Pour y arriver, elle a lancé un appel d'offres géant portant sur une puissance de 2.325 MW à installer. Le gouvernement de Galice vient de dévoiler le nom des 37 développeurs qui se partageront le gâteau. Si parmi eux, une majorité de sociétés espagnoles se dessine, du côté des turbiniers, c'est le danois Vestas (n°1 mondial) et l'allemand Enercon (n°4 en 2009) qui tirent le plus leur épingle du jeu. A eux deux, ils raflent plus de 80% de la puissance à installer !
L'investissement total dans ce projet galicien s'élève à 6 milliards d'euros, dans le cadre du programme «re-Xurde 2010.»

70% pour Vestas
Vestas s'adjuge plus de 70% de toute la puissance à installer. Une vingtaine de développeurs sélectionnés, concentrant 1.655 MW ont en effet présenté des projets utilisant exclusivement ses technologies, revendique le danois dans une communication officielle. Une bouffé d'oxygène pour Vestas, qui subit de plein fouet la pause du marché éolien mondial cette année, par rapport à 2009.
Le danois est passé dans le rouge, au 2e trimestre et avait abaissé ses prévisions 2010. Au troisième trimestre, il est repassé dans le vert, enregistrant 1,7 milliard d'euros de recettes. Vestas table sur un revenu annuel de 6,8 milliards d'euros en 2010.

12 % du marché pour Enercon
A raison d'un million d'euros par turbine en moyenne, le danois pourrait engrangé des commandes fermes entre 1,6 et 1,7 milliard d'euros, si tous les projets galiciens retenus se concrétisent. Les livraisons n'interviendront pas avant 2 ans.
De son côté, Enercon reste plutôt discret, mais n'en est pas mois actif. Après avoir choisi la Galice pour réaliser un investissement industriel de 40 millions d'euros, il aurait raflé plus de 12 % des 2.235 MW de l'appel d'offres. La presse espagnole fait en effet état d'une puissance de 285 MW constituée de turbines Enercon. Cela conforterait la stratégie industrielle du groupe en Espagne. Ses concurrents, comme Gamesa ou Vestas, parient davantage sur l'Asie et la Chine que sur l'Europe ces derniers temps.

Gamesa n'est plus maître chez lui
Parmi les autres turbiniers, l'espagnol Gamesa justement apparaît comme le grand perdant, avec un peu plus de 7% de la puissance mise en jeu par la Galice. Le français Alstom Wind, présent sur le marché espagnol depuis l'acquisition d'Ecotècnia, ne semble pas avoir décollé. Les fabricants de turbines non européens n'ont plus, que ce soit du côté de l'américain GE, n°2 mondial en 2009, ou du côté des challengers asiatiques. Si les industriels chinois partent à l'assaut des marchés occidentaux, la Galice prouve que la partie n'est pas encore gagnée pour eux.
Côté développeurs, les plus grands projets retenus sont pour Fenosa Wind (339 MW), Norvento (303), Estala Eolica (186), Airosa Vento (177), Eolica Galenova/ Torre de Hércules (131), Enel Green Power Espana (138), Vector Verde (117), etc. On remarquera l'absence intrigante de l'espagnol Iberdrola, premier producteur mondial d'énergie éolienne, plutôt tourné actuellement vers les marchés anglo-saxons.

6 milliards d'investissement prévisionnel
Durant les 6 prochains mois, les développeurs devront engager les procédures d'autorisation administrative, pour des obtentions en 2012. La construction des parcs est prévue sur 2012-2013, pour une mise en exploitation en 2014.
Le gouvernement de Galice veut autoriser 6.500 MW de puissance éolienne à l'horizon 2012. Concernant, cette tranche de 2.235 MW, il prévoit des investissements totaux de près de 6 milliards d'euros. Un montant de 3,1 milliards serait investi dans les parcs, et 2,16 milliards dans des projets industriels associés.
En moyenne, l'investissement par MW installé gravite autour de 2,5 millions d'euros. Le retour fiscal pour la collectivité est évalué à environ 1 milliard d'euros, et la Galice parie sur la création de 14.000 emplois.