Alstom prend position sur les énergies marines renouvelables

Le producteur d'énergie français inaugure, ce vendredi, à Nantes son pôle dédié à l'énergie hydrolienne. Il compte aussi commercialiser dès 2014 des éoliennes offshore.
DR

«Le démarrage de l'offshore se fera en Europe », assure Philippe Cochet, vice-président d'Alstom Hydro et Wind. Le groupe français compte figurer en pôle position dans la course qui se prépare entre les ténors des énergies marines renouvelables (dont l'éolien offshore), parmi lesquels les allemands Siemens et Repower. Philippe Cochet prévoit un démarrage du marché mondial en 2015 et estime le potentiel à terme à 6 à 8 gigawatts par an pour 25 à 30 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Alstom vise l'éolien offshore et l'hydrolien (production d'énergie à partir de l'énergie des courants), avec une machine conçue à partir d'une licence de technologie achetée au canadien Clean Current. Des essais grandeur nature de la Beluga 9 seront d'ailleurs effectués en 2012 dans la baie de Fundy au Canada. Cette turbine (13 mètres de diamètre, 1 MW ) sera destinée aux sites où les courants atteignent 4,5 mètres par seconde ou encore 9 noeuds. « Il s'agit d'une machine très innovante, peu sensible au positionnement par rapport au courant et nécessitant peu de maintenance », précise Philippe Cochet, qui a choisi le Canada pour « profiter de plusieurs opportunités, dont l'existence d'une plate-forme de tests et le soutien financier du gouvernement canadien ». Un plus grand modèle (20 mètres de diamètre) sera ensuite testé en Bretagne en 2013.

Des parcs clé en main

Alstom vise une centaine de Beluga par an pour fournir des parcs hydroliens clé en main de « plusieurs centaines de mégawatts » à partir de 2020. Une bonne affaire pour Nantes, choisie pour accueillir le centre de décisions de l'activité Énergies marines d'Alstom Hydro, inauguré ce vendredi, et sa trentaine de salariés. Pour la production, qui pourrait générer la création de plusieurs centaines de postes, un site dédié doit être créé, dont le lieu n'est pas encore choisi.

Simultanément à l'hydrolien, Alstom développe à partir de son centre de Barcelone un nouveau type d'éolienne offshore baptisée « direct dry », permettant de s'affranchir du multiplicateur. « Les éoliennes offshore utilisées actuellement sont adaptées des éoliennes terrestres », explique Philippe Cochet. « La machine que nous avons conçue est plus légère, moins exigeante en maintenance et plus économique ». Un premier prototype de 6 MW sera testé en bord de mer fin 2011, puis un second en mer en 2012. Une ferme pilote de six à dix machines doit être installée en 2013, et la commercialisation lancée en 2014.

C'est pourquoi Philippe Cochet attend de pied ferme l'appel d'offre du gouvernement pour des parcs éoliens offshore le long du littoral français (voir ci-dessous). Pour lui, « les zones sélectionnées devront être suffisamment vastes pour garantir dans un premier appel d'offre la possibilité de réaliser 3 gigawatts, nécessaire pour donner une bonne visibilité aux industriels français ».

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.