GA avait anticipé la crise de l'immobilier

Après une bonne année 2008, le constructeur fait face à la dégradation du marché. plusieurs projets ont été suspendus ou reportés en 2009.

Les années se suivent et ne se ressemblent pas pour le groupe GA. Le constructeur toulousain a connu une année record pour son exercice 2007-2008, enregistrant une croissance de 46,8 % à 207 millions d'euros de chiffre d'affaires. Un exercice « exceptionnel » grâce à deux années de prises de commandes positives. L'entreprise devrait bientôt communiquer sur un exercice à six mois de 100 millions d'euros pour la période de juillet à décembre 2008. Mais l'année 2009 sera sensiblement différente, en raison de la crise financière. « Un certain nombre de projets décidés en 2008 ont été reportés ou suspendus pour 2009, commente Samir Rizk, président du directoire de GA. De fait, notre visibilité est moins bonne et notre prévisionnel 2009 devrait retrouver un niveau de l'ordre de 150 à 160 millions d'euros, en conformité cependant avec notre business plan. » Parmi les mauvaises nouvelles liées à la crise, la construction d'un bâtiment pour le compte d'Air France, prévu pour février 2009, a été suspendue, occasionnant un manque à gagner pour le groupe estimé à 22 millions d'euros. D'autres projets ont heureusement abouti (lire encadré).

Voyant venir la crise, la société avait prudemment cédé plusieurs opérations, notamment sur Toulouse et Strasbourg, afin de sécuriser la trésorerie pour près de 60 millions d'euros. Elle a aussi adopté une stratégie offensive, étoffant ses équipes commerciales sur Paris et étudiant plusieurs acquisitions. « La crise peut être une opportunité », rappelle la direction, qui vise le rachat d'une quatrième usine de préfabrication dans le Sud-Est pour compléter son dispositif industriel. L'acquisition d'un promoteur « complémentaire à l'activité GA » est également à l'étude. Enfin, l'entreprise a engagé une démarche originale de vente à la découpe de ses bâtiments. Un premier immeuble de 3.000 m2 sur Toulouse, divisé en trois parties, devrait ainsi voir le jour cette année.

« esprit familial »

Avec 420 salariés, dont plus du quart sont désormais actionnaires de l'entreprise, le groupe GA est une entreprise familiale fondée en 1875. En 2002, les actionnaires historiques cèdent l'entreprise à la Deutsche Bank, ainsi qu'à des fonds d'investissement californiens et israéliens. En novembre 2007, nouvelle opération : le fonds Perella Weinberg Partners rachète 60 % du capital. Mais cette fois les salariés s'invitent dans les négociations et reprennent les 40 % restants. « Nous conservons un certain esprit familial et nos équipes restent motivées par la réussite de l'entreprise », poursuit Samir Rizk.

Avec Gapeo, créé dans les années 1990, le groupe espère développer encore son potentiel commercial et renforcer son savoir-faire en matière de développement durable. Il s'est notamment lancé dans la fabrication de produits de bureau basse consommation : climatiseur, pompe à chaleur, luminaire de bureau, double baie à triple vitrage? Depuis deux ans et demi, l'entreprise s'engage à rembourser la différence si ses engagements en matière d'économie d'énergie ne sont pas respectés. « Gapeo permet d'avoir un coût de 3 euros par mètre carré et par an, quand la moyenne nationale est de 10 euros. » Autant d'innovations qui vont en plus diversifier le chiffre d'affaires de l'entreprise. Gapeo devrait générer entre 20 et 25 millions d'euros d'équipement cette année. n

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