vendue sous MDD (marque de distributeur), grâce à laquelle elle réalise 45 % de son chiffre d'affaires. Ce créneau a même été, avec l'export, un facteur de développement essentiel. « Il y a trente ans, nous produisions 2.600 tonnes de moutarde, détaille Michel Liardet. Aujourd'hui, nous sommes passés à 26.000 tonnes. » L'entreprise travaille pour tous les distributeurs, auprès de qui elle place également sa marque propre (Téméraire). « Il est important d'équilibrer le portefeuille d'activités en renforçant celle de la marque », précise encore le dirigeant, persuadé que « les marques ne se développeront que sur les niches à forte valeur ajoutée ».

au bord de son assiette

En avril 2008, l'Européenne de Condiments a ainsi lancé une gamme novatrice, sous sa marque Téméraire, baptisée « La Moutarde des Chefs ». Une gamme dédiée à un usage plus contemporain du produit, avec des sauces moutardées, que l'on peut utiliser à froid, mais aussi à chaud. « Dans un rayon très traditionnel, elle permet d'introduire de la gourmandise et de développer l'usage d'un produit, essentiellement consommé en bord d'assiette, pour en faire un aide culinaire à part entière », explique le dirigeant. Du délice de figue et romarin à la royale au pinot noir, pas moins de 8 références ont été mises sur le marché.

Michel Liardet ne cache pas pour autant quelques difficultés. Alors que le prix de la graine de moutarde a grimpé de 35 % en 2007 et de 144 % en 2008, la marge de l'entreprise, sur les marques de distributeurs, s'est effritée, dans un contexte peu favorable à la moutarde, dont la consommation a reculé en France de 5 % en 2008. Sur le marché des condiments, en revanche, les ventes de cornichons affichent des progressions à deux chiffres depuis trois ans. La marque Kühne, grâce à laquelle l'Européenne réalise 20 % de son chiffre d'affaires, s'est positionnée sur le segment des aigres-doux où elle détient 40 % des parts de marché.

trois nouvelles « tapas »

Son arme, là encore, l'innovation. Elle s'apprête à lancer les « Tapas » (mise en rayon programmée dès ce mois-ci). Le but : « implanter le cornichon dans le rayon apéritif », affirme Michel Liardet. Dans un premier temps, trois variétés seront proposées, aux saveurs citron-basilic, ananas et olives. n

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