Budget 2020 de la transition écologique : le compte n'y est pas pour les oppositions

L'Assemblée nationale a adopté dans la nuit de lundi à mardi le projet de budget 2020 relevant du ministère de la Transition écologique, en hausse de 2,6%, mais "pas à la hauteur des enjeux" aux yeux des oppositions.

Ce budget, s'élevant à 32,2 milliards d'euros, "s'inscrit dans la priorité donnée par le président de la République à la transition écologique", a fait valoir la secrétaire d'Etat Emmanuelle Wargon.

Mais des députés ont critiqué du "saupoudrage de mesures écologiques" (PCF) voire "une insulte à notre avenir" (LFI), ou évoqué la "déception" (PS) face à "une souris verte tirant le diable par la queue" (LR). L'ex-LREM Matthieu Orphelin (app. Libertés et territoires) a aussi jugé que "le compte n'y est pas encore".

Ces élus ont également pointé la réduction des effectifs de cette mission Transition écologique, à hauteur de quelque 900 équivalents temps plein selon le gouvernement, mais davantage d'après les oppositions, sur fond de chiffrages complexes et "tours de passe-passe" selon la gauche de la gauche.

5 postes supplémentaires à l'ASN, contre l'avis du gouvernement

La secrétaire d'Etat a notamment souligné le maintien des effectifs de contrôle des inspecteurs des installations classées, après l'incendie de l'usine chimique Lubrizol de Rouen.

Contre l'avis du gouvernement, l'Assemblée a voté la création de 5 postes supplémentaires à l'Autorité de sûreté nucléaire, et 8 dans les parcs nationaux.

Parmi les priorités de l'exécutif, figurent le soutien aux énergies renouvelables (6,1 milliards), biodiversité et eau (2,4 milliards), et diverses mesures pour les particuliers, un an après le déclenchement de la crise des "gilets jaunes" en raison d'une hausse programmée des taxes sur les carburants.

La prime à la conversion reconduite

En matière de rénovation énergétique des logements, le crédit d'impôt (CITE) ouvert à tous sera remplacé par une prime réservée aux ménages modestes, versée au moment du paiement des travaux, pour un budget de 800 millions d'euros. Certains ont souligné la "complexité" de cette prime ou son manque d'ambition pour atteindre l'objectif de 500.000 logements rénovés par an.

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Le chèque énergie, qui a remplacé les tarifs sociaux de l'électricité et du gaz et s'élève à 200 euros par an en moyenne, doit se développer. Quelque 5,8 millions de ménages précaires sont concernés et son taux d'utilisation doit augmenter, à environ 83% cette année d'après Emmanuelle Wargon. Il mobilisera 820 millions d'euros en 2020.

En outre, la prime à la conversion, versée aux ménages qui remplacent leur véhicule par un moins polluant, est reconduite, pour 800 millions d'euros ("bonus électrique" compris, en cas d'achat d'un véhicule électrique).

Insuffisance des financements des infrastructures

Autre axe: les transports du quotidien propres, avec une hausse de 20% des investissements et pour la première fois un financement étatique d'infrastructures cyclables. Mais certains élus ont déploré l'insuffisance des financements des infrastructures en général.

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Comme annoncé en octobre, l'Assemblée a enfin validé l'augmentation de 4,5 millions d'euros de la subvention accordée à la Société nationale de sauveteurs en mer (SNSM), endeuillée par le décès de trois sauveteurs au mois de juin.

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