L'Écosse veut devenir exportatrice d'électricité verte

Grâce notamment à l'éolien offshore, la région compte

Balayée par les vents et la pluie, l'Ecosse pourrait-elle tourner son climat à son avantage ? La région est en train de transformer sa « réserve de vent », comme disent ses technocrates, en un atout considérable pour l'électricité renouvelable. Elle affiche désormais haut et fort ses ambitions : le Premier ministre, Alex Salmond, a revu à la hausse le mois dernier son objectif d'énergie renouvelable en 2020 pour le porter de 50 % à 80 %. Et lors d'une grande conférence à Edimbourg la semaine dernière, il est encore monté d'un cran : « d'ici à 2025, nous produirons au moins 100 % de notre électricité uniquement à partir de renouvelable, et avec les autres sources de production, nous deviendrons un exportateur net d'énergie propre et verte. »

Connu pour ses déclarations à l'emporte-pièce, Alex Salmond a-t-il les moyens de ses ambitions ? « Fin 2011, 31 % de notre électricité viendra du renouvelable », rétorque Tom Lamb, en charge de l'énergie à Scottish Development International, l'agence d'investissement écossaise. Environ 20 % proviennent de l'éolien terrestre, et 11 % de l'hydroélectricité.

Les vrais espoirs concernent cependant l'éolien en mer. « Environ 25 % des vents européens soufflent au large des côtes écossaises », explique Tom Lamb. D'énormes projets sont à l'étude, pour un total de près de 11 gigawatts d'ici 2020, soit l'équivalent de sept grosses centrales nucléaires de type EPR. Un chiffre à comparer aux 6 gigawatts que la France veut construire d'ici à 2020 (l'appel d'offres français pour la première tranche est imminent).

« Il y a désormais un consensus pour dire que les projets en Ecosse seront menés à bien, veut croire Tom Lamb. Le régime de permis de construire est en place, les parcelles de mer sont attribuées, les formations nécessaires existent... » Il ajoute que l'Ecosse, grâce à trente années d'expérience de plates-formes pétrolières en mer du Nord, peut s'appuyer sur de nombreux ingénieurs et entreprises spécialisées dans le travail en haute mer.

Arrière-pensées économiques

Bien entendu, ce volontarisme de la région n'est pas dénué d'arrière-pensées économiques. Un rapport officiel publié fin août évalue à 28.000 le nombre d'emplois directs que l'éolien en mer pourrait créer en Ecosse d'ici à 2020. Mais attention : ce ne sont pas tant les centrales qui créeraient des emplois, que la possibilité de faire de la région une base industrielle pour la fabrication des éoliennes. « Cela nécessite un effort concerté du gouvernement et des industriels pour mettre en place les infrastructures et les compétences », avertit le rapport. En particulier, ce document souligne la nécessité de renforcer le réseau électrique ; d'accélérer l'obtention des permis de construire ; et enfin de faciliter l'accès aux finances nécessaires.

Ce dernier point s'annonce particulièrement délicat. « La finance sera la clé pour faire aboutir le potentiel de l'Ecosse dans l'énergie propre », souligne Paul Brewer, chez PricewaterhouseCoopers. Etant donné que, selon certaines estimations, environ 100 milliards d'euros d'investissement seront nécessaires pour construire les centrales éoliennes offshore écossaises, c'est là un problème de taille.

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